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Général Patafouin
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Fragments - Partie III Empty Fragments - Partie III

Lun 7 Fév - 20:41
— Bien. À présent montre-moi.


Il ferma les yeux pour mieux se concentrer.


C’est alors qu’il les vit à nouveau. Les fils de lumière qui dansaient autour de lui, comme balayés par un courant invisible, attirés par les créatures vivantes.


Il ne se souvenait pas de la première fois qu’il les avait vus. En fait, il avait la sensation qu’ils avaient toujours fait partie de lui, même depuis tout petit. Il avait toujours ressenti cette « présence », cette étrange énergie le traverser, comme attirée par lui, chaque fois qu’il en avait besoin. Elle était son réconfort, comme une entité familière et rassurante.


Il tendit la main vers les fils, comme pour mieux les saisir. La lumière s’engouffra en lui dans une merveilleuse et euphorique sensation, emplissant soudain tout son corps de la tête aux pieds.


Le précepteur qui sentait l’énergie magique se concentrer de façon anormalement rapide vers le jeune enfant lui dit alors :
— Il faut que tu t’en serves à présent. Mais doucement, pas tout d’un coup comme la dernière fois. Convertis ton énergie, dirige cette puissance.


« Doucement ? Mais comment je peux faire une chose pareille ? » songea l’enfant qui n’aspirait qu’à se nourrir de cette sensation et à l’alimenter plus encore. L’énergie l’emplissait et fourmillait délicieusement au bout de ses doigts. Instinctivement, comme il l’avait fait tant de fois, il effectua le sort, sans même y penser. Cela lui semblait tellement naturel. La sensation de la magie se répandant autour de lui était fabuleuse. Entouré de lumière, il se sentait revivre. Pour lui, il n’utilisait plus seulement la magie, il avait l’impression d’être la magie. Mais le précepteur édifia un bouclier autour d’eux avant de lancer, un soupçon de crainte dans la voix :


— Doucement ! Doucement, par Auri-El ! Tempère ton flux magique ! Trop de magie peut-être néfaste ! Tu veux soigner, pas blesser, rappelle-toi. Exécute les gestes, à présent !


Les instructions du professeur le rappelèrent à l’ordre et recentrèrent ses pensées dans le moment présent. Il rouvrit les yeux, et les plissa, ébloui par la lumière dorée qui l’entourait. Il serra sa main droite sur le bâton qu’il tenait et canalisa son énergie à l’intérieur. Il étendit son autre main au dessus de sa tête et s’en servit pour diriger l’énergie. Dans une vague scintillante, la lumière se répandit autour d’eux avec force.


- Moins fort ! Tu mets trop de puissance ! Canalise-toi plus ou sinon…


Mais le précepteur n’eut pas le temps de terminer sa phrase que le bâton d’entraînement que tenait sont élève se fissura et vola en éclats, tandis que le sort déferlait avec une incroyable puissance. Libérée de toute entrave, sa magie déferla autour de lui, avide de capter l’énergie qui l’entourait, jusqu’à commencer à absorber celle des personnes proches de lui.
Aesril se protégea les yeux des échardes du bâton qui voletaient en tous sens. La douleur des morceaux de bois plantés dans sa main commençait à le lancer, mais il était encore trop étourdi par la sensation de magie pour y prêter attention.


Il releva les yeux vers son précepteur et le vit le poignarder du regard. Sans qu’il ait le temps de réagir, celui-ci lui envoya un sort si violent qu’il le plaqua au sol, le laissant incapable de respirer, suffoquant. Une douleur atroce l’envahit, crispant chacun de ses muscles, l’énergie magique qui le parcourait quelques secondes auparavant semblait l’avoir entièrement quitté. Il avait besoin d’air, il avait besoin de bouger, mais il n’y parvenait plus. Et bientôt, le la lumière se dissipa aussi vite qu’elle était venue.


— Qu’est-ce que vous faites ?! implora l’enfant.
— Si tu n’es pas capable de te maîtriser et de révoquer un sort, alors, tu ne maîtrises que la moitié de tes pouvoirs. Tu dois retenir la magie en toi, pas la dissiper aux quatre vents, comme tu le fais. Cela va finir par te consumer.


— Mais ça me fait mal !


— Alors c’est que tu le fais correctement.


Le précepteur révoqua son sort d'entrave et l'enfant put à nouveau respirer normalement, comme si le sang s’était soudain remis à circuler dans son corps et irriguait à nouveau ses organes. Il se redressa sur ses avant-bras, reprenant son souffle.


— T’es-tu seulement entraîné ?


— Bien sûr !


— As-tu lu les méthodes que je t’ai donné ?


— …


— Aesril ? Les as-tu lues ?


— Oui… Un peu… Non, avoua-t-il finalement, baissant les yeux au sol. Mais je préfère faire selon mes méthodes, c’est plus simple et c’est la même chose. Le livre ne fait que restreindre mes pouvoirs. Chaque fois que j’essaie, mes sorts sont moins puissants et moins… naturels.


— C’est le but ! Les méthodes sont là pour t’apporter de la structure ! Tu ne peux pas utiliser tes pouvoirs de façon instinctive, même si tu trouves qu’ils sont meilleurs comme cela… Attends… Tu as fait tout ça sans avoir lu le manuel de sorts ? Instinctivement ?


— Oui.


— … Hum, bon, c’est un bon début, dit le précepteur en tâchânt de dissimuler son étonnement. Mais si tu veux véritablement faire quelque chose de tes pouvoirs, tu vas devoir mettre un peu d’ordre dans ton approche. Sans quoi, c’est une perte de temps. L’apanage des plus grands mages, c’est la précision, ne l’oublie pas !




Derrière eux, une voix tranchante et glaciale retentit.
— Assez de magie pour aujourd’hui. Merci Maître Dalmerio. Je prendrai le relais pour la suite de la leçon.


Le précepteur lui tendit la main pour l’aider à se relever.
— Laissez. Il peut bien y arriver par lui-même, les interrompit son père.


Acquiesçant, le professeur se recula avant de ramasser ses livres et parchemins et de s’éclipser discrètement.
— Au revoir, jeune homme, lui dit-il dans un souffle, s’inclinant légèrement.


Le jeune Altmer regarda le précepteur partir, à regret. Il savait que ce qui allait suivre serait la partie la moins agréable de ses leçons. Se redressant sur ses pieds, il épousseta ses vêtements et ôta douloureusement les échardes plantées dans sa paume délicate, sous le regard de son père qui, planté comme une statue, le dévisageait patiemment.


— Aesril. Viens, mon fils.


Aesril se retourna vers son père et avança vers lui, fébrile. De son habituelle posture digne, le Commandant Menduil le toisait.


— Tes talents sont très impressionnants, lui dit-il d’un ton monocorde.


L’enfant s’enorgueillit de ce compliment. Ce n’était pas tous les jours que son père lui témoignait son admiration.


— Mais ce ne sera pas suffisant si tu veux devenir un véritable mage et si je veux espérer te voir un jour prendre la relève au sein de la Poursuite Divine. Il te manque de la discipline. De la combativité.


— Qui dois-je combattre, Père ?


— Tous ceux qui ne se plieront pas aux règles du Couchant.


— Pourquoi ?


— Parce que les règles et le protocole sont ce qui constituent le prestige de notre grande nation.


— Pourquoi ?


Son père fronça les sourcils avec impatience.


— Parce que sans cela, nous serions pareils aux peuples de barbares qui foulent les terres de nos ancêtres. Ils pratiquent leurs rituels impies et vénèrent de faux dieux. Si nous oublions nos règles et nos traditions, nous ne valons pas mieux qu’eux.


— Impie ? Qu’est-ce que ça veut dire ?


— C’est quelqu’un ou quelque chose qui ne respecte pas nos coutumes, notre culture et nos dieux.


— Mais… Pourquoi les gens n’ont-ils pas le droit de décider ? Je ne vois pas où est le problème s’ils ne font de mal à personne.


— Justement Aesril, laisser les gens agir à leur guise rien qu’une fois, c’est la porte ouverte à toute sorte de décadences. Si nous n’avions pas cela, les nécromanciens, les vampires, les Maormers et les Sloads seraient à nos portes en un rien de temps. C’est pourquoi il est important que nous préservions notre héritage.


— Mais Père… Je ne veux pas empêcher les gens de faire ce qu’ils veulent.


— Ce n’est pas à toi de choisir ton destin. Cesse de penser à ta petite personne. N’as-tu pas d’affection pour ta patrie ?


— J’aime le Couchant, c’est juste que… Je ne veux pas me battre contre les autres.


— C’est parce que tu as peur que tu dis cela ?


— Non, c’est parce que… Je trouve ça stupide.


— Stupide ?


— Je préférerais être un mage. Ou un explorateur. Tuer des gens, ça ne m’intéresse pas.


— Être officier de la Poursuite Divine, ce n’est pas forcément tuer des gens. C’est aussi préserver la paix. Ça ne t’intéresse pas non plus ?


— Je trouve ça trop facile.


Le Commandant Menduil se redressa en arrière et le toisa froidement.


— Trop facile ? Vraiment ?


— Oui. Il n’y a pas besoin de réfléchir du moment que l’on connaît les règles. Je veux pouvoir faire des choses qui stimulent mon intellect. Qui soient créatives. Je veux faire de la magie et devenir un érudit !


- « Qui stimulent ton intellect » ? Pourquoi ne parles-tu pas comme les enfants de ton âge ?


Vexé de cette remarque, l’enfant abandonna tout enthousiasme pour baisser les yeux sur le côté, le regard noir, jouant nerveusement avec le bouton de sa manche.


— Peu importe, je suppose. Je crois qu’il est temps de mettre à l’épreuve ta discipline. J’ai besoin de savoir si je peux avoir foi en tes compétences pour prendre le relai à ma place.


Il scruta un moment son fils du regard et esquissa un infime sourire.


— Je vais faire de toi un officier de la Poursuite Divine.
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