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Général Patafouin
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Fragments - Partie I Empty Fragments - Partie I

Lun 7 Fév - 20:40
Fragments - Partie I 28d1ff10

Des cris brisèrent le silence qui s’était installé dans les corridors de la vaste demeure d’Étincelance. Dans une chambre baignée de la lueur du soleil, par une belle fin de journée, le guérisseur s’avança vers un Altmer qui observait la scène avec rigidité.

— Félicitations, Capitaine, c’est un garçon et il est en parfaite santé.

Le Capitaine avait du mal à réprimer son impatience.

— Puis-je le voir ?

— Bien sûr.


Fragments - Partie I 33a3c910

Le guérisseur mena l’homme près d’un berceau dans lequel avait été déposé l’enfant, enveloppé d’un drap de lin blanc, ses doigts s’agrippant au textile, cherchant un contact familier.
Le Capitaine se pencha doucement vers le nouveau-né. Ôtant la couverture, il le scruta et le manipula, observant sa peau, la forme de son crâne, son nez, la pointe de ses oreilles, les quelques cheveux fins et dorés qui recouvraient sa tête. Sous le contact, l’enfant ouvrit doucement les paupières pour découvrir d'immenses pupilles d’un vert éclatant. L’Altmer plongea son regard sévère dans ces prunelles pleines de vie et le bambin se mit à sourire devant cette forme à la fois inconnue et familière qui l’observait.

— Il ne présente pas de difformités ? D’anomalies ? - demanda le Capitaine d’un ton neutre.

— Pas le moins du monde, c’est un enfant tout à fait normal. Je présage qu’il grandira très bien ! Bien sûr, nous devons encore attendre la venue de l’Archimage pour en savoir davantage sur son énergie et son anima, mais votre enfant est cliniquement parfait.

— Bien. Et ma femme, comment se porte-t-elle ?

— Dame Loralia a très bien supporté les procédures, ne vous inquiétez pas. Elle sera remise en un rien de temps.

Le Capitaine inclina légèrement la tête dans un signe d’approbation avant de se diriger vers le lit où se reposait son épouse, derrière des paravents. Épuisée, elle leva malgré tout les yeux vers lui et lui offrit un sourire radieux.

— Oh, Menduil, tu l’as vu ? Il est beau, n’est-ce pas ?

S’asseyant sur le lit, le Capitaine offrit une tendre caresse sur la joue de son de son aimée avant de lui embrasser le front.

— En effet Loralia, c’est un bel enfant.

— J’aimerais le tenir dans mes bras… Peux-tu demander au guérisseur de me l’amener ?

— Nous devons attendre la venue de l’Archimage, c’est la règle.

— Mais Menduil, il vient de naître, il a besoin de moi… Qu’est-ce que cela peut bien changer ? Ce protocole n’a pas le moindre sens.

— La tradition est ce qu’il y a de plus important, Loralia. Sans cela, nous serions similaires aux bêtes qui foulent le sol, aux Orsi et à tous ces peuples de barbares. Tant qu’il n’a pas de nom, il n’est personne.

La jeune femme baissa les yeux, triturant les draps, un voile de tristesse venant obscurcir son regard.

— Pourquoi faut-il que ce soit l’Archimage qui approuve son nom ? Je l’ai appelé par le nom que je lui ai trouvé quand il était encore à naître. Il sait comment il s’appelle. Il a même réagi lorsque je l’ai appelé.

Le Capitaine se redressa vivement en arrière.

— Tu lui as donné un nom ?

— … Oui. Comprends-moi, Menduil… Même en mon sein, il a toujours été si vif ! Ces dernières semaines, il ne cessait de s’agiter. Ce n’est que lorsque je lui parlais qu’il s’apaisait quelque peu. Je me suis dit que je devais bien l’appeler d’une certaine manière… Et puis, il semblait l’apprécier.

— Qu’est-ce que tu racontes, enfin ? C’est un nourrisson, il ne peut pas décemment apprécier un nom, il ne comprend certainement pas le moindre mot de ce que tu lui racontais.

Loralia sentit les larmes envahir ses yeux. D’une voix sans timbre, elle répondit :

— Je sais qu’il comprenait. Depuis qu’il vit en moi, je ne me suis jamais sentie aussi… vivante. C’est important pour moi qu’il porte ce nom. Celui du souffle de vie.

— Du souffle de vie ? Tu l’as appelé Aesril ?

— Ça ne te plaît pas ?

— Ce n’est pas la question.

— Menduil, je t’en prie… ne laisse pas l’Archimage lui donner un nom impersonnel, juste pour le prestige de la tradition. L’as-tu bien regardé ? As-tu vu ses yeux ? Ne trouves-tu pas que ce nom lui va à la perfection ?

— Je l’ai vu, Loralia. Et je te le répète, ce n’est pas le problème. Que penseront les Sapiarques si nous ne respectons pas la tradition ? Si nous nous sommes élevés si haut et si notre famille est aussi respectée depuis tant de génération, c’est parce que nous avons toujours défendu notre culture avec ferveur. Et tu veux que nous agissions comme ces nebarras de par-delà les mers et que nous nommions notre enfant comme bon nous chante par simple fantaisie, juste parce que cela fait « joli » ?

— N’as-tu donc pas de cœur, Menduil ? Pour une fois dans ta vie, ne peux-tu pas faire une exception, ne peux-tu pas agir autrement que dans cette parfaite droiture ? Ce n’est pas parce que notre fils n’a pas son nom aligné sur les étoiles et selon les augures de je ne sais quel Sapiarque que le destin du Couchant tout entier s’en verra changé !

— Pas de cœur ? Loralia, je t’en prie, ne me fais pas passer pour un monstre, je fais tout cela uniquement dans notre intérêt et tu le sais. L’attribution du nom est un rite très important et tu voudrais priver notre fils unique de cela ?

— Justement, il s’agit de notre seul enfant. Nous savons tous les deux que nous n’en aurons certainement pas d’autre… Ne puis-je pas au moins choisir le nom de ma propre progéniture ? De la chair de ma chair ?

— Ne me prends pas par les sentiments…

— Mais c’est précisément le moment d’écouter nos sentiments. C’est notre enfant, Menduil.


Elle plongea un regard implorant dans les yeux imperturbables de son époux, qui la toisa avec sévérité.

— Bien. Je trouverai un accord avec l’Archimage. À une seule condition.

— Laquelle ?

— Qu’à l’avenir, tu ne contredises pas la façon dont je veux éduquer cet enfant. Il grandira selon la tradition Aldmeri afin qu’il représente dignement notre famille.

La jeune femme regarda son époux, comprenant qu’elle ne parviendrait pas à obtenir de meilleur arrangement pour le moment.

— C’est promis. Je suis sûre qu’Aesril ne te décevra pas. Oh, Menduil, je sais qu’il est déjà plein de ressources ! Tu verrais comme il s’époumonait lorsqu’on l’a sorti de mon ventre. Je sens qu’il a hâte de découvrir ce vaste monde. J’aimerais tant l’avoir auprès de moi… Vu qu’il a un nom, désormais, tu ne crois pas que…

— C’est incroyable, Loralia, nous venons d’en discuter. Ce n’est pas parce que nous faisons une entorse à une règle que nous pouvons nous octroyer le droit de toutes les outrepasser. Non. Nous attendrons la venue de l’Archimage et c’est tout. Il ne va pas en mourir, nous sommes tous passés par là.

— Oui… En effet, lâcha Loralia avec amertume.


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