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Lilyth
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Le portrait: la poursuite du passé.

Jeu 4 Mar - 14:06
L'avis de recherche me hantais, ce portrait me hantais. Il soulevait tant de questions, des questions donc j'avais longtemps esquivé les réponses, des réponses dont le passé était la clef. Les gens qui savait pour la chevalière ne couraient pas les rues et l'ombre de leur existence me faisait frémir. Mais les gens qui auraient intérêt à la mentionner? Ils se comptaient sur les doigts d'une main. Je ne pouvais bientôt plus me concentrer sur aucune tâche tant mon esprit était obnubilé par cette certitude. Ma décision fut prise au matin du 21 de Primétoile:. Il me fallait poursuivre les fantômes du passé et cessé de les fuir. Et je savais pas où commencer: Les bas-fonds d'Haltervoie.

Dès le lendemain, je délaissais les affaires de Guilde et partait en quête du commanditaire de cette annonce. Je devais être maligne, rester discrète et faire profil bas. Aussi réaliste que soit ce portrait, des vieilles brétonnes à bâton il y en avait des centaines à Havre tempête, on était pas prête de me mettre la main dessus... Je courais le risque. Il le fallait.

Et ainsi commence la quête qui me tiendrait à l'écart pendant si longtemps des miens. Je ne voulais pas d'aide, je ne voulais pas de sympathie ou de moue apitoyée! Au diable Mazar et ses regards inquiets! Au diable Ghortul et ses missions! Au diable la guilde et ses intrigues! Au diable l'Alliance et ses batailles!

Il me fallait trouver l'origine de cet prime. Je devais savoir. Je voulais être sûre.
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Ven 5 Mar - 13:30
Mazar n'ayant pas eu de nouvelle de Phèbe depuis pres d'une semaine se rendit directement dans les appartements de cette dernière pour y déposer une magnifique pierre runique pour enchanter un bâton et une caisse de bon vin.

Après avoir attendu près de deux heures le passage de la Brétonne, Mazar entrepris de monter directement dans la chambre d'auberge où réside Phèbe pour y déposer les cadeaux mais en arrivant au seuil de l'appartement, il remarqua que la porte n'était pas complétement fermée.

Autant par curiosité que par crainte que quelque chose se soit passé, il saisit la poignée et entra, découvrant une pièce propre et soignée comme à son habitude. Seuls quelques documents gisaient à moitié froissés sur le lit.

Il déposa le vin sur un tabouret et s'avança vers le lit pour prendre un des papiers. Il le saisit, le retourna et ,d'un coup, se figea pour ce qui sembla être une éternité.
Il venait de découvrir un avis de recherche et une mise à prix pour Phèbe.. Des sueurs froides lui vinrent instantanément après qu'il ait réalisé ce qu'il avait en face des yeux. Il se mit à avoir une ribambelle de questions à l'esprit, notamment, "Où est Phèbe ?!". Il parvint à reprendre un peu de contenance et, rassemblant ses affaires, parti en trombe vers la Citadelle dans l'espoir d'y trouver un quelconque indice pouvant le mener jusqu'à la femme envers laquelle il avait juré loyauté et dévouement.

Il devait la retrouver, coûte que coûte, mais aussi ne pouvait dévoiler tout cela a la guilde.

Une fois arrivé sur place, il couru jusqu'à la chambre de Phèbe et, sans attendre cette fois, y entra toujours en panique. Il se dirigea vers le bureau de Phèbe et fouilla chaque recoin à la recherche d'information. Il trouva alors dans la poubelle quelques pages de ce qui semble être un journal comme si elles avaient été laissée volontairement ici pour être trouvées plus tard. Cette découverte lui fit reprendre un peu espoir mais il fut rapidement rattrapé par ce qu'il lisait..

(Suite par Lilyth (Phèbe))
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Dim 7 Mar - 15:16
Extrait de Journal : 23 de Primétoile, Haltevoie

Je suis retourné là où j’avais découvert mon portrait, en vain. L’enfant chat a disparu. La khajit ? Elle ne sait rien. Le responsable de annonces est un simplet dont le rôle se cantonne à placarder, trier et et tenir un registre des contrats. Même en le menaçant rien n’en ressortirait !

Je contacte mes vieilles connaissances pour apprendre plus. Personne ne semble savoir quoique ce soit ! Une seule chose est sûre : cela circule vite. En quelque mois toute les terres de l’Alliance et du Pacte avaient ma mise à prix. Mais ce qui m’inquiétait c’est de savoir d’où elle était partis, était-ce Haltevoie ? Etait-ce ailleurs ? Je persiste à chercher des indices ici...

Ah ! Je devrais récupérer mes armes aussi... Ce satané elfe ! Si cette enchanteur véreux me prend la tête, cette fois c’est certain, je l’incinère.
 

Extrait de Journal : 27 de Primétoile, Haltevoie

J’ai retourné cette satané cité dans tout les sens mais rien... aucun résultat. Je ne pense pas que je puisse sans piste trouver quoique se soit ici. Il me fallait affiner mes recherches... La préteuse sur gage avait mentionner la Confrérie ? Ca tombe bien que connais quelqu’un là bas qui me doit un service, quelqu’un qui avait tenter de me piéger et avait échouer.

Un certain Valkorion.

Je suis sûre que sont supérieur se ferra un plaisir de lui rafraîchir la mémoire si jamais il tentait de se défiler.

Direction la Côte-d’or !
 

Extrait de Journal :  2 de Clairciel, Coeur Enclume

La confrérie Noire est dans un désordre monstre. Apparemment les récents événements, auxquels je ne suis pas étrangère, ont semé la zizanie dans la sombre organisation. Trouver ce centurion factice fut bien plus difficile que prévus : il avait profité de la confusion pour fuir. Cet enflure ne connaissait visiblement aucune honte et le sens du mot « loyauté » s’était évanouit avec elle.

Évidemment sans lui je me retrouvais à la case des part ! Qu’il aille pourrir en enfer...Il me faut le retrouver, absolument. J’ai besoin de ses compétences et de son expertise. Il me fallait le traquer.

Je devais trouver celui qui voulait ma tête. J’envisageais un instant l’un de mes prétendant lors de mes années de prostitution, notamment un bréton particulièrement insistant... Possible à vrai dire, mon rejet lui avait brisé le cœur et ma trahison avait réduit l’homme au silence. On ne lui avait plus
 

Extrait de Journal : 4 de Clairciel, Coeur Enclume

Hélas, mes devoirs m’appelle à la Guilde : Elia s’impatiente de mon laxisme dans ses enseignements, notre chef veut une escorte pour un vieux clampin et il me reste encore quelque recrues à mater... J’hésite J’ai déjà repoussé plusieurs fois des convocations.... Pourtant voilà que cette fois je dois venir pour la promotion de membres importants, je ne me sens pas le courage d’esquiver la chose... Ces jeunes gens ne le mérite pas. Mon serment ne peux être si facilement balayer d’un revers de main, j’ai promis d’être un compagnon fidèle. A contre cœur il me faut rentrer. 

Mais la question cours toujours dans mon esprit... Qui voulait m’avoir ? Pourquoi en vie ? Peut-être était-ce les Drès ? Après si longtemps... Peut-être que la mort du jeune maître avait relancer les recherches? Peut-être que je ferrais mieux de commencer par là ? Devrais-je poursuivre Valkorion ou aller à Dasheen espionner les Drès ? Une option sûre mais fastidieuse ou l’autre périlleuse est tellement plus à même de porter ses fruits ?
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Dim 7 Mar - 21:04
Un coursier vint trouver Elia au Magisterium de la Flamme Écarlate. Quand il arriva dans son bureau, il était trempé de sueur et à bout de souffle.
Nullement affectée, Elia le dévisagea, intriguée :
- "Et bien, de quoi s'agit-il ?"
- "Une missive est arrivée pour vous, ma dame. Elle a été envoyée de toute urgence par un dénommé Ghorthul Gro Narkhozug."

Il lui tendit la lettre qu'elle attrapa et décacheta précipitamment, ses yeux sautant une ligne après l'autre. Elle ne put retenir une exclamation :
"Mazar et Phèbe sont introuvables ? Partis sans laisser de nouvelles ? Je dois mener une mission à la place de ce Rougegarde qui ne tient pas en place, par-dessus le marché ? Mais ils se moquent de moi ! J'ai une académie sur les bras, ils pensent que je peux me libérer dès qu'un caprice leur dicte de suivre leurs rêves ? Ils ont intérêt à avoir une bonne raison d'être partis comme des voleurs..."

Elle congédia le messager en lui laissant un généreux pourboire et ouvrit un portail vers la Citadelle.
Arrivée là-bas, elle entra en trombe dans le hall de guilde, interrogeant les Compagnons présents :
- "Où se trouve cet idiot d'écuyer ? Ce grand Altmer qui suit Mazar partout comme un chien bien éduqué ?"

Valriel, penché sur un livre releva la tête vers Elia. Il remit son heaume par-dessus ses bandages et se présenta devant elle.
- "Bien, vous êtes là, vous. Avez-vous une idée de l'endroit où peut se trouver notre Exarque ?"

Il fit non de la tête.
- "On peut dire que vous n'êtes pas du genre bavard, vous. Bon, peu importe." Elle griffonna une lettre à la hâte sur un lutrin proche d'elle, la plia, y apposa son sceau et la remit au Haut-Elfe. "Prenez ça. Je vous somme de le retrouver et de lui transmettre cette missive par tous les moyens qui sont à votre disposition. Il doit savoir qu'un officier ne peut délaisser ses fonctions de la sorte, sans même se donner la peine de prévenir les autres officiers ou - plus grave encore - son chef. Ne revenez pas sans lui. Et tenez-moi au courant de l'avancée de votre mission."

Valriel hocha la tête en signe d'approbation et Elia le regarda partir en fulminant intérieurement. Elle allait devoir se préparer pour mener les troupes.
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Mer 10 Mar - 14:25
Mazar ayant eu vent de rumeurs à propos d'une mise à prix concernant une Brétonne dans la fleur de l'âge, ce pressa de partir pour Coeur Enclume, il avait le pressentiment que, si Phèbe devait être en danger et à la recherche d'une piste ou d'une personne, ce serait le lieu où aller... Cette destination n'était certainement pas la moins dangereuse mais Phèbe n'est ni fragile ni peureuse et au contraire, très téméraire.
En fouillant les souvenirs de son passé, il était bientôt certain de sa décision. Il était temps pour lui de se remettre en route vers sa nouvelle destination, vers son unique amour.
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Re: Le portrait: la poursuite du passé.

Mer 10 Mar - 18:21
Valriel partit en quête d'indices et pénétra dans les quartiers de Mazar. Il n'y trouva pas grand-chose pouvant indiquer où il était parti, la chambre était propre et bien rangée. Il n'y vit qu'une étagère à moitié vide, un coffre scellé et un bureau de bois sur lequel étaient sobrement déposés des parchemins vierges, une plume et un encrier. Il décida donc de partir en quête d'éléments en visitant les appartements de Phèbe. Il trouva le journal de cette dernière, ouvert sur son bureau, comme si quelqu'un l'avait parcouru précipitamment.

Il ôta son heaume et parcourut les lignes calmement. Comprenant que son officier était partie mener une enquête sur un sujet personnel impliquant la Confrérie Noire et qu'elle était désarmée, Valriel en déduisit que Mazar avait dû la songer en danger et partir immédiatement à sa recherche.

"La dernière entrée indique Cœur-Enclume" songea-t-il. Il déplia sa carte et analysa le temps de trajet. Il en avait pour environ une dizaine de jours de chevauchée. Cela devait faire deux jours que Mazar était parti. Il avait encore une chance de les retrouver.
Il attrapa un parchemin sur le bureau de Phèbe et écrivit une lettre, s'appliquant sur chaque caractère :


Archonte Elia,
 
Les indices retrouvés dans les appartements de Phèbe semblent indiquer qu'elle comptait se rendre à Cœur-Enclume. 
Il y a fort à supposer que l'Exarque Mazar l'y a suivie.
Je pars sur le champ les retrouver.

Votre dévoué Valriel

Il partit déposer la lettre sur le bureau d'Elia puis, il fila à l'armurerie, attrapa un bâton de destruction d'entraînement, s'équipa de son épée et de son bouclier, fit un saut aux cuisines pour remplir son outre d'eau et sa besace de lamelles de viande séchée et sortit de la Citadelle pour sceller sa monture avant de la lancer au galop en direction de la Côte d'Or.
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Jeu 11 Mar - 10:44
Mazar chevauchant déjà depuis 3 jours sans relâche à la poursuite de Phèbe, se mit à se remémorer les paroles de cette dernière lors de la cérémonie de graduation à la Citadelle. "Un spectre du passé" "Une histoire personnelle" .. tant de secrets qui ne pouvaient que l'inquiéter encore plus.

- Elle parle de cette bague appartenant à son ancien maitre esclavagiste .. Non..! Ce nene peut être ça ! Ils auraient bien trop peur de ce qu'elle est devenu maintenant et surtout pourquoi vouloir se venger après tant d'années ?!

Phèbe .. qu'y a t'il de si sombre dans ton passé que tu voudrais m'épargner ?! Pourquoi dis tu nous protéger en nous tenant à l'écart ..? Et surtout.. de quoi ?!
Comment peut elle me repousser et me forcer à aller à l'encontre de mes principes et de mon serment envers elle, surtout si elle est en danger ..?!
Même si ce ne sont pas mes affaires selon elle, je ne peux la laisser seule face à cette menace !


Sur ces pensées, Mazar fit une alte pour se rafraîchir à mi chemin vers la côte d'or, il commençait à ressentir la chaleur d'Alik'r et son cheval était bien trop fatigué pour le porter encore une minute de plus.


Une goûte se mit à perler sur sa tampe.. il devenait nerveux, il avait fuit ses responsabilités envers la guilde en partant sur un coup de tête et il n'était même pas sûr d'avoir fait le bon choix quant à Phèbe.

Cette situation ne pouvait durer. Chassant les idées noires de son esprit, il se remit en selle et reprit sa route, déterminé.

- Ne t'en fais pas Phèbe, je te retrouverai.
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Jeu 11 Mar - 11:34
             Extrait de journal, 14 de Clairciel, Raidlorn.
 
Je suis de retour à la citadelle. Je tourne comme un lion en cage. Les autres le remarquent, je les évite. Mes compagnons les plus proches? Je les fuis. Les autres ? Je les ignore. Et Mazar... toujours dans mes pattes! Ne voit-il pas que j'ai besoin d'air !? Je ne cesse de penser au passé ses derniers temps et écrire semble être la seule chose qui puisse me tenir occupée.
 
Quand cela est-il devenu une habitude? Oh! Je sais, toute était partis d'Elia. La sorcière s'était aperçut de mes difficultés à déchiffrer les ordres. Curieusement au lieux de la réaction dédaigneuse que j'attendais de sa part, du style "Vous autres paysans êtes tous les mêmes. Une bande de babouin analphabète", elle sembla surprise et soucieuse. La suite fut d'autant plus surprenante qu'à l'époque je ne suis qu'une soldate de rang.
 
Voilà qu'un jour elle me convoque, me fourre une pile de parchemin dans le bras et me force à réviser mes lettres. Du matin au soir, elle me contraint à dessiner les lettres et déchiffrer des documents; m'abandonnant des heures durant devant mes montagnes de papiers. Après des semaines épuisantes où je la sens à deux doigts d'utiliser un sort pour imprimer l'alphabet sur mon visage, finalement elle s'estime satisfaite.
 
Il n'est plus question de se laisser aller à présent, dit-elle, pratiquez chaque jour avec rigueur. La lecture et l'écriture.
 
Je me tais mais elle sens ma retenue.
 
" Quelque choses à ajouter?"
" Comprenez moi, lire je veux bien. Je peux toujours trouver quelques manuels de guerre ou des rapports... cependant Archonte, sans vous offenser, je ne vois pas ce que je pourrais écrire... "
" Et bien je ne sais pas moi, recopier des poèmes, rédiger des essais ou inventer des chansons. Qu'est-ce que j'en ai à faire?"
 
Mes épaules s'affaissent sans enthousiasme. Après tout, vu mes capacités calligraphiques, on ne risquait pas de me relire. Et puis franchement : qui m'imaginerait m'adonner à ce genre d'activités intellectuelles ? Elia sembla suivre mon raisonnement, son ton s'adoucit :
 
"Ce que je veux dire c'est que le contenu n'a pas grande importance. Ce qui compte c'est que vous fassiez l'effort, pour progresser, vous comprenez?"
 
Je ne suis pas convaincu. Elle insiste:
 
" Pourquoi ne pas raconter vos missions par exemple? Une sorte de rapport simplifié... ou simplement parler de votre journée."
 
À l'époque, je m'éloignais médusée. Tenir un journal ? Et puis quoi encore...
 
 

             Extrait de journal, 16 de Clairciel, Raidlorn
 
Je pensais qu’on voulait ma capture. Je me trompais visiblement. Un homme a tenté de m’agresser à la sortie de la Citadelle de l’Aube. J’étais désarmé et cela faillit bien mal tourner. Pourtant j’en réchappe de justesse. C’est un professionnel je le sens, il combat bien, réagis vite, son corps entier est une arme. Suis-je de taille? Cela n’a aucune sorte d’importance, moi aussi je suis une arme.
 
La magie brute est sortis de mes mains comme à l’époque, sans incantations, sans manières, de façon sauvage et incontrôlable. Je détruis l’argonien, sa chaire consumé par l’énergie, son âme brisée par la violence. J'ai un haut le cœur et ma vision est trouble. Cette magie est impure. Cette magie est dangereuse. Je la hais. Le corps fumant me donne la nausée  et me rappelle de sombre heure, je ne trouve pas la force de le fouiller : je fuis. 
 
Personne ne doit voir, personne ne doit savoir.
Ce n’est pas moi ! Ce n’est pas moi....

Et ce rougegarde... Comment fait-il pour toujours savoir quand je suis dans le pétrin? Il est déjà sur mes talons, inquiet, il me demande pourquoi j'ai l'air si malade. Que croit-il au juste? Qu'il possède la solution miracle, que je n'attend que la généreuse aide de ce bon seigneur? Qu'il aille se faire voir! Je ne veux pas de ses minauderies intéressées et de ses grands discours chevaleresques. Ne comprend-t-il pas que je ne veux pas qu'il s'en mêle? Si il devait choisir en moi et ses valeurs que ferait-il? Je le devinais. Je ne pouvais pas lui infligé ça. 

 
             Extrait de journal, 16 de Clairciel, Raidlorn
 
Je refais ce rêve à nouveau. C'est un souvenir qui se rejoue lorsque ma conscience oscille entre éveil et sommeil. Je revis ces semaines d'angoisse et de folie où ne compte qu'une seule chose: aller plus loin.
 
Je cours, la ferme d'esclave est depuis longtemps hors de vue et je cours. Je veux quitter les plantations du maître, quitter les terres de la maison Drès, quitter Dasheen. Alors je cavalcade sans répit. Je ne prend pas le temps de penser à ce qui se passe car je suis possédée. Possédée par une idée fixe: fuir.
 
Je suis si lasse de courir. La nuit je cours, sans repos, profitant de la noirceur pour faire grandir la distance. Le jour je me tapis, je rampe, tremblante d'être découverte. Je fuis comme le vent sans regarder derrière. Liberté! Je suis mon instinct et je cours. Encore et toujours.
 
Et dans ce rêve, je suis tourmentée. La culpabilité et la terreur me dévorent vivante. Ce sentiment menace de me faire sombrer, je griffe mon visage. J'arrache la peau avec mes ongles. Les sang chaud souille mes doigts. Et puis soudain? Quelque chose de puissant. Un vrombissement dans mon âme.
 
Liberté !
 
Je reprends ma course. Les fantômes du passé à nouveau à mes trousses. Mais lesquels ? Toute ma vie j’ai couru et aujourd’hui encore je cours.
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Re: Le portrait: la poursuite du passé.

Lun 15 Mar - 23:54
Déjà près de 15 jours que je me suis lancé à la poursuite de Phèbe.
Aucun repos dans cette quête, je me dois de la retrouver ! J'arrive enfin à la Côte d'Or et plus précisément dans la ville de Kvatch.


Je me rends dans l'auberge à l'entrée de la ville où je questionne sans attendre la Chef d'établissement Hilora Messénia, et enfin ! Après tout ce temps à courir en vain, j'obtiens enfin une piste, un premier indice du passage de Phèbe. Je suis donc sur la bonne voie..
L'aubergiste m'apprend qu'une femme Brétonne a loger le temps d'une nuit dans une chambre à l'auberge et qu'elle est repartie sans payer et laissant la chambre sens dessus-dessous.

 - "Avez vous trouvé quelque chose lui appartenant ? Qu'elle aurait abandonné derrière elle dans la précipitation ?! Quoi que ce soit !"  Lui demandais-je, impatient et surexcité à l'idée d'avoir enfin quelque chose de concret concernant notre très cher Compagnon.

 - "Et bien quoi ?! Je ne sais pas qui cette personne fuyait mais ça ne m'étonnerait pas que ce soit Vous ..!
Tenez j'ai trouvé ça dans le bordel dans lequel j'ai retrouvé la chambre" Me dit elle en me tendant quelques bouts de papiers ressemblant aux pages du journal de Phèbe ainsi que des bouts de cuir issus d'une armure qui n'est pas celle de Phèbe. 


Il y a donc eu une attaque, Phèbe s'est défendue.. j'espère qu'elle va bien et je prie Stendarr de la protéger..


Je m'assure que l'aubergiste n'a aucune autre information et je pars en payant pour le gite de Phèbe ; Sérieusement .. il ne faudrait pas que l'on soit mal vu jusque dans la Côte d'Or .. ; puis je sors, questionnant toutes les personnes que je croise à la recherche d'une indication, d'une direction à prendre ou toutes autres pistes pouvant me mettre sur le bon chemin.


- "Malheureusement .. Phèbe peut devenir un fantôme aux yeux des non initiés et personne n'a vu la Brétonne se balader dans ces lieux, chose qui aurait pu me rassurer si ceux qui étaient à sa poursuite avaient été aussi peu averti.. Mais, qui sont ils ?? Pourquoi chercher à faire assassiner Phèbe ?? Ce serait comme tenter de voler l'or d'un dragon quand le dragon est présent !" Pensais-je, cherchant peut être à me rassurer.

"Néanmoins, j'ai beau me rassurer ainsi, le danger doit être suffisamment important pour qu'il force Phèbe à fuir la guilde et .. Moi ..?
Je dois repartir à sa poursuite, déjà, mais avant cela.."

Je m'arrêtais un instant à l'ombre d'un mur pour lire les morceaux de journal que l'aubergiste m'a remis :
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Re: Le portrait: la poursuite du passé.

Mar 16 Mar - 19:43
Faisant avancer son cheval au petit trot dans les rues pavées de Kvatch, Valriel observait les habitants avec méfiance. Il régnait dans l'air une atmosphère électrique en cette chaude journée et la foule qui se massait autour de lui n'avait rien pour le rassurer, malgré la présence des gardes alentours. Il décida de mettre pied à terre afin de circuler plus facilement et d'accorder un peu de repos à sa monture. Tous deux étaient exténués du voyage, et il était lui-même quelque peu aigri depuis sa traversée du désert d'Alik'r. Il avait toujours détesté ce sable qui s'infiltrait partout ainsi que le, climat ardent le jour et glacial la nuit.

Il menait sa jument par la bride lorsqu'il sentit un mouvement presque imperceptible au niveau de sa bourse. D'un geste vif, il attrapa l'intrus et le plaqua violemment contre un mur, maintenant son bras contre sa gorge. Ce n'était qu'un enfant, un jeune impérial, mais ses poches cliquetaient de pièces d'or. Valriel l'observa un instant et y vit une opportunité à saisir.

- Dis-moi, gamin, demanda-t-il d'une voix ferme, Tu ne saurais pas où je peux rencontrer quelqu'un de la Confrérie Noire par hasard ?
L'enfant fit non d'un geste vigoureux de la tête. Valriel resserra son étreinte. 
- Si tu me le dis, tu pourras repartir avec quelques pièces.
L'enfant le regardait sans rien dire, visiblement impressionné par l'homme à l'armure imposante qui se tenait en face de lui.
Il posa son index sur sa bouche dans un signe de silence et il sortit un bout de parchemin et un morceau de charbon de sa poche. Il commença à griffonner quelque chose avant de tendre le parchemin au Haut-Elfe qui l'observa un instant. L'enfant avait dessiné un plan de Cœur-Enclume et placé une croix à un point précis. En haut à droite de la feuille, il avait griffonné ce qui ressemblait à un croissant de lune.
- C'est là que je devrai me rendre si je veux rencontrer le contact ? demanda Valriel. La nuit tombée ?
L'enfant fit oui de la tête et il le laissa filer. Il ne se fit pas prier et prit ses jambes à son coup.

Valriel se dirigea ensuite vers la taverne des Huit Bénédictions. Il y avait fort à présager que Mazar était passé par là. Sans plus attendre, il vint immédiatement à la rencontre de l'aubergiste et la héla. Elle le toisa de haut en bas, visiblement intimidée.
- Mon bon monsieur... Que puis-je faire pour vous ?
- Je recherche un Rougegarde nommé Mazar Al'Hafik, il porte une armure rutilante et il est sur les traces d'une Brétonne. Il est plutôt du genre avenant. Aurait-il séjourné chez vous, à tout hasard ?
- Bon sang, vous êtes la deuxième personne à venir me poser ce genre de questions cette semaine ! Pas plus tard qu'hier un Rougegarde est venu me questionner sur une personne ayant logé ici. Ça ne peut pas être une coïncidence. Est-ce que ce sont des sortes de fugitifs ?
- Non, rien de tout cela, douce dame, dit Valriel de sa voix chaleureuse et souriante.
L'aubergiste rougit quelque peu sous le compliment et lui offrit un sourire gêné.
- Savez-vous par où ils sont partis ?
- J'aimerais bien vous répondre... dit-elle, visiblement peinée. Mais je n'en ai pas la moindre idée. J'ai remis quelques papiers qu'avait laissés la Brétonne à votre ami, mais je n'en sais pas davantage. Il est parti il y a peu cependant, vous pourrez certainement le rattraper facilement.
- Ce n'est pas grave, dit doucement le Haut-Elfe, j'ai tout ce qu'il me faut. Merci pour tout... quel est votre nom ?
- Hilora.
- Hilora. C'est ravissant. Portez-vous bien.

Valriel sortit de l'auberge en quelque pas rapides et amples et remonta sur sa monture. Il la fit sortir de la ville et galopa à toute vitesse en direction de Cœur-Enclume. Il espérait bien rencontrer un membre de la Confrérie Noire cette nuit, ou mieux encore, mettre la main sur Mazar Al'Hafik.
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Jeu 25 Mar - 11:16
Les premiers rayons du jour pointaient à l'horizon tandis que Valriel approchait des portes de Cœur-Enclume. Il avait fait galoper sa monture aussi souvent que possible, du matin jusqu'à la nuit, et il n'était pas déçu d'apercevoir enfin son objectif dans sa ligne de mire. Le sommeil commençait à le gagner et il estima qu'il lui serait bon de prendre un peu de repos dans la prochaine auberge qu'il trouverait avant de reprendre ses recherches.

Il s'approchait des portes de la ville quand il remarqua une silhouette quelque peu familière, un cavalier monté sur un cheval lancé au petit trot qui empruntait la route menant à l'extérieur des remparts. Valriel éperonna sa monture pour la faire avancer jusqu'au cavalier et tenter de mieux distinguer son visage, mais celle-ci se refusa à faire un pas de plus. La route avait été trop longue et la cadence trop intense. À contre cœur, il descendit à bas de sa jument et marcha d'un pas rapide vers l'homme qui se dirigeait vers lui. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, Valriel sentit le soulagement l'envahir. Ce voyage interminable allait pouvoir prendre fin.

- Sire Mazar ? dit-il, de sa voix la plus enjouée. Je suis bien content de vous trouver ! Cela fait des jours que je vous cherche !
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Jeu 25 Mar - 12:22
Deux jours que je tourne dans cette ville, fouillant chaque recoin et chaque bâtiment et taverne, questionnant chaque habitant et laissant des indications si jamais quiconque croiserait ou apercevrait une Femme Brétonne d'un certain âge.
Je ruminais et bouillonnais intérieurement en retournant dans l'auberge pour récupérer mes quelques affaires. J'aperçois mon tabard, étendu sur le lit, je le fixe un moment puis tendis le bras pour le saisir.. mes pensées allaient à ma chère Phèbe et à mes Compagnons. Qu'allaient ils tous penser de moi ? Et surtout si je reviens sans Phèbe .. me croiraient ils seulement ? Auront ils encore confiance en moi ..?
Je balayais ces sombres desseins d'une vive claque avant de me passer de l'eau sur le visage et renfiler mon armure et mon tabard.

Je reprenais ma monture, prêt à quitter Coeur-Enclume lorsqu'en arrivant prêt des portes de la cité j'entendis une voix m'interpeller.
Un homme, grand, visiblement amical et surtout arborant les couleurs de la guilde ! Je le reconnu aussitôt en nous rapprochant
 
 - Valriel ?! Mais ?! Que fais tu ici ? Comment as tu su et comment as tu fais pour me retrouver ??

Un condensé de joie, de surprise et de soulagement me sauta au visage et je descendais de ma monture pour le saluer.
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Jeu 25 Mar - 19:28
Valriel ôta son heaume pour donner à Mazar un regard aimable et bienveillant. Il s'inclina en une brève révérence et sortit le parchemin scellé qu'il gardait dans un pli de son armure.

- C'est notre Archonte, Elia qui m'envoie. Elle s'inquiétait de savoir où vous étiez parti, dame Phèbe et vous-même et m'a sommé de vous retrouver et de vous ramener à la Citadelle, par tous les moyens que j'avais en ma disposition. J'ai mené ma petite enquête et j'ai découvert quelques pages du journal de Phèbe dans ses quartiers de la Citadelle. Croyez bien que je n'aurais jamais osé pénétrer dans ses appartements si Elia ne m'en avait pas donné l'autorisation. Bref, c'est comme ça que j'en ai déduit qu'elle se rendait à Cœur-Enclume et que vous l'aviez certainement suivie pour lui venir en aide. 

Valriel avait dit ces mots très rapidement, jusqu'à l'essoufflement et réalisa soudain qu'il tenait encore le parchemin entre ses mains.

- J'ai failli oublier ! Elia m'a laissé ceci à votre attention. 

Il tendit la lettre à Mazar et poursuivit :

- Avez-vous retrouvé dame Phèbe ? J'ai cru comprendre qu'elle avait des ennuis avec la Confrérie Noire ? Ce doit être sérieux...
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Re: Le portrait: la poursuite du passé.

Dim 28 Mar - 15:01
Mazar saisissant le parchemin, un peu à contre coeur, commença à le lire en jetant de petits regards vers le haut, comme si il cherchait un échappatoire dans les yeux de Valriel.
Une fois la lettre terminée, il la replia proprement, la rangea dans sa poche et d'un air frustré, attrapa les rennes de son cheval.

 - Écoutes moi ! Il faut que nous rentrions très rapidement ! Très TRES rapidement !


Des gouttes de sueur perlaient sur le front de Mazar. Qu'y a t-il donc dans cette lettre, qu'est ce qui pouvait rendre le Rougegarde si nerveux ? Mazar pressa encore plus le pas !

  - Prends ta monture ! On rentre à la Citadelle..! Je reviendrai pour chercher Phèbe une fois que cette urgence sera réglée !


Les deux Compagnons prirent la route pour retourner à la Citadelle, Mazar plus anxieux encore qu'à son départ..
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Re: Le portrait: la poursuite du passé.

Mar 30 Mar - 12:57
Dans la chambre d’auberge du Lion d’Or, les choses ont bien changé depuis le passage du Rougegarde Mazar Al’Hafik. Un ouragan semblait avoir emporter sur son passage avant que quelqu’un tente désespéramment de remettre de l’ordre. Au mur et sur le bureau, des extraits été alignés avec soin, des lieux avaient été pris en note, des potions soigneusement préparés. Par contre au sol en vrac, il y a de nombreux débris de verre et quantité de feuillets souillés. Plusieurs pages semblent avoir été arrachées dans des extraits récents. Quelqu’un semble avoir voulu s’en débarrasser. Certains sont déchiffrables parmi le lambeaux. 
 
....
... où je ne suis que l’ombre de moi même. Je me méfie de tous. Personne n’est de mon côté. Je suis certaine que la Guilde m’observe. Je sais qu’ils me cherchent, ils sont sur mes talons. Je dois les semer, brouiller les pistes. Ils vont me capturer, ils vont me vendre aux plus offrants. J’ai peur. Ils sont tous contre moi. Je ne peux pas leur faire confiance ! 
...
... me faisaient penser à Mazar souvent. Il est probablement l’une des rare choses dont je devrais être fière dans ma vie. Mais étais-je seulement capable d’assumer cette responsabilité ? Lui qui me pensais la raison de son salut? Probablement que je fuirais jusqu’à mon dernier souffle cet homme. Peu importe sa tendresse, sa bonté, sa grandeur. Je suis terrifiés par les contradictions qu’il soulève dans ma conscience. Terrifiée par tant d’émotion. J’avais perdu mon cœur il y a trente ans, ce n’est pas pour qu’aujourd’hui il chavire pour un jouvenceau présomptueux. Nos passés entre-loqués sont une bien étrange coïncidence. Lui vous dirait sûrement que c’est le destin! Une drôle d’histoire qu’il me faudrait compter un jour...

....

.... se termine ainsi. Les cinq années qui suivent mon indépendance sont une époque trouble. Après avoir quitter Dasheen je descends toujours plus au sud. On me chasse village après village. J'ai peu de souvenirs. Je ne vivais pas dans le présent mais le passé. Qaund je me rappelle des cris et des coups, je gémis, enfonce les ongles dans la chaire tendre de mon visage. Avec les mois, je ne m'aperçois même plus de ce geste. Je marmonnait à voix basse souvent, seule. Les gens évitaient mon regard, je les répugnais.

J'avais peur des gens. Si on me reconnaissait ? Que feraient-ils ? A qui pouvais-je faire confiance? Avec le temps, je développe des tocs, je me balance sur mes talons, je dodeline la tête, je fais claquée ma langue. Mes sauts d'humeur, mes hurlements nocturnes, mon agressivité: je suis traitée comme une folle. Je l'étais sûrement d'ailleurs. 

...
...
... comment mais un Bosmer me pris sous son aile, avec patience et compassion. Il m’avait offert gîte et couvert, un rôle et un but, un vocation et mission. Il me guidait, pour que je m’en sorte. Il guérit les blessures de mon corps et de mon âme. Il m’encouragea à réfléchir sur le passé, à puiser dans mes souffrances pour trouver la force, à alimenter mon feu avec mes émotions.  Il voulut que je puisse me défendre, que je n’ai plus à subir coups et injures. Alors j’appris  aussi à me battre, à répliquer, à infliger, à tuer. Sous sa tutelle, je maîtrisais le bâton de destruction.

Pourtant un seul mot pouvait définir cet être immonde : Mensonge. Il prétendit me guérir alors qu’il empoisonnait mon existence, distordait ma réalité, me droguait pour me rendre plus docile. Une raison d’être ? Tu parles ! Sournoises manœuvre pour me mettre sous sa coupe. Il me disait que j’étais unique, que j’étais puissante, il me berçaient de douces paroles qui étaient du miel pour mes oreilles. Il me rendait dépendante de sa personne, il construisait ma dévotion avec une minutie psychopathique. Nourrissant l'instabilité de mes pouvoirs il me transformait en une bombe à retardement.

Entre ses mains simple outil, je pensais servir de grand dessein. Je n’étais qu’un homme de main comme les autres, une mage stupide pour éliminer ses ennemis, une idiote prête à se sacrifier pour sauver sa peau.  Oh, les choses desquelles je fus témoins, ces choses dont je fus complice! J’avais ouvert la portes sans le savoir à des créatures de cauchemars. Juste pour lui plaire, j’avais fermé les yeux. Pourtant ne les avais-je pas vu ? Les sacrifices ? Les sorts comme les pentacles, les couvertures estampés du symbole d'Oblivion ? Les choses qu’il me fit faire.... Je me hais de ma crédulité. Je souffre de mes actes. Je suis un monstre....

...
...
Quand tout est compliqué, il y a le feu. Si simple. Il suffit que je cesse de réfléchir pour qu'il vienne lécher mes doigts. Il fait tout disparaître, purifie le monde.

La première fois ? C’était pendant un sevrage. Ce taré m’avait forcé. Pour me punir d’avoir été un peu trop curieuse sur ses pratiques. Je pleurais en frappant les murs implorant qu’on me donne la délicieuse poudre qui me ferait oublier le passé. J’entendais les claquements d’un fouet qui n’existait que dans mon cerveau, blottis dans un angle j’hurlais au secoure.

Et je revoyais le feu dans le quartier des esclaves, l’odeur de chaire brûlée, la fumée qui piquait les yeux. J’ai peur d’affronter cette réalité. La mémoire de ce moment est distordue, je n’étais pas rester assez longtemps pour voir tout cela. Encore et encore les même remords, je n’aurais pas du. Tout est partis hors de contrôle. Je ne pouvais pas savoir ! Vraiment ? Je ne pouvais pas ? Pourtant comme par hasard, c’est ce que je désirais le plus au monde... Aurais-je pu prévoir ?

Une voix insiste : tu savais, oui tu l’as fait exprès. Plus je regarde dans ma mémoire le brasier, plus il se métamorphose. Il me parle encore et encore : « N’es pas honte, les flammes les ont purifié. Toi tu as survécu au feu. Le feu est ton allié, il t’a libéré. Tu es une femme libre. Et le feu qui s’est allumé jamais ne s’éteindra ! Il consume ton âme si tu ne veux pas finir dévorer : nourrit le toujours ! Le feu de la liberté demande des sacrifices. »

Oui, je sais que le feu est en moi. Ce brasier. Il vit en moi. C’est vrai je suis libre à présent, personne ne devrait me dicter ma conduite. Je ne veux pas être sevrer, laisser moi tranquille, laissez moi partir. 

J'ignore si ce fut une erreur mais ce jour là je décide de plonger dans les flammes de ma mémoire. Instantanément la pièce où je me trouvais est emporter dans un océan de flamme. L'adorateur daedrique riait, à gorge déployée. J’avais découvert la magie.


...
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Re: Le portrait: la poursuite du passé.

Dim 23 Mai - 22:29
Revenons quelques temps en arrière.. Mazar rentrait donc à la Citadelle accompagné par Valriel commissionné par Elia pour le retrouver et le ramener (Lien vers la lettre d'Elia pour ceux qui voudrait la lire/relire : voir dans RP-salle)


Après avoir passé quelques temps à la Citadelle et avoir participé à quelques missions avec la guilde, Mazar s'apprêtait à repartir à la recherche de Phèbe, qu'il avait dû délaisser depuis bien trop longtemps. Il était donc appairé et déterminé à repartir pour reprendre sa quête, une idée fixe en tête : retrouver Phèbe, à tout prix..!


Mazar était en train de quitter la Citadelle de L'Aube, lorsqu'à peine après avoir dépassé les portes, il vit un homme se diriger à vive allure vers lui. Un messager !
Il accueilli l'individu d'un air inquiet en le voyant essoufflé et exténué.


 - Tout va bien mon brave, que vaut une course aussi effrénée ? s'enquit de demandé Mazar à ce mystérieux coursier.


 - J'ai ..(haletant) .. Un ... Message ! Pour, huff..hufff, Mazar !


Ce dernier leva un sourcil, intrigué et en même temps inquiet..


- Donnez moi ce massage ! Vite !


Oubliant l’état de son interlocuteur, Mazar lui faisait un signe de la main l’incitant a lui donner son parchemin en tendant le bras vers lui. Le messager se redressa un instant, fouilla son sac et en sorti une lettre écrite sur un parchemin de bonne facture et très bien conservé.
Il fut encore plus surpris et se demandant qui pouvait bien vouloir le contacter il se dépêcha de déplier la lettre.
Comme un éclair frappant directement son corps, il se figea à la vue de l’écriture qu’il reconnu instantanément.. C’était une lettre de Phèbe elle même. Ecrite d’une main tremblante, elle avait dû se procurer des outils mais pour autant ne pas être en de réellement bonne condition.


- Où se trouve l’expéditrice de cette lettre ?! D’où venez vous ??! S’empressa de demander Bazar plus inquiet que jamais.


- J’ai rencontrer cette femme bizarre en chemin, sur la route vers Haltevoie.. C’est tout ce que je sais !


Mazar rangea le parchemin et ramassant ses affaires précipitamment il retourna dans la Citadelle pour prévenir Ghorthul et Elia de la situation avant de se repartir et se mettre en route en direction d’Havretempête, cette fois ci.


Dernière édition par BlackoutMj le Dim 23 Mai - 22:48, édité 1 fois
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Dim 23 Mai - 22:45
Le portrait: la poursuite du passé. Lettre10



Lettre de Phèbe Valtergi


    Cher Mazar.

Je vous sais sur mes traces depuis mon départ précipité.
Vous êtes donc si impatient de mettre ma tête sur un pique ?
L'éxécuteur de la guilde mérite bien son surnom, bourreau.
Vous n'abandonnez donc jamais ?
Je ne peux faire confiance à personne, même vous ?


Pourtant il me faut vous écrire ses lignes et soulager ma conscience.
Mazar, je n'ai jamais voulu trahir la guilde !
Vous devez me croire ! Je ne pensais pas que les choses prendraient cette tournures ! J'ai voulu vous protéger, vous épargner mes déboires et pourtant.... Erreur on ne peut plus funeste. Je vous en prie, dites leur bien que je ne pensais pas à mal ! Je répondrais de mes actes devant Ghorthul, je m'abandonnerais à son jugement. Si je survis.


Je sais que vous voulez tous ma peau, mais je ne peux pas être capturée maintenant ! Ne vous faites pas plus de soucis pour moi, bientôt tout sera réglé. Je sais où le trouver. Ma vie ne sera qu'un modeste prix à payer pour renvoyer ce chien en Oblivion. Je trancherai pas gorge du serpent une bonne fois pour toute.




Celle qui en dépit des circonstances,
reste votre amie.
Phèbe.
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Re: Le portrait: la poursuite du passé.

Lun 24 Mai - 10:48
Phèbe ne fit pas dans la dentelle et rejoint Havre-tempête par tout les moyens. Elle en était sûre, la personne qui était derrière tout ça viendrait forcément récupérer son bien et réclamer sa vie. En elle la peur était dominée par la colère. Pourtant elle ne pouvait plus fermer l’œil, elle se sentait ronger par la certitude que son pire cauchemar se réalisait. De plus, les remords d’avoir laisser la guilde derrière elle la hantais. Elle se sentis obligé d’offrir une sorte de justification, elle ne voulais pas qu’on la rejette, elle ne voulais pas qu’on la haïsse. Surtout pas les compagnons de l’Aube. Alors elle envoya à la seul personne possible une lettre : Mazar. Mais elle ne s’arrêta pas pour autant, elle ne l’attendrait pas.
 
Quand elle entra enfin a Haltevoie, elle ne perdit pas de temps pour ce rendre dans la haute ville et trouver l'enchanteur, celui a qui elle avait confié son bâton de destruction. C’était il y a des mois à présent. (Voir Le Portrait : l’ombre d’un doute)
 
L'échoppe était au rez-de-chaussée d'une noble bâtisse enfoncée de quelques marches dans le sol. Le quartier d’un grand luxe était peu passant. La boutique était fermée et elle frappa plusieurs fois, en vain. Elle tambourina longuement, fit plusieurs fois le tour du pâté de maison pour chercher une autre issue. Furieuse elle hésita a enfoncé la porte mais il fallait se rendre à l'évidence : cela ne l'avancerait en rien. Alors qu'elle était sur le point de réduire en cendre les caisses entassées aux alentours, la porte s'entrouvrit en grinçant. Le voix du vieil Altmer raisonna: «La bretonne ardente, vous êtes revenu...».
 
Phèbe pénétra en trombe: « Qu'est-ce que vous fichiez, elfe miteux, vous croyez que je n'ai que ça à faire de vous attendre ?! ». Au départ rien ne lui sembla étrange, jusqu'à ce qu'elle déchiffre l'expression terrorisée de l'enchanteur. Ce n'est pas elle qui lui faisait cette effet. Elle pris conscience que la boutique n’était pas illuminée et que aucun n’article n’était déballé. Dans l’air une odeur repoussante de souffre et de chaire brûlée. Un odeur qu'elle n'avait jamais oublié. La porte est refermée brutalement. Phèbe se glaça et une voix profonde dans son dos confirma ses craintes.
           - Ainsi nous nous retrouvons Phèbe.

Elle n'osa pas se retourner.  Elle ne voulait pas voir le grand elfe au cheveux d'ambre et au yeux de scarabée. Elle refusait d’être confronté à son air supérieur avec lequel il vous jugeait sans que vous soyez capable de ressentir autre chose qu’une honte malsaine. Elle ne voulait pas être forcer d'admettre qu'elle avait raison et que c'était lui qui l'avait pourchassé.

           - Allons, ne me dit pas que tu m'as oublié ? Je ne te croirais pas. Après tous, je ne suis pas de ceux qu'on oublie. N'est-ce pas?
 
Son cœur bat à en exploser, ses doigts sont froids et pourtant elle sue abondement. Le sang dans ses tempes est comme le roulement des tambours de guerre. Elle déglutit et se retourne. En face d'elle un Bosmer très laid, mature, aux épaules voûté. Son visage est grave, sombre et il fronce le nez avec colère. C’étais lui. Lui, l’elfe qui avait tous fait basculer. Qui avait définitivement détruit ses chances de rédemption. Lui! Il l’avait manipulé, utilisé et piégé, l’avait forcé dans un chemin des plus sombres en espérant qu’elle sacrifie sa vie pour ses pratiques répugnantes ! Lui! Phèbe sent l'émotion la submergée et elle souffle son nom:
           Caelïn
           Cela faisait longtemps.  Disons, quoi...? 18 ans? Au hasard. Sûrement à l'époque où tu t'enfuyais après avoir sacrifié Deros , saccagé notre temple dans un torrent de flammes et m’avoir maudit pour le reste de mon existence ? Je ne suis pas sûr cela dit.
           Que veux tu? jappe le brétonne
           Tu te moque de moi? 
 
Son voix est calme, son ton violent. Elle ne répond pas. Elle savait. Il voulais le bâton avec lequel le frère de Caelïn et elle avaient fermé le portail vers Oblivion, celui qui avait condamné le Bosmer à rester coincé entre deux plans sans jamais appartenir ni à l’un ni à l’autre.
 
Phèbe était tombé dans la folie après son émancipation. Profondément au point de ne plus voir qui elle était. Évidemment elle n'était pas sortis seule de cet état. On l'avait recueilli, nourris, soigné. On lui avait appris des prières, des chants, des symboles. On lui inculqua le contrôle de soi et la maîtrise de sa force de vie. Puis la magie.  Mensonges et mensonges encore. On voulait se servir d'elle pour ouvrir un portail vers Oblivion. On voulait qu'elle sacrifie sa vie. Cette réalisation non plus, elle ne l’eut pas elle même. Car elle restait une pauvre bonne femme esclave inculte du monde et misérable. Influençable à en rire et crédule à en mourir. C’est Deros qui avait eu pitié et qui avait trahis son frère. Tout cela est l’histoire d’un plan machiavélique de domination, le récit de trahison, d’amour, de fraternité, de vices et de dilemme.
 
Mais cette histoire ne sera pas conté ici . Car il y avait une chose qu’il voulait plus que le bâton : il voulait sa tête. Et ça, ça ne pouvait pas attendre que Phèbe ce replonge dans le passé.

           Comment m'as-tu retrouvé?
           Sérieusement Phèbe ? Une tempe de Nirn? Tu n'as pas pensé un instant qu'il faudrait des matériaux pour la renouveler ? Pour ce genre de denrée rare, le monde est très petit et moi je suis devenu le centre du monde vois tu. Tu es toujours aussi naïve. Je dois avouer que cela fait longtemps que je te cours après. Penser que je t'aurais ainsi... 
 
Il sortis alors de son manteau un feuillet partiellement arraché. Les yeux de Phèbe s’écarquillent: son journal! C'était des feuilles de son journal.

           J’aurais pu t’attendre ici mais j’étais trop impatient...C’est fou ce que tu m’as fait courir, sale peste ! A travers toute la baie de l’Illiaque hein ?! Oh j’ai du récupérer ça dans tes affaires pour qu'on ne remonte pas à moi. Tu ne m’en veux pas n’est ce pas? Tu as raconté notre malencontreuse relation avec précision sans aucune censure. Il serait déplorable que ses informations sortent de notre intimité, qu’en penses-tu ? Incroyable cependant, tu as appris à écrire ? Félicitations.  Dommage ça ne te servira jamais. 
           L’avis de recherche, c'était toi?
 
Phèbe grinçait des dents, la colère immense ne parvenait plus à compenser la peur. Elle tremblait les poings serrés.

           J'avoue avoir peut-être mis ta tête a pris auprès de la confrérie noire. Mais c'était il y a bel lurette. Non, le cerveau de l'histoire, celui qui  lancé l'avis et qui a pu réaliser ton portrait, c'est lui!
 
Soudain un bras s'enroula autour du cou de Phèbe et l'étrangla. C'étais une personne forte et puissante mais les compagnons de l'Aube l'avait bien formé. Ils se débattirent jusqu'à ce que l'adversaire prennent le dessus en lui plantant une arme dans le pied. Phèbe s'écroule. La peur; la fatigue, la faim, l'angoisse : elle n'avait jamais eu la moindre chance de s'en sortir. Il la frappa violemment au sol pour être sur qu’elle reste à terre. La femme manque d'air, gémit et tousse.
 
Caïhns se rapproche de son pas traînant. A chaque mot qu'il prononce, Phèbe se décompose.


           Amusante ironie non? Je ne connaissais qu'une personne qui puisse te reconnaître sans mal et qui est toute les raisons de te chercher. Alors tu sais ce que j'ai fait? Je suis allé sur ta plantation. J'ai acheté cette personne. Je lui ai raconté ce que tu as fait, oui. Je lui ai tout dit. Comment tu avais planifié ta fugue.
           Non...
           Comment tu avais intentionnellement brûler la grange pour faire diversion...
           Ce n'est pas ce qui s'est passé. Ce ne s’est pas passé ainsi !
           Comment tu as choisit, seul! D'acheter ta liberté et usant de tes charmes ! Abandonner ta vertus, auprès d’un maître esclavagiste !
           - Non! Ce ne sont que des mensonges!
           Je lui ai tout dit, tout. Évidemment il a accepter de m'aider, non ! Il était même volontaire ! Lui pauvre hère que tu as trahis. Et voilà, maintenant il vient lui aussi réclamer ta tête.
           Non! Ce n'est pas vrai!
 
Phèbe rampe et se remet sur ses pied en chancelant. Elle fait volte face vers son agresseur, un homme grand massif à la peau claire. Elle continue a s'entêter prise de panique : « Non, ce ne sont que des mensonges! ». Elle agrippe le veston du colosse et repousse sa capuche. Son visage se révèle et la bretonne pousse un cri:

           - Uraclon! C'est impossible! Non!
 
Son mari, son cher mari, qu’elle imaginait intoxiqué par les fumées de l'incendie lui jeta un regard remplis d'une haine et d'un dégoût sans nom. L'âme de sa femme se brisa à cette vision. Il avait survécu dans ses souvenirs, incarnation de l’amour et de la douceur. Alors son visage déformé par les envies de meurtre anéantirent ce qui restait de Phèbe. En état de sidération le plus profonde, elle ne peut réagir à la suite. Uraclon la saisit par le col et frappe son flanc avec un stylet.
 
« Ça c'est pour notre fils »
 
Quand il retira l'arme, le sang s’écoule abondement, infusant ses vêtements. La pyromancienne lâche un gémissement de douleur. Implacable, il abattit à nouveau son arme:
 
« Ça ! C'est pour nos camarades ! »
 
Cette fois elle voit le coup venir et et tente de se défaire. Elle le repousse, crie, pleure. Rien n y fait. L'arme fine et aiguisé la transperce touchant probablement plusieurs organes. Mais il n'en a pas finis.
 
« Ça c'est pour moi... »
 
Il la jette contre le comptoir et la frappe au visage deux fois avant de se redresser de toute sa hauteur pour lui mettre le coup de grâce.
 
« Et ça ? C'est pour tout le reste! »
 
Soudain la porte vol en éclat et dans l’embrasure apparaît un silhouette en armure.  Elle pleure et une pensée l’effleure : «Mazar... pitié, pitié, qu’il ne me voit pas ainsi. Il ne s’en remettra jamais . » Avant de sombrer dans l'inconscience, elle reconnaît les bandages sous le casque et les symboles du bouclier. Valriel.
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Re: Le portrait: la poursuite du passé.

Lun 24 Mai - 19:36
Après avoir épuisé la quantité de tâches qu’il y avait à effectuer à la Citadelle, fait d’innombrables tours de garde durant des nuits interminables, Valriel commençait à trouver le temps long et désespérait de faire quelque chose de réellement utile. Il avait le sentiment dérangeant de ne pas être aussi nécessaire que les autres et cela ne lui plaisait guère. Cela faisait désormais quelque temps que Mazar était reparti à la recherche de Phèbe - sans lui laisser d’instructions, bien entendu - et aucun d’eux n’était revenu depuis lors.

C’est lors d’une de ses rondes nocturnes, repensant à l’enquête qu’il avait mise de côté et aux pistes qu’il avait rassemblées au cours de son épopée qu’une idée lui vint en tête. Il descendit des remparts de la Citadelle pour se diriger vers les quartiers de Phèbe où avaient été déposées les affaires lui appartenant que Mazar et lui avaient trouvées. Il fouilla dans une caisse de bois, parmi les pages de journal et les bouts de parchemin griffonnés, balançant négligemment ceux-ci sur le lit à la recherche d’un indice qui lui aurait échappé pour en sortir un jeton de bois sur lequel était gravé un nom à consonance altmeri ainsi que le nom de ce qui ressemblait à une boutique magique. Celui-ci lui évoquait vaguement quelque chose, mais il ne savait plus où il l’avait entendu. Il laissa son regard traîner sur les feuilles étendues sur le lit et la mémoire lui revint en relisant les premières pages.

« Haltevoie ! » Finit-il par se souvenir. Cela avait du sens. Son journal parlait de cette ville. Mazar était parti dans cette direction. Tous les chemins semblaient converger là-bas.
« Seulement, Mazar ne sait pas que Phèbe s’est rendue chez ce Mer… La ville est grande, il pourrait chercher longtemps. Surtout si elle est retenue quelque part. »

Il partit quérir Ghorthul en lui demandant de l’autoriser à retourner à sa recherche, à la lumière du nouvel indice qu’il venait de découvrir.
Après réflexion, Ghorthul concéda qu’il avait fait des efforts non négligeables et qu’il s’était montré très utile à la Citadelle ces derniers temps. La piste lui paraissant plus solide que les précédentes, il l’autorisa à partir à condition d’être de retour sous quinzaine. Deux officiers absents, c’était déjà beaucoup, il n’allait pas laisser ses troupes vagabonder et s’étioler peu à peu.

Il sella donc sa jument sur-le-champ et, équipé de son armure et de son épée bien aiguisée, partit au galop en direction d’Havre-Tempête.

La journée était déjà bien avancée et la plupart des commerces déjà fermés lorsqu’il arriva à Haltevoie. Il avait retrouvé sans peine la boutique de l’enchanteur en demandant aux habitants du coin. Ceux-ci mentionnèrent qu’ils n’avaient pas vu le vieil Altmer depuis quelques jours à présent.

« Étrange… » songea Valriel. « Ça ressemble à un coup fourré, cette histoire. ». Méfiant depuis qu’il savait que la Confrérie Noire était mêlée à tout ceci, il s’approcha donc avec prudence de la porte de bois de la boutique. Il ne semblait pas y avoir de lumière à l’intérieur. Il colla son oreille contre la porte et, respirant le plus doucement possible, tenta de percevoir des sons. Il ne fut pas long à entendre des éclats de voix, bientôt suivis de bruits de coups et de meubles renversés. Reconnaissant la voix d’une femme, il en déduisit qu’il s’agissait de Phèbe et comprit instantanément : elle était en danger.

Précipitamment, il sortit son épée de son fourreau, actionna d’abord la poignée, sans succès. La porte était verrouillée, bien entendu.

- Par l’Oblivion !

Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, ôta son gantelet, ferma les yeux pour mieux se concentrer et prit une profonde inspiration. Il usa de sa magie pour faire fondre les gonds et la serrure. Il se projeta ensuite de toutes ses forces contre la porte qui s’enfonça avec facilité, propulsée sur le parquet délicat de la boutique. Il jeta un rapide coup d’œil à l’intérieur, le temps que ses yeux s’habituent à l’obscurité et il eut tout juste le temps de repérer un homme de forte stature se tenant au-dessus de Phèbe, une lame à la main, un air de folie meurtrière au visage ainsi qu’un Bosmer qui le dévisageait avec ébahissement. Au fond de la pièce, le vieil enchanteur s’était roulé en boule dans un coin.

Il n’attendit pas que l’un d’eux réagisse et profita de l’effet de surprise pour se jeter vers l’homme qui s’apprêtait à pourfendre la Brétonne. L’homme qui ne semblait plus savoir quelle cible était la plus importante, finit par esquiver l’attaque de Valriel à la dernière minute pour planter sa lame dans son flanc. Celle-ci rencontra le lourd métal de l’armure de l’elfe et glissa dessus. Valriel en profita pour asséner un coup puissant sur la tempe de l’homme du revers de son épée et son adversaire tomba à la renverse.

Il jeta un rapide coup d’œil à Phèbe, et eut tout juste de le temps de voir le sang qui coulait abondamment. « Tout ce sang… » Il devait agir vite, chaque minute comptait. Il allait se diriger vers l’homme pour le mettre une fois pour toutes hors d’état de nuire lorsqu’un sort d’entrave lui bloqua les jambes. Le Bosmer lui envoya ensuite un sort de foudre et Valriel eut tout juste le temps d’incanter un sort de bouclier pour le parer. Mais déjà, l’autre homme s’était relevé et se ruait vers lui comme un animal enragé. Une haine profonde se lisait dans son regard. Valriel comprit alors. Tuer ou mourir, peu lui importait. La force du désespoir semblait être la seule chose qui l’animait. « Non, ce n’est pas aujourd’hui que je meurs. » songea Valriel avec hargne. Il fallait porter un coup puissant sans attendre.

- Ah, que Stendarr soit maudit ! - cracha-t-il.

Il se libéra du sort d’entrave d’une rapide incantation et prononça un sort mystérieux. La seconde d’après, le Bosmer se tordait de souffrance, étendu sur le sol, hurlant à pleins poumons.

- Aaaah, ça brûle ! Quelle horreur ! Que m’as-tu fait ?! Arrête-ça ! Fais-le s’arrêter, par pitié…

Ses hurlements étaient désormais entrecoupés de sanglots, hoquetant. Valriel empoigna alors son bouclier et se jeta sur l’homme enragé, lui donnant un violent coup à l’aide de celui-ci. L’homme parvint à lui enfoncer sa lame dans le bras, lui arrachant un cri déchirant. L’adversaire tenta de récupérer sa lame, mais elle resta coincée entre deux plaques de l’armure du Haut-Elfe. Valriel profita de la confusion pour transpercer le ventre de l’homme de son épée. Les yeux écarquillés, celui-ci contempla l’épée enfoncée jusqu’à la garde dans ses entrailles.
Pris de nausée, Valriel ferma les yeux et extirpa la lame hors du corps du pauvre hère. Il entendait toujours les gémissements de plus en plus faibles du Bosmer au fond de la pièce et se dirigea vers lui pour achever ses souffrances d’un coup d’épée dans le cœur. Le coup était bien placé : il mourut dans l’instant.

Il contempla son épée maculée de sang. « Quelle sale besogne… », se dit-il avec écœurement. Il se dirigea alors vers Phèbe à toute allure. Il observa son visage. Elle faisait peine à voir, mais c’était bien la femme sur le portrait. Elle respirait à peine et avait perdu beaucoup de sang.

Il posa sa main dégantée au-dessus de la blessure et récita un sort de soin.
La plaie se résorba peu à peu. « Heureusement que je ne devais pas user de magie… » songea-t-il avec lassitude.
Tout danger immédiat semblait écarté. Il essuya son épée et la rangea dans son fourreau. Dehors, il entendait des bruits de pas et des éclats de voix. La garde devait avoir été alertée par le voisinage. Il ne serait pas avisé de traîner dans les parages.

Ni une ni deux, il souleva la Brétonne, non sans ressentir une vague de douleur irradier son bras. La lame était toujours fichée dans la chair. Mieux valait ne pas la retirer pour le moment, cependant. Phèbe émit un faible gémissement de douleur lorsque sa tête rencontra l’amure de l’elfe.

Il jeta un coup d’œil au vieil Altmer qui avait désormais l’air encore plus horrifié qu’auparavant.

- Pas un mot de tout ceci à quiconque, compris ? Si on vous demande, dites que vous n’avez rien vu.

- Ou… oui, bien sûr ! Pourvu que vous ne remettiez plus jamais les pieds dans ma boutique ! Dit le Mer en frémissant. Ah, et tenez, n’oubliez pas ce maudit bâton, je ne veux plus le voir !

Il désigna d’un mouvement de la tête un bâton posé sur le comptoir. Les deux mains pleines Valriel le regarda dubitatif.

- Un petit coup de main, peut-être ? Lâcha-t-il avec lassitude.

Le vieil elfe accourut, cala le bâton entre Phèbe et le torse de Valriel et dit avec nervosité :
- À présent, fichez-moi le camp !

Tout encombré qu’il était, il courut du mieux qu’il put vers la sortie. Au loin, il entendait des pas qui se rapprochaient. Sa monture était à deux pas de la boutique. Il pouvait y arriver. En sortant, il tomba nez à nez avec Mazar qui les observa, éberlué.

- Valriel, mais qu…

Il vit les hématomes sur le visage de Phèbe, le sang sur ses vêtements, la lame plantée dans le bras de Valriel et, entendant, les voix qui approchaient, il comprit.

- Partez, je vais les occuper.

Sans réfléchir, Valriel poursuivit sa course, plaça Phèbe en travers de son cheval et ajusta le bâton sur sa selle avant de lancer sa monture au triple galop, quittant les murs de la ville.
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Re: Le portrait: la poursuite du passé.

Mar 1 Juin - 0:05
Mazar arriva non loin des lieux. Attiré par des cris, il se précipita lorsqu'il entendit des bruits de fracas d'armes, d'armures et de corps chutant sur des planches. Il se retrouva face à l'échoppe du vieil enchanteur chez qui Phèbe avait déposé son bâton et fût d'autant plus surpris lorsqu'il fit face à Valriel, blessé, soutenant Phèbe dans un piteux état.


- Valriel ?! Mais qu'est ce qu'...!?


Il se figea quelques secondes, comme si le temps s’était soudainement arrêté en voyant les blessures de ses compagnons et surtout de Phèbe, recouverte de sang et grandement amochée. Il revint à lui en percevant les cris des gardes, il intima Valriel a reprendre sa fuite.


- Partez, je vais les occuper. Dit Mazar d’un ton sévère en se positionnant en centre de la ruelle.


Il suivi du regard Valriel qui, après avoir déposé Phèbe et son bâton sur sa monture, s'éloigna à vive allure. Se retournant pour faire face à la troupe de garde de l’Alliance qui se ruaient vers lui.


- Arrêtez vous !!


Il brandit ses armes et écartant ses bras de chaque côtés tel une araignée qui se grandit pour effrayer son adversaire, il fit obstacle pour permettre à ses compagnons de s’enfuir.


- Arrêtez vous !! Répéta-t-il. Il faut qu’elle se fasse soigner ! Hurla Mazar aux soldats. Ma Phèbe.. Elle est grandement blessée ! Mon ami l’a sauvé, regardez à l’intérieur si vous ne me croyez pas !


Deux soldats entrèrent doucement, ils scrutèrent l’obscurité un moment et une fois que leurs yeux se sont habitués à la pénombre ils découvrirent les deux corps sans vie à l’intérieur et crièrent à leur camarade :


- Deux morts !! Arrêtez le !!


- N’avancez pas ! Leur cria Mazar. Je ne peux pas ! Je ne peux pas vous laisser me prendre !! Je dois retrouver Phèbe !


Les soldats se rapprochèrent de lui et commencèrent à l’encercler. Il se retrouva dos à un mur en face de la boutique de l’Altmer. Il continuait d’hurler Mais rien n’y faisait, les soldats continuaient à resserrer l’étau sur lui jusqu’à l’acculer totalement. Ils le sommèrent de déposer ses armes une première fois, puis une seconde .. puis ils s’apprêtèrent à lancer l’assaut. Mazar avait les mains serrées sur ses armes, il était crispé puis lâcha à voix basse :


- Je vous aurais prévenu …!


En une seconde, il se jeta sur le premier soldat a sa droite, se servant de la pointe au dos de sa hache pour l’agripper en lui plantant dans la clavicule et l’attirer vers lui puis lui enfonça sa dague dans le sternum puis, dans un mouvement rotatif il dégagea ses armes du corps du soldat en le projetant sur celui qui se trouvait maintenant dans son dos. Il enchaîna par un mouvement circulaire, trancha la gorge d’un coup vif du second soldat et faucha le troisième soldat qui chuta lourdement au sol. Le dernier, débarrassé du corps de son collègue qui l’entravait, était épée levée à deux doigts de s’abattre sur Mazar ! Il fut interrompu dans sa foulée et perdit pied avant de décoller du sol, soulevé à bout de bras par Mazar qui lui avait transpercé le ventre avec sa lame. Il lui dit à voix basse d’un ton sec et froid :

- Je vous avais dit de ne pas vous mettre sur mon chemin ..! Je ne voulais pas ça !! Vous ne m’avez pas écouter ! Bande d’imbéciles !


Le troisième soldat vit son camarade se faire tuer juste au dessus de lui, pris de panique, il tenta de s’enfuir. Mazar lâcha sa dernière victime et ramassa l’épée d’un des soldats qu’il lança sur le fuyard qui se prit la lame dans l’omoplate, hurla de douleur, chancela un instant et repris sa course. Mazar le regarda s’éloigner, puis décida de le laisser vivre, «Au moins celui ci ne s’est pas sacrifié inutilement» se dit-il.


Le Rougegarde inspecta les autres soldats et sa propre armure, il était indemne et relevant les yeux vers la boutique, il se dit qu’il devait vérifier quelque chose..
Il entra, constata le corps d’un Impérial déjà bien vidé de son sang et un peu plus loin un elfe qui tenait quelque chose .. quelque chose maintenant de familier… Le journal de Phèbe !
Mazar s’approcha et se pencha pour récupérer le carnet, mais son faux propriétaire le gardait encore fermement comme scellé à son bras et à sa main. Il saisi sa hache et commença à frapper le bras du mort comme un acharné, puis il prit le livre et acheva son œuvre par un coup au plein milieu de son visage. Il était enragé.. enragé comme un lion qui découvre qu’un intrus à tué sa progéniture. Il était tellement en colère ! En colère de retrouver les geôliers de son seul amour et de ne même pas pouvoir s’occuper d’eux lui même.. En colère de ne pas avoir retrouvé Phèbe plus tôt. Puis il se retourna vers le second agresseur de sa camarade. Il lui infligea la même punition avant de ramasser ses armes et de partir en remarquant l’Altmer qui se tenait toujours là, terrorisé par le Rougegarde fou..



Mazar reparti, marchant d’un pas léger, avec un air malsain et un grand sourire aux lèvres.


Lorsqu’il rejoignit enfin ses compagnons à la Citadelle il croisa Valriel qui attendait devant le bâtiment principal. Lorsque ce dernier vit Mazar arriver il se redressa et alla à sa rencontre.
Après de brèves salutations, Mazar demanda comment va Phèbe et comment s’en sont-ils sortis. Valriel lui dit de ne pas s’en inquiéter et lui indiqua où se trouvait Phèbe. Mazar s’empressa d’aller la retrouver dans ses appartements. Il toqua délicatement à la porte avant de rentrer. Elle était là, allongée dans son lit qui était resté vide depuis bien trop longtemps, recouverte de bandages et d’atèles.
Il avança discrètement jusqu’à son chevet et se penchant doucement vers elle murmura:


- Tu es enfin de retour .. ma Phèbe.



Mazar déposa un léger baiser sur le front de Phèbe et s’assit près de son lit, veillant sur elle..
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Re: Le portrait: la poursuite du passé.

Mer 2 Juin - 17:58
Valriel fit galoper son cheval sur plusieurs bons kilomètres, attendant d’avoir mis une bonne distance entre eux et la ville. Lorsqu’il fut persuadé que personne n’était à ses trousses, il fit ralentir la jument, puis l’arrêta complètement.
Il sauta à bas de la monture et attrapa le corps inanimé de Phèbe avec précautions pour la déposer sur un carré d’herbe tendre. Elle respirait toujours faiblement, mais il était confiant quant à sa survie. Son sort de soin devait toujours être en train d’agir, mais elle mettrait du temps avant de s’en remettre ou même de reprendre conscience. Ce qui lui laisserait lui-même un peu de répit.

En sueur, il ôta son heaume, défit ses bandages et prit de profondes inspirations. Ces bouffées d’air frais lui faisaient le plus grand bien après la chaleur suffocante qui régnait dans la boutique de l’enchanteur, les odeurs de chair brûlée, du sang répandu… Il jeta un coup d’œil à la lame plantée dans son bras. « Allez, un peu de courage, tu ne vas pas en mourir… », se dit-il. Avec hésitation, le souffle court, il porta sa main vers le manche du surin… Lorsque ses doigts se posèrent dessus, la douleur fut épouvantable. « D’un coup sec… du nerf, bon sang ! », se morigéna-t-il. 

Il tira sur la lame de toutes ses forces. Il hurla pour expulser la douleur.

- Ah ! Le fils de…

Il laissa retomber l’arme souillée de sang par terre. Il rassembla ses forces pour appliquer un sort de soin et résorber la plaie. « L’Oblivion les maudisse tous… », songea-t-il avec amertume.


Une fois remis de ses émotions, il partit vérifier l’état de la Brétonne. « Ils l’ont bien amochée, mais elle tiendra le coup. » Il la remit sur le dos de son cheval, la tête posée contre le cou de la monture. Sa jument aussi était fatiguée. Elle ne galoperait pas à nouveau un jour de plus sans se reposer. La nuit commençait à tomber autour d’eux. « Bien, je sais ce qu’il me reste à faire. Après tout, pourquoi m’embêter. »

Valriel poussa un long soupir, profitant de ces dernières secondes pour respirer librement encore une fois, remit ses bandages et remonta sur son cheval. Il prononça une incantation qui ouvrit un portail magique presque instantanément. La jument eut un mouvement de recul en voyant la lumière vive sauter sous ses yeux, mais Valriel lui flatta l’encolure et la bête se calma rapidement. Il la fit avancer au pas et ils traversèrent le portail.

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, ils se trouvèrent en Raidlorn, à quelques pas de l’entrée de la Citadelle. « J’ai eu raison de faire cela… Le voyage aurait été interminable et ni moi, ni cette pauvre jument, ni Phèbe n’aurions vraiment apprécié faire un pas de plus. ».

Il mena la Brétonne à l’intérieur de la Citadelle où il fut accueilli sous les exclamations mêlées de surprise et de frayeur en voyant l’état de Phèbe. Il la déposa avec soin sur son lit dans ses quartiers et, après s’être assuré qu’elle était entre de bons soins, partit desseller sa monture afin de lui accorder à elle aussi un peu de répit. 


Le jour pointait à l’horizon lorsqu’il croisa Mazar qui revenait d’Haltevoie. Celui-ci en profita pour le questionner sur la tournure des évènements. Valriel avait eu le temps d’y réfléchir.

- J’ai trouvé un indice parmi les pistes que l’on avait recueillies lorsque l’on cherchait Phèbe. La suite était facile. Je l’ai retrouvée à la boutique de l’enchanteur, en bien piteux état. La porte était enfoncée, alors je n’ai eu qu’à me précipiter à l’intérieur et à me débarrasser des hommes qui la menaçaient. L’un d’eux aurait bien pu m’avoir, il m’a planté sa lame dans le bras. Mais vos enseignements se sont montrés très utiles, fort heureusement. 

Mazar acquiesça et le remercia, mais il le pria de l’excuser pour aller s’assurer que Phèbe était bel et bien en vie à la Citadelle et pour s’enquérir de son état. Valriel le regarda partir avant de regagner également ses propres quartiers. Il estima avoir lui-même bien mérité un peu de repos.
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Dim 6 Juin - 13:37
Valriel fut la dernière chose qu’elle vit. Ensuite elle ressentit une vague élémentaire, peut-être. Ou non. Qu’importe. Qu’en savait-elle après tout puisque à présent c’était le noir complet. Le néant.

Et ça tangue, ça donne mal au cœur, ça fait mal. Dans le dos, dans le ventre, comme si on tentait de l’ouvrir en deux. Cataclop, cataclop. Phèbe peine à entrouvrir ses paupières et murmure : « Uraclon... ». Valriel est concentré sur sa monture au galop et ne l’entend même pas. Ses pensées s’effritent et elle sombre à nouveau.

Ensuite c’est comme si on la plongeait sans ménagement dans un flot de magie. On la prend et la recrache. Elle ne saurait dire si c’est réconfortant ou horrifiant. Elle ne saurait pas dire grand-chose à vrai dire. Elle souffre et veut vomir. Les forces lui manquent pour un acte si intense. Elle a un goût de bile dans la bouche et une sensation d’inconfort.

La suite, elle n’en a pas conscience. Elle navigue dans des délires créaient par la douleur et les drogues. Elle est bourlinguée dans ses souvenirs déformés par la fièvre de la convalescence, entre rêve et cauchemar. Lywen... Deros... Uraclon... Galia... Prononce-t-elle ces noms ? Ou meurent-ils sur ses lèvres ? Phèbe n’a aucune notion du temps, cette torture semble durer une seconde, une minute, une éternité peut-être.

Parfois il lui semble qu’on lui parle doucement, mais elle ne comprend pas. Elle sent aussi sur son front une main qui éponge sa sueur, sur ses joues on essuie ses larmes, elle pense qu’on lui caresse les cheveux. Nul n’avait jamais fais cela pour elle. Elle doutait que se soit ses souvenirs. Mais après tout peut-être était-ce quelques relents de son enfance.


Dernière édition par Lilyth le Mar 8 Juin - 18:09, édité 3 fois
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Dim 6 Juin - 13:38
Parfois elle ouvre les yeux et tout lui semble inconnu. La première chose qu’elle voit est Mazar. La chambre lui paraît étrangère, les gens aussi. Le Rougegarde se précipite à son chevet en la voyant éveillée. Une sorcière à l’air autoritaire soupire, Elia. Un vieillard excentrique s’éloigne avec dégoût, Octave. Phèbe connaît leur nom pourtant elle ne les reconnaît pas, comme si ils étaient des inconnus. Elle les entend parler mais ne comprend pas leurs mots.

Le visage d’Uraclon surgit toujours dans son esprit. Tu es en vie. Tu as survécu tout ce temps. Par les dieux Uraclon, qu’es-tu devenu ? Qui a volé ton âme ? Elle fermait alors douloureusement les yeux. Comment pouvait-elle lui faire face à présent ? Devait-elle seulement essayer de le revoir ? Pourquoi avait-elle survécu ? Ne méritait-elle pas la mort pour lui avoir infligé ça ? Inévitablement, une larme perle sur sa joue. Et chaque fois elle détourne la tête aux témoins et pleure en glissant dans le sommeil.

Quand elle se réveilla pour de bon, elle su qu’elle était dans ses quartiers à la Citadelle de l’Aube. Le soulagement est si intense qu’elle sanglote le sourire aux lèvres. Alerté, Mazar entre brusquement dans la pièce. Son visage fatigué est déformé par.... Phèbe n’est pas sûre... de la colère, du dégoût, du ressentiment ?

La réalité la frappe. Elle n’était pas la bienvenue ici. La chute est d’autant plus grande que la joie était brillante. Elle avait désobéit à Ghorthul, elle avait tourné le dos à ses obligations, avait ignoré son serment, abandonné les siens. Encore. Elle les avait déçu. Elle les avait trahis. Encore ! Le choc est brutal. Phèbe se prend comme une claque. Alors elle inspire, inspire, inspire ! Sans pouvoir expirer, elle hyperventile, sa vision vacille, son corps tremble. Des larmes incontrôlables baignent ses joues. Une crise de panique à n’en point douter. Mazar bondit vers elle, Phèbe voit rouge : voulait-il l’achever ? Lui faire du mal ? L’emprisonner ?

Elle tente immédiatement de se relever mais le marteau de la douleur lui rappelle son état. Elle ne peut que se blottir contre la tête de lit comme un animal acculé, faible et pathétique. Sa magie emplit l’air et la température grimpa en flèche. Terrifié à l’idée de rester sans défense, elle perd le contrôle. Le bois du lit roussit et les draps menacent de s’enflammer, la puissance qu’elle libère est presque perceptible à l’œil nu lorsque son corps cède. Elle était trop faible pour supporter une telle démonstration de pouvoir et elle s’écroule en sombrant une fois de plus dans les ténèbres.


Dernière édition par Lilyth le Dim 6 Juin - 13:58, édité 1 fois
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Re: Le portrait: la poursuite du passé.

Dim 6 Juin - 13:53
Le lendemain, le Rougegarde faisait les cent pas dans le couloir. Phèbe hésite à se glisser entre les paravent pour s’enfuir. Elle se souvient alors de la lettre. Elle devait assumer les conséquences de ses actes. Elle reste sagement sous les couvertures. Ses pensées dérivent inévitablement vers l’amour de sa vie. Mais la vision d’Uraclon n’a plus rien de réconfortant à présent, tout ce qu’elle voit c’est ses yeux injectés de sang, sa voix durcie par la haine. Elle ressent les coups aussi. Elle ressent le chagrin, plus que la douleur.

Phèbe se mure dans le silence. Devenue apathique elle mange à peine, somnole beaucoup, dort rarement. La poursuite du portrait l’avait déjà amochée, maintenant elle semblait cadavérique. Au fil des jours, Mazar continue de la visiter. Elia le fait courir partout, pour se venger de sa désertion apparemment, mais il trouve toujours le temps de venir. Il tente parfois maladroitement une conversation. Phèbe l’ignore la plupart du temps. Habitée par ses démons, opaque au monde extérieur. Pourtant à chaque fois, Elle remarque son passage. Tiens, n’y avait-il pas plus d’oreiller qu’avant ? Les rideaux sont tirés pour cacher le jour ? Qui a descendu la fenêtre pour la protéger de la rosée ?
Ce jour là elle se réveille en fin de journée. Et qu’est ce donc posé sur la commode... une soupe et des jacinthes ? Ses préférés.... Elle se perdit dans leur contemplation. Une voix grave d’homme dit :

         - Je suis désolé, elles fanent un peu mais je n’ai pas vraiment la main verte...

Phèbe tressaillit et regarda Mazar. Elle fut surprise que quelqu’un avec une carrure si imposante puisse réussir à se faire si petit. Il se dandinait avec inquiétude. Aujourd’hui il ne portait pas son armure. Visiblement déterminé à avoir l’air le moins intimidant possible, il portait une tunique sans manche et des braies de cuir. Un peu trop moulantes. En d’autre circonstance Phèbe se serait délecter de la vue et aurait ensuite raillé son camarade. Là, son cœur se serra. Elle ressentait pour lui quelque chose dont elle avait profondément honte. Elle trahissait Uraclon à chaque fois que son cœur battait pour l’impétueux Rougegarde. Elle saignait, rongeait par sa culpabilité. Elle se haïssait et elle l’haïssait plus encore.

         - Je...hum... comment allez vous aujourd’hui ?
         - ...
         - Je me suis permit de vous apporter un peu de soupe mais... elle doit être froide à présent !
         - ...
         -  Inutile de la boire... Je suis un idiot. Heum... Il est tard vous n’avez sûrement plus faim.

Il s’approche pour débarrasser le repas. Elle lève les yeux vers son expression embarrassée. Touchée, elle tend la main pour qu’il lui donne. Mazar hésite un peu, un peu trop, un malaise s’installe. Puis il obtempère. Phèbe n’a absolument pas faim mais elle fait mine de porter la cuillère à ses lèvres. L’homme soupire soulagé puis s’assoit en bout de lit en fixant le paravent

         - Je suis désolé de vous avoir effrayé l’autre jour...
         - ...
         - Ce n’était évidemment pas mon intention. Mais ne vous en faite pas ! Ici vous êtes en sécurité ! Il n’y a rien à craindre. Vos ennemis sont vaincus ! 

Phèbe se fige. Le contenu de sa cuillerée finit sur le couvre lit. Mazar interprète mal son action et se précipite pour ajouter en épongeant la tâche :

         - Non, non ! Pas de panique ! Ils ne pourront plus vous faire de mal, ils sont tous les deux morts et enterrés. Enfin enterré je ne sais pas... mais mort pour sûr ! L’impérial comme le bosmer !

Il lui offre son plus beau sourire. Phèbe tremble. Il fronce les sourcils, interloqué. La vieille brétonne n’a pas parlé depuis longtemps et quand elle s’exprime on dirait une voix d’outre tombe, rocailleuse et abîmée :

         - ... mort ?
         - Euh oui. C’est bien ça.
         - Tous les deux ?
         - Exactement. la circonscription de Mazar devient plus profonde. Vous savez il va vraiment falloir qu’on parle de cette affaire. Il faut tirer ça au claire pour définitivement écarter tout danger. Je ne peux pas continuer à me battre contre la terre entière sans...
         - Vous l’avez tué...
         - Pardon ?
         - Uraclon...
         - Phèbe, que..
         - Sortez.
         - Comment ?
         - SORTEZ !

Et Phèbe lui jeta la soupe, heureusement froide, au visage. Une force insoupçonnée lui permit de jeter l’homme au sol. Comme il la fixait abasourdit, elle se releva et claudiqua hors de lieux.

Mort... mort ? Non ! c’était impossible ! Non ! Il ne pouvait pas !

Phèbe dévala les escaliers (en tombant plus qu’en marchant). Elle voulait de l’air, de l’air ! Il fallait qu’elle sorte. Peut-être se trompait-il... Il avait du mal voir ! Il n’a sûrement pas pris le temps de vérifier ! Il était sûrement en vie ! Mazar ! Pourquoi, pourquoi ? Pourquoi te sens tu toujours obligé de me sauver ? Pourquoi te crois tu toujours grand héros qui peut tout résoudre ? Pourquoi fallait-il que tu verses son sang à lui ? Uraclon ! Mon amour, pitié...


Phèbe ne savait plus que penser, que ressentir. Chagrin ? Peine ? Soulagement ? Haine ? Amour ? Colère ? Aversion ? Panique ? Elle ne regardait pas où elle allait. Elle suivait une étrange sensation dans sa poitrine. Comme une ligne qui la guidait. Les larmes et la sueur faisaient coller sa maigre chemise de coton à ses membres. Elle n’avait pas mangé depuis un moment et des étoiles commencèrent à clignoter sur sa rétine. Elle n’atteindrait jamais l’extérieur. Toute à son effarement, elle percuta violemment quelqu’un et elle s’étala au sol.

Elle se rendit compte que plutôt que de se diriger dehors, elle avait suivi son instinct et trouvé précisément la personne qu’elle cherchait : Valriel.

L’écuyer stupéfait détourna rapidement le regard de son aînée avec gène et pudeur. Nu pied, les cheveux lâchés, en petite tenue, personne ne l’avait jamais vu ainsi. Sans son armure elle semblait si petite, si menue, si frêle la chétive brétonne. On voyait enfin son âge au travers ses traits tirés et de  la cascade noire parsemée de cheveux gris. Il allait s’exprimer mais elle ne lui en laissa pas le temps. Avec haine et désespoir elle lui agrippe les vêtements et crache :
« Est-ce vrai ? Mazar l’a tué ? Mazar as tué Uraclon ? l’Impérial qui était avec moi ? Il l’a tué n’est ce pas ? Dis moi ! Cesse de me dévisager! DIS MOI ! »

La fin de sa phrase était une plainte pleine de détresse. Valriel sans voix ne put que la fixer avec pitié et désarrois.
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Le portrait: la poursuite du passé. Empty Re: Le portrait: la poursuite du passé.

Dim 6 Juin - 19:57
Profondément décontenancé, Valriel contempla un instant la Brétonne, les yeux écarquillés. Il tentait de faire le tri dans les paroles confuses de la furie qu'il avait en face de lui. "Mazar a tué un certain Uraclon ? Un impérial… Mais Mazar n'a tué personne, pas que je sache. Une seconde… Est-ce que ce serait…"
La scène le frappa de plein fouet. La boutique de l'enchanteur, l'homme au dessus de Phèbe qui se jette sur lui, la folie dans son regard, ses boyaux qui se répandent au sol et le sang… Tout ce sang.
Il plongea son regard dans celui de Phèbe, cherchant à déchiffrer son expression. Un désespoir profond semblait l'animer.  

- L'Impérial qui était dans la boutique… C'est de lui que tu parles ?

- OUI ! - hurla-t-elle, la voix brisée par la douleur

"Et merde…" se dit-il. "Tout était presque parfait." Il soupira, ferma les yeux. Pas d'autre choix, il avait déjà pris sa décision au moment d'entrer dans la boutique et de retrouver Phèbe. D'une voix calme et ferme, il dit avec détachement :

- Mazar n'a tué personne, Phèbe. C'est moi qui ai tué cet homme.
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