Les premières fois (Participatif)
2 participants
- LilythRédacteur en chefRat de bibliothèqueVous avez publier plus de 400 messagesRomancierVous avez créer 20 sujetsLe pouvoir de l'amitiéVous avez demander un membre en amiLe pins symboliqueVous êtes sur le forum depuis plus d'un an
- Messages : 548
Date d'inscription : 11/01/2021
Les premières fois (Participatif)
Mer 16 Fév - 21:20
- Les Premières fois -
Il y a une grande première à tout, un premier baiser, une première victime, un premier sort, une première bataille...
Que cela marque une pierre angulaire ou qu'il ne soit que le premier d'une longue lignée, c'est un événement remarquable qui mérite bien d'être conté puisque chaque individu en ressort changé...
Ici, venez nous raconter les premiers pas qui s'oublient dans l'existence de votre personnage et ceux qui bouleversent son histoire pour tracer son chemin.
- LilythRédacteur en chefRat de bibliothèqueVous avez publier plus de 400 messagesRomancierVous avez créer 20 sujetsLe pouvoir de l'amitiéVous avez demander un membre en amiLe pins symboliqueVous êtes sur le forum depuis plus d'un an
- Messages : 548
Date d'inscription : 11/01/2021
Re: Les premières fois (Participatif)
Sam 19 Fév - 10:09
Il y a un début à tout et si Ancre-les-mots ne se souvenait pas quand les autres enfants avaient commencé à le harceler, il se souvenait parfaitement quand cela avait cessé. C’était l’histoire d’un secret, du premier secret. Du premier ragot. Il avait le privilège d’aller à l’école, une chose rare mais en ces temps il le vivait davantage comme un calvaire qu’un privilège. Il pouvait remercier Berthine Harersen pour cela. Que se soit en le faisant punir pour ses propres méfaits, en sabotant ses devoirs et se les attribuant ou l’enfermant dans des salles de classes obscures, elle ne manquait pas d’imagination pour lui apprendre la leçon et la leçon le petit lézard l'avait bien retenu: les gens étaient des animaux, les gens étaient méchants.
La Nordique le bouscula et l'encrier que l’Argonien tenait se renversa sur ses vêtements:
- Oh v’là la tâche qui s’en fout partout. Comme c’est surprenant.
Pas plus surprenant que de savoir qu’une truie comme toi peux lire. L'enfant-serpent se pencha pour ramasser le pot, mais la montagne de graisse tape impatiemment dans le pied de l'écritoire:
- Sale tâche, cracha-t-elle, bouges de là.
L'argonien s'écarta immédiatement prêt à se fondre dans le mur si nécessaire. Il craignait qu’elle ne s’acharne et ne lui fasse regretter sa lenteur.
- Ouai je préfère ça, fit-elle avant de continuer son chemin
Il la regarda s'éloigner. Bonne à rien de feignasse. Sa langue siffle malgré lui entre ses lèvres quand la frustration le gagne. Elle se retourne vivement et s’approche de lui:
- Tu as quelque chose à me dire, minus?
L’odeur de son haleine et de sa sueur nauséabonde l'écœurent. Il se ratatine sur lui-même craintivement. La peur transforme ses pupilles en deux fentes encore plus serrées. Malgré lui, ses écailles se hérissent:
- J’te parle là! Quoi? Tu penses que tu m’fais peur, face de vipère?
- N-non du tout! Je ssssuis désolé…
- " Je ssssui désolée" l'imita l'adolescente, nan mais vous avez vu c’crétin, une race supérieure qui disent, sais même pô parler comme nous!
Parler comment? Comme la bouchère du coin, non merci… grinça intérieurement le reptile. Cependant, la remarque de sa tortionnaire reçu plusieurs ricanements dans la classe avant que leur maître ne tapote sa baguette sur son pupitre pour les rappeler à l'ordre:
- Du calme, du calme voyons… Berthine retournez vous asseoir et… oh bon sang mais aller vous laver, ça commence à bien faire cette sale manie de vous en mettre partout! Je n’ai cessé de vous répéter qu’un bon scribe est propre et méticuleux! Vraiment vous êtes le pire pupille que je n’ai jamais vu! Filez vous débarbouiller.
L’enfant-lézard n’eut pas l’occasion d’ouvrir la bouche pour se défendre. L’autorité du maître le fige. Il serra les dents et pris la direction de la porte passant devant le sourire satisfait de la grosse truie aux cheveux gras. Dans les bains, il croise son visage. Voilà qui justifiait qu’il ne soit pas considéré par ses camarades, oui c’était une excellente raison! Il était bizarre, il faisait peur, il n’avait pas d’expression! C’était normal, en plus il ne ressemblait à rien, on aurait dit une fille. Il passa ses griffes sur le miroir qui émit un bruit crissant laissant une enfilade sur le verre. Quand il eut frotter en vain sa tunique étalant l’encre sur toute sa poitrine, il retourna en classe et s’assit sur son banc, au fond, à gauche en face de l’instructeur. La place du cancre. Quand la leçon toucha à sa fin, le maître l’interpella:
- Comme toujours, je n’ai pas trouver votre devoir sur mon bureau en temps et en heure, alors vous me ferez le plaisir de me copier 50 fois “Je dois faire mes devoirs”. Oh et vu que vous semblez oublier le premier de mes enseignements, petit, ça ne vous fera pas de mal de faire le ménage de cette salle de classe.
Ses camarades pouffèrent en rassemblant leurs affaires et le petit reptile ne put que contempler ses chaussures en silence. C'était le genre de punition qu'on donnait au plus jeunes élèves, il faisait exprès de le décrédibiliser. C'est humiliant et injustifié. Ce n'est pas juste. Sa langue siffla.
Le ménage était une tâche ingrate puisque peu d'élèves faisaient preuve de cette fameuse “assiduité” dont soit disant il manquerait. Tout d’abord, sur le sol s’accumulaient des copeaux de crayons de bois, des plumes cassées, des parchemins déchirés. Comme personne ne prenait la peine de décrotter ses pieds, il fallait aussi lessiver le sol. Il savait que cela ne suffirait pas à satisfaire le maître de classe et il s’appliqua également à cirer les tables. Il frissonne au moindre son dans le couloir, il craint que la grosse truie ne revienne pour l’insulter. Peut-être l’enfermerait-elle dans le cagibis quand il irait poser le seau et le balais? Au moment où la pensée le traverse, une porte claque au loin et le bruit résonne le faisant sursauter. Le pot de cirage tombe par terre.
Une fois qu’il fut certain que l’autre grosse au visage rose et boudiné n’était pas de retour, il chercha se mit à quatre pattes pour récupérer l’objet. C’est alors qu’il remarqua un papier chiffonné qui avait glissé à l’ombre du pupitre du maître. Les gens n’en avaient pas marre de jeter leur déchet par terre? La curiosité le poussa à lire le contenu avant de le mettre dans le poêle pour le brûler.
“Ma Berthy en sucre, retrouve moi au même endroit que d’habitude. Cette fois je te promet, je plongerais ma plume dans ton encrier, ma blanche Colombe.”
Scandale.
Ce fut le seul mot qu’il lui venait à l’esprit. Il aurait reconnu cette écriture entre mille. Un professeur engagé dans une relation avec une élève. Un mot qui ne laissait aucune place au doute. Si ça se savait, cela provoquerait un scandale.
Berthine entra alors précipitamment dans la pièce. Le visage rouge et couvert de sueur, elle bondit frénétiquement sur son bureau. Tiens, ce gros lardon peut courir parfois? C'est alors qu'elle vit le reptile à l'autre bout de la pièce, les yeux rivés sur le mot chiffonné dans sa main. Il releva la tête vers elle. Leur regard se croisèrent, la stupéfaction de l’un contre la terreur de l’autre.
- Tu l'as lu?
Il fit oui de la tête.
- D-donne moi ça!
Elle s'élança en avant mais dans la précipitation trébucha sur la marche de l'estrade. Le serpent en profita pour onduler entre les meubles avec souplesse.
- DONNE LE MOI!
Avec sa carrure, elle peine à évoluer entre les bancs mais l’argonien lui, ne cesse de glisser entre ses doigts. Il décide que le jeu en vaut la chandelle et quitte la pièce. Berthine le poursuit en haletant:
- Sale grenouille dégénérée! Rends- moi ça!
La course poursuite ne dure pas longtemps. Une porte s’ouvre brusquement et le père de la Nordique sort l’air fâché:
- Mais qu’est ce que c’est que ce bazar?!
Le reptile freine des quatre fers et Berthine, qui allait encore l’insulter, s’immobilise avant de devenir pâle comme un linge.
- Bonsssoir, Monsssieur le directeur.
- Oui, oui Bonsoir, mon petit. Bon alors vous allez m’expliquer ce que c’est que ce boucan? On ne court pas dans les couloirs!
La fille se décompose en voyant son père apparaître. Le garçon jette un oeil par dessus son épaule. Elle est terrifiée, comme si souvent il l’avait été. Il jubile et s’enjaille de cette victoire, il découvre ses crocs dans un sourire cruel. Il froisse le papier pour le faire disparaître dans sa manche.
- Desolé, Monsssieur le directeur. Nous jouyons sssimplmeent.
- Jouer, à cette heure? Vous n’avez pas des tâches à faire, des devoirs à finir?
- Oh ççça Monsieur ?
Le reptile se tourna vers le fille. Il comprit l’emprise qu’il avait sur elle. Il voulait l’utiliser, la briser, lui faire payer. Il murmura:
- Avons-nous des tâches à faire?.
- N-Non pas moi seulement l….
Il la fixa et sa langue passa sur ses lèvres écailleuses. Elle lui était entièrement soumise, son futur et sa réputation était entre ses griffes. Elle n’avais pas le choix. Elle bafouille:
- J-je veux dire… Il ne restait presque rien... je vais m’en occuper.
- Bon et bien files alors! Et toi mon bonhomme, ne traînes pas. Je sais que tu travailles pour tes parents demain, ne tarde pas à te coucher.
Il acquiesça et fila sans demander son reste.
4 jours sur 7 il travaillait avec sa famille au magasin. Petit, il aidait au rayonnage et au ménage, maintenant inventaire et compte était son affaire. Une fois par semaine, il se rendait chez un vieil érudit qui avait été l’ami de son grand-père. Il marchait un peu pour s’y rendre toutefois c’était moins loin que l’école pour laquelle il devait marcher quelques heures. Et enfin, deux par semaine, il allait à l’école la boule au ventre. C’est ses parents qu’il le poussait à s’instruire et contrairement à beaucoup d’élève, on ne l'empêchait pas de faire ses devoirs.
Le petit reptil se mit à genoux devant la caisse qui lui faisait chez lui office de bureau. Dans une coquille de noix, il écrase du charbon avec un clou et ajoute un peu d’eau pour faire de l’encre. Le calame qu’il avait taillé dans un roseau à la main il commenca ses lignes:
Je dois faire mes devoirs.
Il allait avoir 15 ans, il pourrait prétendre à la formation de scribe.
Je dois faire mes devoirs.
Enfin pas si quelqu’un arrêtait de saboter sa scolarité bien sûr.
Je dois faire mes devoirs.
Il avait posé sa rédaction sur le bureau, comme les autres enfants.
Je dois faire mes devoirs.
Pourtant, le maître affirmait ne pas l’avoir reçu.
Je dois faire mes devoirs.
Ce n’était pas la première fois que cela se produisait.
Je dois faire mes devoirs.
Si Berthine était dernière de la classe, ses parents cesserait de l’envoyer à l’école.
Je dois faire mes devoirs.
Il était doué, le directeur l’aimait bien.
Je dois faire mes devoirs.
Le directeur était le père de Berthine, elle le jalousait.
Je dois faire mes devoirs.
Berthine et le maître faisait des choses que nul enfant ne devrait faire avec un adulte.
Je dois faire mes devoirs.
Berthine avait tout intérêt à ce que ses devoirs disparaissent.
Je dois faire mes devoirs.
Le maître avait volontairement fait disparaître sa rédaction.
Je dois….
L’enfant leva sa calame. Son regard fixe les mots. Une pointe de rébellion le traverse pour la première fois. Non pas de rébellion. De méchanceté. Il voulait cracher son venin et une pensée vicieuse s'insinue dans son esprit.
Je dois….
Une grimace sardonique déforme son visage et d’un geste ferme il raye les mots.
Je sais tout. Si je ne fais pas mes devoirs, tous le sauront.
Le lendemain, l’enfant-serpent ne fut pas réprimandé pour avoir laisser la salle en plan. La vie de l’enfant-lézard changea du tout au tout. Berthine chaque fois qu’elle commençait à le chahuter, perdait ses mots en croisant ses inquiétantes pupilles de reptile. Depuis qu’il avait rendu sa dernière copie au maître, ses devoirs cessèrent de disparaître. Le porfesseur tenta bien de le décrédibiliser et de le punir pour le faire céder. Mais alors que le serpent était en colle avec son enseignant, le directeur en furie avait surgi dans la salle. Quelqu’un avait écrit sur tout les murs du couloir à la craie “Scandale”. Le professeur avait blêmit. Il savait qui avait fait ça pourtant… il ne l’avait pas quitté des yeux! Mais alors… Quelqu’un aurait-il entendu parler de cette histoire? Avait-il un complice? On se demande bien qui aurait pu faire une chose pareille… Le sourire cruel de l’enfant à écaille avait pétrifié le pédophile.
Ils le craignaient. Pour la première fois, il avait le pouvoir. Grâce à quelques mots, il allait changer la donne. Oui, oh oui. Il avait suffit de quelques mots sur un papier malencontreusement oublié. Il découvrit que les mots étaient puissant. Ca allait au delà d’écrire avec une plume sur un papier, c’était aussi les murmures qui sifflent dans les couloirs comme le vent. Il ne voulait plus seulement écrire, il voulait ancrer les mots.
C’était l’histoire d’un secret, du premier secret. Du premier ragot.
- IvyRédacteur en chefRat de bibliothèqueVous avez publier plus de 400 messagesRomancierVous avez créer 20 sujetsLe pouvoir de l'amitiéVous avez demander un membre en amiLe pins symboliqueVous êtes sur le forum depuis plus d'un an
- Messages : 520
Date d'inscription : 20/02/2021
Première amitié.
Lun 21 Fév - 20:44
Esquisse et fleure de sucre
Première amie de Mélicendre
Petite ambiance printanière pour accompagné :https://youtu.be/sQqA1RYDFsY
Le soleil se couchait lentement sur la forêt de Daguefilante. Les clairières alentours étaient bercées d'une lumière éclatante et les trois femmes pénétraient dans un sous-bois plus sombre orné d'arbres immenses, d'herbes et de fleurs en abondance. Mélicendre tenait la main d’Aeva en observant émerveillée la végétation qui dansait au vent couvrant l’air d’une multitude de parfums, de fleurs sauvages et de rosée de fin d’après midi.
Elles arrivaient enfin, à l’orée d’un lieu gardait secret marqué par deux stèles graver dans leur langue ancestrale. “Le repos des anciens” lisait Mélicendre fièrement en pressant doucement la main de sa mère avant de lever la tête vers elle.
- Mère ? Pourquoi, doit-on se réunir aujourd’hui ?
Aeva baissa la tête pour offrir un sourire tendre à la jeune fille agrippait à son bras, puis s’accroupie face à elle en plaçant une mèche de ses longs cheveux noire derrière son épaule.
- Et bien, pour faire la fête. Nous allons célébrer, la renaissance. Les fleurs qui se réveillent de leur sommeil, les arbres qui retrouvent leur manteau vert et l’astre solaire qui réchauffe à nouveau notre terre, la pluie qui mouillera pour nous aider a trouvé de la nourriture.
- … D’accord. Mais pourquoi les fleurs sont plus jolies au printemps ?
- Justement, c'est grâce à tout ce que je viens de te citée. La pluie et le soleil nourrissent les graines pour faire pousser les fleurs et les rendre sublimes.
- … Alors, le printemps et ma saison préférée ! s’exclama la jeune fille en observant tour à tour sa mère puis sa grand-mère. Et toi Ma ? C'est ta saison préférée ?
Aeva c’était redressé pour reprendre la marche en entre-mêlant sa main dans celle de sa fille et souriant à sa Magdalena, qui feigna une profonde réflexion en lâchant des soupirs indécis.
- Hum… Oh, c'est une question très difficile… et bien… je dirai l’automne. et plus précisément la fin de l’automne ma fille.
- Ah oui !? Mais… pourquoi ? Demanda Mélicendre encline, elle aussi, a une soudaine réflexion, ses traits d’enfants tiraient dans une moue sérieuse.
Magdalena pouffa d’un rire léger devant la naïveté de Mélicendre et reprit son explication en observant le ciel.
- Pour plusieurs raisons, ma fille. Les couleurs chatoyantes et vibrantes, la légèreté du vent frais qui emporte avec lui les feuilles des arbres couvrant le sol pour le préparer à subir la rudesse du froid de l’hiver. Car j’aime observer ce subtil mécanisme, cette préparation naturelle, de plus pour moi, qui communique avec nos anciens et bien, c'est une période particulièrement propice à cela, le voile entre les morts et les vivants est si fin que la communication est plus simple à établir et plus intense aussi.
- Mais… C’est triste ! S'insurgea la jeune fille en fronçant les sourcils.
- … Pas du tout, regarde les choses sous un autre angle. C’est un cercle ma fille, pour qu’au printemps les fleurs renaisse et puisse s’épanouir, il faut que les feuilles de l’automne soient tombés ? Pour qu’elles grandissent et pousse il faut que l’hiver et fait mourir ce qui devaient périr et que cela serve à abrever la terre pour qu’elle nourrisse toutes ses merveilleuses fleurs que tu aimes tant. Tu comprends ?
- … Hum, oui… Si, je veux continuer d’observer les fleurs, il faut qu’elles continuent de mourir…
- C’est ça… C’est comme pour nous, quand l’on meurt, ce n’est pas une fin en soi, chaque chose a sa raison d’être et de fonctionner.
La jeune fille ouvrit grand ses yeux en sautillant sur ses pieds pour prendre la main de Magdalena en même temps que celle de sa mère.
- Ho ! Mais ça veut dire que quand tu seras morte Ma, je pourrai toujours t’avoir auprès de moi ? On pourra discuter toutes les deux, hein ? Ce serait vraiment bien ! S'enthousiasma Mélicendre.
Aeva et Magdalena échangèrent un sourire en coin avant de lever leurs yeux aux ciels en hochant la tête.
- Haha, il est trop tôt pour penser à cela, ma fille… Nous verrons ça plus tard.
- Tu as le temps de grandir. Renchérie Aeva dans un sourire tendre
Elle plissa les yeux dans une moue boudeuse en serrant plus fermement la main de sa mère.
- Mais ! Je suis déjà grande mère.
- Oui… Oui, bien-sûr que oui. Souffla-t-elle en se voulant être rassurante.
On pouvait entendre au loin les voix de femmes dans des brouhahas brouillons et la végétations s’ouvrit sur un lieu dégager, tout autour des femmes des petites pierres graver étaient déposés, des plats passés de mains en mains dans lequel on pouvait se servir des petits pains fruités, certaines c’étaient réunis de côtés pour accorder et jouer de leurs instruments et Mélicendre redécouvrait avec joie, la foule rassurante, ce cocon familier de visage et de voix réconfortante et chaleureuse.
Elle lâcha les mains, se dirigeant en courant vers les autres femmes et se servir d’une des douceurs proposer par l’une des divinatrices.
Pendant des heures, les femmes chantaient et danser attendant la tomber de la nuit avec impatience, mais la jeune fille, avait pris la poudre d’escampettes, comme a son habitude. Elle adorait rejoindre les clans et participé au rituel mais, ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était emprunté discrètement le grand herbier d’Aeva, un livre fait de ses mains, dans lequel elle avait peint et recensé une multitude de variétés de plantes, leurs pouvoir et leurs vertus. Elle pouvait sentir l’odeur de sa mère en effleurant les pages et entre chacune d’entre-elles un fin morceau de tissu servait de buvard pour protéger les coups de charbon et les pigments qui avaient été minutieusement apposés. Du haut de ses dix ans, la fillette arrivait sans mal à s’extraire de la foule, passant entre les jambes et les conversations des centaines de femmes qui comblaient l’espace, pour aller se réfugié dans un lieu non loin, à quelque kilomètre du cercle sacré.
Le vent printanier enivrait et éveillée tous ses sens, Mélicendre courrait entre les arbres et les arbustes épineux se moquant bien de l’état dans lequel sa robe de coton serait à la fin de sa course, laissant ses cheveux s’envolaient en tous sens, et au son du torrent qui s’écoulait a son approche, un sourire de satisfaction se gravait sur ses lèvres.
Les feuillages laissaient apparaitre une ouverture éclairée sur un petit lac dans lequel se déversé en plusieurs bonds l’eau d’une cascade d’un bleu transparent, on pouvait apercevoir au fond de l’eau des petites pierres blanches et des algues qui se tortillaient au sens du courant.
Elle se déchaussa pour sentir l’herbe fraiche caressait ses orteils avant de déposer sur le sol le livre de sa mère ainsi qu’un carnet à croquis, des fusains et quelques godets de pigments primaire, pour s’allonger de tout son long observant les nuages qui dansaient dans le ciel, elle resta ainsi pendant plusieurs minutes avant de se redresser pour s’adosser à un arbre et de parcourir les lignes écrites par Aeva, les dévorant avec soif d’apprendre et minutieusement, elle tentait de reproduire les croquis sur son carnet.
Un cri effrayant vint briser la douceur du chant des oiseaux et Mélicendre sursauta raturant sa page, elle redressa la tête vivement puis, ne voyant rien, elle se releva en observant les alentours d’un regard apeurer en s'avancant à tâtons
Au loin, elle aperçut une jeune fille à la chevelure couleur de blé, du même âge qu'elle, qui se tordait de douleur sur le sol, elle abandonna son matériel pour accourir dans sa direction, avant de se stopper nette, devant le champ d’orties dans lequel la fillette était bloquée. Elle s’écria à son intention :
- Hey… Hum, est-ce que ça va ?
La blondinette se retourna en direction de la voix et reprit en sanglotant.
- Non… j’ai les jambes qui brûlent… j’ai mal.
- Ce… ce n’est rien, mais je ne peux pas venir te chercher… on va arranger ça, mais tu dois venir jusqu’à moi… Ce sont des orties
- Mais merci, je sais ce que c’est !
- Bien, alors viens… Allez un petit effort. Renchérit la jeune fille a la chevelure ébène.
La fillette sur le sol, se redressa douloureusement, d’où elle était, Mélicendre pouvait sans mal apercevoir les petites rougeurs qui couvraient ses jambes. Elle s’avança vers elle et Mélicendre lui tendit la main pour l’aider à marcher jusqu’au coin d'herbe où elle avait posé ses affaires et l’aida à s'assoir avant de s’agenouiller pour observer les petits boutons blancs qui, très vite avaient envahis la peau de ses jambes nues.
- Ne bouge pas d’accord… Souffla Mélicendre en se redressant vivement.
- Mais… Qu’est-ce que tu fais ? S'inquiéta la jeune fille.
Mélicendre partit en courant laissant seule la blesser pour parcourir les petits champs garnit de fleurs alentours, à la recherche d’oseille ou de menthe fraiche. Elle revint plusieurs minutes plus tard alors que la fillette gratter ses jambes vigoureusement dans des crises de démangeaisons compulsives, un bouquet de feuille de menthe a la main.
- Arrête de te gratter ! Gronda-t-elle en s’agenouillant de nouveau
- J’aimerais bien t’y voir toi ! c’est horrible
- Met tes mains dans ton dos et laisse-moi faire !
Mélicendre détacha plusieurs feuilles au parfum enivrant et frais et les roula entre ses paumes pour les écrasés et badigeonnait généreusement les jambes atteintes par les démangeaisons, une fois les deux recouvertes, elle reprit à son intention en se voulant rassurante.
- Voilà, ça met plusieurs minutes avant d’agir, mais tu vas te sentir mieux.
- Mais… sa gratte, c'est affreux. Gémit la jeune fille en grimaçant.
- Hum… Et bien on n'a qu’à discuter en attendant, d’accord ? Tu t’appelles comment ?
- Livia, et toi ?
- Mélicendre, hum… qu’est-ce que tu faisais ici ? Je pensais être la seule à venir dans ce coin.
- Je… Je cherchais un coin calme pour lire… mais j’ai perdu mon livre dans les orties. Soupira Livia en plissant ses yeux.
- Tu lisais quoi ? Renchérit rapidement Mélicendre
- Un livre sur les légendes des clans, c’était passionnant… heureusement que ma grand-mère a une copie.
- Ah, mais attend ta grand-mère c’est Sera ?
- … Oui, comment tu sais ?
- Ma grand-mère la connait, enfin elle parle souvent d’elle et de son don, il est exceptionnel selon elle.
- C’est vrai, lire l’avenir à travers les rêves des gens… ça m’a toujours impressionnée j’aimerais bien avoir ce don moi aussi, plus tard.
Livia haussa un sourcil de surprise avant de s’exclamait en souriant.
- Et, je ne sens plus rien !
- Je te l’avais dit !
Mélicendre s’installa assise à ses côtés et Livia observa sur le sol le matériel de dessin de son infirmière du jour.
- Tu dessinais quoi ?
- Des fleurs, je veux faire un herbier comme ma mère, c’est grâce a ce livre que je t’ai soigné tu sais. Fit-elle en prenant le livre délicatement dans ses mains pour montrer à Livia la page qui décrivait les bienfaits de la menthe.
- Oh, waw… Elle dessine bien ta mère.
- Oui, et la tienne elle fait quoi ?
La fillette baissa son regard sur l’herbe fraiche, l’air soudain éteint, envahie de tristesse.
- Elle est décédée, à l’automne…
Mélicendre déposa une main compatissante sur son épaule dans un sourire doux se voulant rassurante.
- Je suis navrée Livia… J’avais oublié, nous étions à la cérémonie… Mais tu sais elle est pas toute seule, elle est avec les autres et elle veille sur toi et puis elle va donner son don en plus et aider une divinatrice ! et puis tu sais moi je me souviens bien de ta maman.
- Ah oui ? Reprit Livia en tournant son regard à nouveau vers elle.
- Mais oui ! Elle faisait les meilleures tartes aux fraises ! Je m’en souviens il y avait toujours d’étranges fleurs mauves dessus.
La remarque de Mélicendre fit sourire Livia, qui se replongea avec elle dans se souvenir emplit de douceur.
- Oui, des fleurs de trèfles. Elle s’en servait pour sucré la tarte.
- Ah oui ! C’est ingénieux attend…
Ce disant la jeune fille au cheveux d'ébène s’allongea sur le ventre ramenant vers elle tout son matériel, puis ouvrit son carnet à croquis sur une nouvelle page avant de prendre son fusain et de commencer à tracer les lignes et courbe représentant la fleur selon elle. Livia la regarda faire un instant puis se plaça dans la même position le visage posait sur ses mains.
- Mais non, attend les feuilles sont rondes et sa forme une petite boule sur la fleur.
- Bha tiens grande maline dessine là toi ! Soupira Mélicendre en lui tendant un morceau de fusain.
Les deux fillettes dessinèrent ensemble pour enfin, arrivé à un résultat satisfaisant pour toutes les deux.
- Voilà ! Parfait ensuite ma mère annote toujours le nom de la fleur à côtés du croquis.
- Alors, il faut noter : Fleur de trèfle…
- Non… Mois j’ai décidé qu’elle s’appellerait “Livia au sucre”. Répondit-elle en inscrivant le titre sur la page dans un joyeux sourire.
Livia ria d’un rire franc en laissant tomber sa tête sur l’herbe, puis tourna son regard vers Mélicendre dans un sourire en coin.
- Je t’aime bien Mélicendre… Tu es gentille.
- Moi aussi Livia. Amie ? Demanda-t-elle dans une moue enfantine en tendant son fusain vers elle.
- Amie de fleur de sucre ! S’exclama Livia en faisant délicatement taper son morceau de fusain au sien.
Et depuis ce jour, Les deux amies, se retrouvaient au même endroit pour s’extraire du brouhaha des cérémonies et fêtes organiser par les divinatrices, pour partager leurs savoirs, histoires et autres anecdotes, parlant de leurs rêves et de leur avenir dans leur clan respectif. Jusqu’au départ de Mélicendre.
- LilythRédacteur en chefRat de bibliothèqueVous avez publier plus de 400 messagesRomancierVous avez créer 20 sujetsLe pouvoir de l'amitiéVous avez demander un membre en amiLe pins symboliqueVous êtes sur le forum depuis plus d'un an
- Messages : 548
Date d'inscription : 11/01/2021
Première cuite, premier mensonge et ....?
Ven 11 Mar - 18:39
Feladir se réveilla au son du tonnerre qui tombe et sursauta. Il ouvrit grand les yeux dans la pénombre pour découvrir une chambre inconnue, entre des rideaux on devine un soleil radieux. Il entend quelqu’un dehors vociférer: "Je vous ai dit de contrôler votre sort! Pas de le laisser vous contrôler bande de nigaud! Regarder les dégâts!". Les draps étaient doux, sentait une odeur délicieuse qu’il n’aurait su qualifier. Quelque chose de réconfortant. Il s’étira, son esprit était embrumé par une indescriptible sensation de plénitude et de confort. Il flottait dans un étrange bien-être comme il n’en avait pas eu depuis bien longtemps. Le Bosmer fut pris d’une terrible envie de ne jamais sortir de ce rêve et ferma à nouveau les yeux…
La seconde fois qu’il se réveilla ce fut à cause de sa vessie qui le rappelait à l’ordre. Il observa les alentours. La hauteur des plafonds et la nature de la pierre lui firent dire qu’il se trouvait quelque part dans la Guilde des mages, Alandmir l’avait probablement accueilli chez lui. Il se fit violence pour se lever et grimaça en sentant ses aisselles nauséabondes. Il avait les membres lourds et la tête dans le brouillard mais vu les événements de la veille ça ne l’étonnait guère. Après l'enterrement de Dame Nivriane, il avait noyé ses préoccupations dans plus d’alcool que nécessaire. Ce qui était étrange c’est qu’il ne se souvenait de rien après que Alandmir ait refusé d’ouvrir une troisième bouteille. Feladir avait une certaine accoutumance au liqueur et cela n’aurait pas dû le mettre dans un tel état. D’ailleurs tout allait très bien avant que… que quoi? Il allait dire “avant que je ne sois ivre et que je décide de sortir dans un bar”. Sauf qu’à y réfléchir, nous seulement ça ne faisait aucun sens mais en plus ce n’était pas son genre. Il fouilla désespérément sa mémoire, il devait avoir des brides… quelque chose. Mais rien.
Il tomba des nues quand il comprit. Ce n'était pas possible… s'il ne pouvait pas accéder à l'image de ce souvenir c'est qu'elle n'existait pas. Sauf que ce n’était pas possible. Il n’avait pas assez bu pour oublier une soirée entière. Pourtant dès qu’il cherchait à creuser un peu, la phrase s’imposait immanquablement. “J’étais ivre et j’ai décidé de sortir dans un bar.” La phrase tournait en boucle dans sa tête, comme une ritournelle. Il en était certain, on l’avait persuadé de quelque chose en espérant qu’il ne remarque rien à cause de la gueule de bois. Et il connaissait justement quelqu’un qui aurait pu sans mal accomplir ce tour de passe-passe. Le Bosmer décida de trouver Alandmir et après avoir parcouru les trois pièces qui constituaient le logement, le trouva dans son bureau.
- Alan dis-moi… tu m’as fait quelque chose?
- De quoi tu parles?
- Tu as trafiqué quelque chose dans ma tête?
- N-non.
- Vraiment? Mais j’ai pourtant l’impression que quelque chose cloche. Tu es sûre? Je veux dire tu ne te serais pas amusé à tenter une expérience sous le coup de l’alcool et…
- Non, du tout. Pourquoi aurais-je fait cela?
- Je ne sais pas mais, tu sais c’est vraiment confus… Tu ne veux pas juste vérifier qu’il n’y a rien de bizarre?
- Je ne sais pas trop ce que tu veux que je trouve, Demanda Alandmir en commença à explorer sa psyché,
- On dirait que quelqu’un à modifier ma mémoire.
- C’est absurde.
- Non, non, je te jure…
- Je ne vois rien d’anormal, affirma l’enchanteur après réflexion
- C’est bizarre pourtant on jurerait que… Hier…
- Hier tu étais soul Azareth, et je t’ai rarement vu dans un état si pitoyable.
- Mais je ne me souviens de rien. N’est-ce pas étrange…?
- Voilà ce qui arrive quand on boit trop.
Le mage continua à ranger ses livres dans l’armoire. Azareth fronça les sourcils. Il insista:
- Alan, qu’est ce qu’il s’est passé hier soir?
- Rien de particulier.
- Tu es sûr?
- Écoutes, si tu tenais tant que ça à te souvenir tu aurais dû boire avec plus de modération. Voilà pourquoi je ne sors pas avec toi d’habitude. Et dire que j’ai dû te porter jusqu’à un lit.
Voilà, là, pensa Azareth. Là, juste là; quelque chose clochait. Alandmir avait pour habitude de parler mentalement et se permettait donc toujours d’enrichir ses conversations de ce que la voix ne peut pas porter: les odeurs, les sons, la sensations de ses muscles… C’était plus fort que lui, il les communiquait en même temps que les mots. C’est cela qui donnait aux conversations avec lui une teinte si vive, si puissante, tellement unique. Mais là? Rien. Il prétendait l’avoir ramené mais il n’y avait ni le poids sur son bras, ni l’odeur de l’alcool ou l’agacement qu’il avait dû ressentir.
Il ne savait pas pourquoi, il ne savait pas non plus à quel propos.
Il n'avait qu'une certitude: Alan mentait.
Ce n’était vraiment pas commun. A bien y réfléchir, c'était sûrement la première fois qu’il lui mentait si éhontemment. Lui avait-il vraiment manipulé le cerveau? Cela ne lui ressemblait pas. Cela dit, mentir non plus. Il détaille le mage, espérant sûrement trouver une réponse. Contrairement à lui qui portait des vêtements poisseux qui empestait l’alcool et la sueur, le mage était vêtu élégamment d’une robe aubergine. Contrairement à d'habitude, ses cheveux étaient lâchés au plus grand plaisir de Feladir mais il portait évidemment ses bijoux habituels. Feladir remarque un détail:
- Ton bracelet, il n’est plus là?
- Mon bracelet? Répondit Alandmir interloqué
- Oui tu sais, une espèce de ruban de soie blanc.
- …
- Avec un drôle de bidule en métal? Comme ça tu vois? Tu ne le quitte jamais d’habitude.
- Je ne sais pas, j’ai dû le perdre hier.
Un cube noir. Feladir tente de l’ignorer et l’interroge:
- Le perdre?
- Oui, je ne me souviens pas. Ce n’était rien d’important.
Un cube noir, immense, incontournable, immuable. Il essaye de l'ignorer mais la chose s’impose en lui. Feladir perturbé reprend:
- C’est bizarre, je suis persuadé que tu le portes tout le temps depuis que je suis ici.
- Ah oui vraiment? Peut-être…
- Si si je t’assure ça doit bien faire quoi 7 ou 8 ans maintenant? Je l’avais remarqué parce qu’il dénotait avec les autres.
- Si tu le dis, ajouta Alandmir distraitement en arrangeant son bureau
- Mais si, tu le portes tous les jours et c’est quand même curieux que tu le perdes sans même …
- Ecoutes, qu’est ce que c’est que cet interrogatoire? Je porte des tas de talismans pourquoi tu t'intéresse soudain à celui-ci, soupira Alan, tu ne veux pas plutôt te préoccuper de ta tenue? Regarde moi ça…, tu empestes et tu n’as pas un vêtement décent…
C’était une gigantesque boîte noire. Voilà ce que Feladir voyait dans l’esprit d’Alandmir. Jamais il n’avait eu affaire à une telle chose. Peu importe quelle astuce mentale il utilisait, il tombait forcément dessus, quelque part dans sa tête. C’était impossible à manquer. C’était juste omniprésent. Ca semblait aspirer toute la lumière, toutes les pensées, toutes les émotions, tout. C’était là et ça n'évoquait à Feladir qu’une seule chose: un coffre-fort.
Alandmir avait mis quelque chose qu’il ne voulait pas que son ami voit, il l'avait fermé hermétiquement avant d’en jeter la clef et d’en oublier l’existence. Mais malgré tous ses efforts, il ne pouvait masquer la présence de ce secret. Feladir ne savait pas ce qu’il s’était passé mais Alandmir avait visiblement décidé que jamais il ne le saurait. Et si son ami avait trop bu? Ca, ca aurait été une première! Alan, une cuite? Il s'en était certainement prise durant ses études mais il s'en était bien cacher...S’il avait lui aussi révélé des aspects de sa personnalité dont il ne voulait que personne ne connaisse? De quoi aurait-il bien pu se cacher? Feladir l’imagina arpenter la Guilde ivre avec lui pour piéger le quartier des apprentis ou insulter Lödwyn avant de partir en courant. Si ça se trouve il était bel et bien allé dans une taverne, Alandmir aurait lâché les chevaux pour rire et danser comme n’importe qui, il aurait joué aux cartes et triché en sondant l’esprit de ses adversaires. Le connaissant, il n'aurait pas été si surprenant qu’il ait si honte de ce faux pas malencontreux, qu’il décide d’en nier totalement l’évidence! Parce que Alan était comme ça, totalement dénué de confiance en lui, obsédé par l’image qu’il renvoyait, terrifié que Feladir puisse s’éloigner de lui sans raison. Feladir le savait. Et cela ne lui donnait qu’une seule envie: en savoir plus sur ce qui s’était vraiment passé. Sa première cuite avec Lan ne pouvait ps finir dans l'oubli! Un tel souvenir ne pouvait être oublier. Non il ne savait pas pourquoi, mais Alan mentait et s’était sûrement pour une bonne raison…
- IvyRédacteur en chefRat de bibliothèqueVous avez publier plus de 400 messagesRomancierVous avez créer 20 sujetsLe pouvoir de l'amitiéVous avez demander un membre en amiLe pins symboliqueVous êtes sur le forum depuis plus d'un an
- Messages : 520
Date d'inscription : 20/02/2021
Enchantement et Guarana
Dim 13 Mar - 16:57
Enchantements et Guarana
- Kudro !
La voix résonnait dans la demeure du perchoir de Khenarthi et le Khajiit bedonnant fit un bond sur ses pattes, faisant tomber sur le sol, le livre qu’il essayait de déchiffrer, mettant en pratique les enseignements de sa bienfaitrice.
- Voilà, voilà… J’arrive. Oui !
La petite maison était agréable à vivre, bien que modeste, la première partie disposait de trois pièces et donnait sur une multitude de champs et de plantation de sucre lune. Quand on pénétrait dans les lieux, on arrivait tout d’abord, dans l’avant boutique ou pêle-mêle se mélanger tentures aux motifs chaleureux, tapis aux couleurs flamboyantes, d’immense coussin moelleux disposaient sur le sol, bouquets de fleurs aux variétés, des plus raffinés au plus improbables, des odeurs de jasmin, de lavande, d’huile et d’encens enivré la pièce conférant au corps et à l'esprit une sorte d’apaisement soudain.
Au centre, une table ronde sur laquelle trônait une boule de cristal aux couleurs émeraude se trouvait, ainsi que deux chaises l’une en face de l’autre, deux bibliothèques bondées, un autel sacré pour pratiquer des rituels, habillé les murs et un paravent de bois brut décoré d’arabesque et de motifs fleuris dissimulé la seconde pièce : une chambre au parfum entêtant de jasmin, avec un lit en baldaquin vêtue d’une parure de satin rouge, d’immenses rideaux lourd dans les mêmes teintes, des tableaux, une cave à vin généreusement rempli. Une porte en bois sombre donnait sur une autre pièce qui menait à un minuscule bureau suivie d’un couloir qui rendait accessible la seconde partie de la demeure.
Le Khajiit sortit du bureau joyeusement, la queue frétillante d’excitation à la vue de la Brétonne qui était assise sur le lit, le dos découvert devant lui. La femme tourna de moitié de son visage vers lui, tenant la robe sur sa poitrine.
- Peux-tu m'aider chaton ?
- Oh Oui ! Bien-sûr.
Elle se leva en grimaçant, toujours de dos, délaissant d’une main sa poitrine pour maintenir son épaule. Le Khajiit observa la réaction de sa maîtresse et doucement s’approcha d’elle, avec bienveillance.
- Qu’est-ce que tu as ? Tu as mal ?
- Ce n’est rien… Ce sont des choses qui arrivent, Kudro. Répondit-elle d’une voix sans timbre.
Il fronça les sourcils dans une moue suspicieuse.
- Est-ce que le Monsieur à pas était gentil ? Il faut le dire. Moi, je sors les griffes Belle Mélicendre !
La divinatrice haussa un sourcil dans un sourire en coin malicieux, devant l’innocence de Kudro, avant de reprendre.
- Disons qu’il était simplement très heureux de me voir. Ne t’en fais pas. Tout va bien, tu t’en sors avec ce laçage ?
Kudro avait commencé à attraper les bandes de satin qui ajustait le corsage de la robe pour la refermer, cependant et les griffes n’aidant pas, la tâche s’avérait plus… complexe. Une griffe s’enfilait dans une bande en traversant le tissu, tandis que l’autre s'accrochait à l’un des fils, et très vite il se retrouva avec toutes les griffes coincer et le satin avait été déchiré.
- Heu… Non, c’est coincé…
- Qu’est-ce qui est coincé ? Qu’est-ce que tu racontes ?
- … Bha heu… Les griffes
- Oh… Non Kudro… Bien. Vas m’en chercher une qui ne nécessite pas de laçage s’il te plait… soupira-t-elle d’un air las.
- Heu… Je tire sur les griffes alors ?
- Mais oui… J’achèterai un autre laçage… conclut la divinatrice blasé par la maladresse du félin.
Ce disant, le Khajiit retira ses griffes du tissu, laissant tous les fils déchirer se résorber et s’ouvrir un peu plus. Il se dirigea vers la seconde partie de la maison, derrière une porte dérobée se trouvait un immense couloir souterrain où des marches menaient, au bout de plusieurs minutes, à un sous-sol habitable donnant sur une grande cuisine aménagé, une belle salle à manger, un salon où en son centre, livres et sofas étaient dispersées, puis une salle donnant sur un extérieur : un grand jardin à ciel ouvert où les plantes formaient un interminable labyrinthe, ainsi qu’une serre d’herbes, de fleurs et de plantes alchimiques et un petit potager ce trouver. La seconde pièce donnait sur le laboratoire d’Alchimie, ainsi que des ateliers manuels nécessaires au savoir faire de matériaux noble, tel que le travail du bois, du tissu et du métal, un Autel d’enchantement et un atelier de joaillerie se trouvaient également côte à côte, au centre un immense bassin d’eau de source, se déversant en cascade dans un lac en contrebas inaccessible. Puis la dernière salle, donnait sur une petite cour ou un jardin d’hiver avait été monté sous une petite maison sur pilotis, dans laquelle se trouvaient deux chambres.
Kudro, courait à travers la demeure pour enfin se rendre dans la chambre de la Divinatrice, cherchant parmi une quantité de vêtements la fameuse, “Robe facile à enfiler” puis revient auprès d’elle quelques bonnes dizaines de minutes plus tard avec le précieux vêtement, il lui tendit et se retourna subitement pour se pencher en avant et fermer ses yeux, les deux mains devant son visage. La divinatrice laissa tomber la robe sur le sol lourdement et passa ,dans une grimace douloureuse, la seconde. Les mouvements de son épaule la faisait terriblement souffrir, l'infliction l'empêchait d' effectuer des gestes simples et lui laissait présager à une inflammation.
- Je vais avoir besoin de tes pattes,chaton… Ton apprentissage commence aujourd'hui..
Le Kajhiit ouvrit grand ses yeux et bondit sur ses pattes en battant, une nouvelle fois de la queue.
- Oh Oui ? ça veut dire que… c’est maintenant, là ? s'enthousiasma-t-il
- … Oui, Kudro… soupira Mélicendre
- Mais… t’avais dit que j’étais pas prêt…
- Et bien, parfois on peut se tromper où… ne pas avoir le choix, comme maintenant…
- Haaaa… Moi je suis content, Oui !
Mélicendre lâcha un profond soupire las, avant hausser un sourcil et de s’avancer en direction du grand couloir, menant ainsi Kudro dans son laboratoire, auquel elle lui avait strictement interdit l'accès, parfaitement consciente que l’ignorance du kajhiit pouvait à tout moment causer leurs pertes a tout les deux.
L’atelier était fait de pierres pâles, qui gardaient la fraîcheur même en pleine canicule, permettant ainsi au lotion et autre potion d’être conservé dans de bonnes conditions. de chaque côtés des murs se trouvait des immenses bibliothèques encastrés dans lesquelles étaient rangé une multitude d’ingrédients, d’herbes et de fleurs séchées, des bocaux remplie de liquides colorées et douteux, des dizaines et des dizaines d’écrits sur l’alchimie, l’herboristerie, des carnets d’observations personnelles.
Au fond de la pièce un immense chaudron était installé à proximité d’un placard ou des récipients ainsi que des bandes, des encens et des gemmes étaient rangées et au centre du matériel alchimique en verre étaient disposés, ainsi que des outils de pointe. Dans un coin de l’atelier, une petite parcelle de terreau avait été créée laissant ainsi s’épanouir, des Eumycètes (champignons) de la mousses, de la moisissures et des plantes rares ayant besoin de seulement très peu de luminosité, comme d’autres végétaux rares. Des pierres de jades taillées de toutes tailles se trouvaient dans des panières tressées main et des gemmes d’enchantement dans des bourses de cuir souple.
Kudro emboitait le pas de Mélicendre en découvrant les lieux, ses grands yeux ronds ouverts de fascination. La divinatrice se plaça face au plan de travail, sortant un mortier, un alambic ainsi qu’un cucurbite et un vase florentin avant de se positionner face au étagères pleines d’ingrédients et d’en sortir quelques bocaux étiquetés : fleurs et feuilles d’Eucalyptus citronné séchés, Fleurs d’Arnica déshydraté. De la poudre d'argile verte puis une outre d’eau et de l’huile végétale, des bandes de coton, de tailles diverses.
- Bien. Voilà ce dont nous allons avoir besoin… Tu vas devoir le faire à ma place.
- On… On va faire de la pâtisserie ? Oui !
- Non… Kudro, ce n’est pas de la pâtisserie… c’est de l'alchimie…
- Ha…
- …. Tu ne sais pas ce que sait ? Je me trompe ? … soupira-t-elle las.
- …Nooon… Pardon Mélicendre…
- Arrête de t'excuser… Bon. L’alchimie est une pratique qui semble simple mais qui en réalité est très… très complexe. Alors tu dois te concentrer d’accord ?
- …Ouiiiiii. S'enthousiasma le félin.
Mélicendre soupira en levant les yeux au ciel dans un sourire en coin.
- … Il s’agit là, de transformer les ingrédients pour créer un cataplasme, qui m’aidera avec la douleur,ainsi qu’un remède pour réduire l’inflammation.
- ``Inflammation" ? Répéta-t-il en fronçant son regard d'incompréhension.
- Oui… Une… Oh par les huits… Calmer la douleur… s’impatienta la divinatrice en pinçant ses lèvres.
- Oh… C’est pour te soigner ? Oui ! exalta le Khajiit.
- … C’est ça… soupira-t-elle las. Tu vas devoir suivre mes instructions à la lettre.
Elle recula d’un pas en tenant son coude dans sa paume pour apaiser la tension dans son bras, avant d’expliquer lentement, pour être certaine que Kudro, assimile bien chaque consigne.
- Tout d'abord, L'eucalyptus citronné. Il faut l'effeuiller délicatement, puis couper les pétales de la fleur. Ensuite, broyer le tout dans le mortier avec le pilon.
Kudro s'exécutait aussitôt Mélicendre avait elle commencé ses explications. Il prit entre ses pattes le bocal où il tentait de déchiffrer l’inscription en lançant un regard à la divinatrice qui hocha la tête pour approuver son choix. Puis il sortit une plante séchée et la déposa sur le plan de travail minutieusement, avant d’en détacher chaque feuilles pour les placer dans le mortier et en faire de même avec la fleur.
- Bien. Maintenant avec le pilon, tu dois écraser le tout dans des petits gestes circulaires en pressant sur les herbes, pour obtenir une poudre.
- Hum… D’accord…
A nouveau, le jeune Khajiit s'exécuta, mais l’exercice semblait plus compliqué, ainsi avec ses griffes Kudro appuyait les herbes, mais très rapidement l’Eucalyptus sortit du récipient. La divinatrice intervient en plissant les yeux.
- Non… Kudro tu dois exercer une pression pour broyer et tourner le pilon en même temps.
Elle prit le pilon de ses griffes pour mimer le geste avec son bras valide, sous les yeux admiratifs du félin.
- Haaaaa. Oui, je comprends mieux. Merci, oui !
- Bien, ensuite… On va placer le bol avec le contenu sur le réchaud avec un peu d’eau puis nous le transformerons en huile. Pour cela, Mélicendre désigna le reste des ingrédients du bout du doigts. Nous allons préparer un cataplasme, il nous faudra infuser l’arnica et hydrater l’argile, c’est très simple… un vrai jeu d’enfant.
- … D’accord ! Je suis prêt. Tu vas voir après tu vas être toute réparée, Oui ! s'enthousiasma de nouveau le Khajiit.
Il écoutait les indications de Mélicendre avec minutie, mélangeant les ingrédients pour les transformer en une sorte de pâte verdâtre et odorante. La divinatrice l’applica sur la zone douloureuse, puis banda son bras avant de le maintenir en écharpe autour de sa nuque. Puis elle se dirigea vers le cucurbite pour y insérer le l’eau bouillie d’Eucalyptus et expliqué à Kudro comment la transformer en Huile une fois chose faite elle la plaça dans une fiole.
- Parfait… Kudro. Quand tu es à ce stade, tu peux la laisser ainsi, ses effets anti-inflammatoire fonctionnent mais c’est très long et… Nous allons tenter d’utiliser ta magie pour en augmenter les effets et t’apprendre comment faire.
- Mais… Heu, je ne sais pas faire… J’ai peur de faire une bêtise… oui !
- Et bien… Il faut bien un début à tout… et je suis là pour te guider…
- Bon… D’accord. Mais si ça casse… Tu ne m’en voudra pas ?
La divinatrice posa la fiole devant le Khajiit sur le plan de travail et posa sa main valide sur son épaule en reprenant d’une voix rassurante et douce.
- Non. Ne te mets pas de barrière alors que tu n’a même pas commencé Kudro. Persuade toi que tu vas y arriver.
- Bon… D’accord.
Ce disant Mélicendre prit la patte du chat et les plaça à quelques centimètres au-dessus du petit récipient, il y joignit la seconde.
- Concentre-toi… chaton. Imagine ce que tu souhaites, tu dois concentrer toute ta volonté sur l’huile, la ressentir, sentir ses effets, chaque molécules qui la composent, la contrôler… Puis la modifier.
- Hum… Oui, Je la vois dans ma tête… Répondit-il en fermant les yeux.
- Bien. Maintenant. Impose ce que tu désires, pour t’aider et puisque c’est une première, dis le à voix haute pour appuyer ta volonté.
Kudro plissa les yeux intensément et des petites brides d’énergie commencèrent à se mouvoir au bout de ses griffes, la divinatrice l’observa faire avec attention, comme un bon professeur elle jugeait chaque fluctuation de magie, analysant chaque geste avec prévenance, avec une main agir en cas d’échec ou de catastrophe serait complexe mais elle avait besoin de cette huile pour se rétablir rapidement et pouvoir reprendre sa profession le plus vite possible.
- Maintenant Kudro. Tu vas y arriver.
Il sera ses griffes en crispant ses doigts, dans la tête du Khajiit tout était compliqué, il voulait absolument, bien faire et aider sa maîtresse, celle qui le logeait depuis maintenant plusieurs mois, celle qu’il admirait par sa force de caractère mais aussi par cette sorte d’aura vide qu’il percevait chez elle sans trop savoir pourquoi et tout naturellement sous cette pression qu’il s'était imposé, il dit d’une voix bafouillante et incertaine :
- Au… Augmente… T…ta puissance… petite huile…
Évidemment, la non assurance du Khajiit provoqua, une petite catastrophe. Le liquide contenu dans le petit récipient se gonfla et la fiole explosa soudainement, d’un geste de la main Mélicendre réussi de maintenir l’explosion, c’était peu mais suffisant pour que les éclats de verre n’antaille pas leur chair a tous les deux, quant au liquide qui s’était solidifié, il continua de gonfler, encore et encore, prenant toujours plus de place, la chaleur de la pièce avait augmenté ainsi que celle de la mixture.
- Oh lalalalala ! J’ai fait une grosse ! grosse ! Grosse Bétise !! C’est chaud là.
- Kudro… Il faut sortir ! Vite !
La forme grossissante avait pris une couleur verdâtre, fumante. Kudro se précipita pour fuir en suivant la divinatrice mais la masse se colla sur le poils de sa jambe ainsi que sur sa queue.
- Aiiiie aiiie ouille… Vite, vite courir vite…
Une fois sortie du laboratoire, le Khajiit tapa de la paume de sa patte sur sa jambe et sa queue, alors que Mélicendre, elle ferma la porte à clef et érigea une barrière en forçant sur sa blessure pour contenir le tout.
Deux jours après l’évènement, Mélicendre avait fini par se rendre en ville pour se faire soigner. Kudro lui était restait proscrit dans sa chambre, il s’en voulait terriblement et avait absolument tenu à entretenir la salle et tout remettre au propre.
Le Khajiit avait entendu la divinatrice rentrer du village, elle était là, depuis une trentaine de minutes, il tenta d’aller la voir pour présenter ses excuses mais sa voix coupa son élan.
- Kudro… Viens.
Il s’avança, elle était installée à table et devant elle, une coupelle de bois garni de fruits étranges et d’une poudre blanchâtre était posée au centre.
- Je… Mélicendre… Je…. pardon. S’excusa-t-il dans une mine renfrognée en baissant son regard sur la table.
- Chut… écoute-moi. Quand on apprend, on fait des erreurs Kudro, c’est la première leçon que je te donne, le plus important, ce n’est pas… combien de fois, tu tombe où la gravité de tes blessures… Le plus important est : Comment vas-tu faire pour te relever chaton ?
Le Khajiit ouvrit grand ses yeux dans un regard perplexe.
- Bha heu… Je vais réessayer ?
- … Exact…
La divinatrice poussa le bol, vers Kudro en haussant un sourcil, dans un sourir en coin.
- Tiens, mange. C’est un cadeau pour mon premier apprenti… À tes débuts, à tes chutes… Et au nombre de fois ou tu te relèveras… Bon appétit.
Kudro planta sa fourchette dans le bol, les fruits étaient rouges comme les plus beaux rosiers du Domaine, elles étaient fraîches comme une brise d’été et fondantes comme un petit gâteau qui sort du four. Les yeux du khajiit s’écarquillèrent et ses pupilles félines se mouvaient dans une expression d’Euphorie.
- Huuuuuuum…. Qu’est-ce que sait !?.... C’est… Délicieux !!!!!
Mélicendre lui offrit une rictus en coin et répondit simplement en posant son visage sur sa paume.
- Ce sont des Guarana… Kudro.
~Fin~
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum