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Jeu 3 Mar - 22:50
La Brute et le Truand : Les Mini-aventure de deux matelots









Tableau premier : Le lendemain de cuite 

Ou pourquoi je suis devenue pote avec ce monstre débile ?!



Oorgah sentait qu'on tapait sur son épaule. 
  • Oorgah… hey Oorgah… oooorgaaaaah

Elle tente tant bien que mal d'ouvrir ses paupières mais elles retombent systématiquement sur ses yeux. Son corps est lourd et un macaque semble décidé à jouer du tambour sous son crâne. Elle grogne: 
  • Oorgah fatiguée… dormir et pas bouger.
  • Oorgah dormira quand elle aura vu ce que le lézard lui a à lui montrer.

Continua de pester Amasse-les-Pièces. Elle se souvenait d’avoir la veille des épreuves pour s’engager sur le bateau d’une Nordique dénommé Frigga… Ils avaient fini dans une taverne pour une raison obscure, ils avaient entonné des chants payards et après.. pouf.. plus rien… L’alcool lui était monté trop vite à la tête et aujourd'hui… elle le payait. La masse de son corps consentit à se redresser non sans râler un peu. Avachis sur ce qui semblait être une caisse de bois, elle réussit à se remettre sur pied pour dominer de sa hauteur le reptile.
  • Quoi toi vouloir ? Fit elle la bouche pâteuse
  • Regarde ce que j'ai trouvé sur ma main en me réveillant ! Tu sais ce qu'il s'est passé ?! 

L'Argonien tentait de faire observer le dos de sa main gauche à l'Orque toujours endormie.
  • En me réveillant, j'ai senti qu'on bougeait .. je crois qu'on est sur un bateau mais ce n'est pas celui de la capitaine Frigga… j'ai senti une légère douleur sur ma pâte gauche et je me suis rendu compte que j'avais.. ça !

Il insista pour qu'elle observe sa main en la rapprochant de son visage. Sur les écailles de l’argonien, gravé en profondeur, il y a avait un drôle de motif biscornu. Le tracé semblait intentionnel mais franchement c’était pas jolie jolie. Elle loucha avant de lâcher un rot sonore. "Purée qu'c'est moche ton affaire…" Elle ricana puis renifla. "Je serais pas fier à ta place." Elle allait s'essuyer le nez du coin de la main quand tout a coup une étrange tâche sur ses doigts la gênait. Elle frotta vaguement le dos de sa main sur ses vêtements:
  • Bon et alors… comment on se rend sur le bateau du capitaine?
  • Oh, ça aurait pu être pire .. mais tu as raison ! Nous devons vite retrouver notre bateau et le reste de l'équipage, par ici !

Il se redressa, tentant de rester sur ses pieds avec difficulté.
  • Est-ce le bateau ... ou ma tête qui remue ?! Je crois que je v.. blurpbloururu

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu'il régurgitait déjà le contenu de son estomac dans un coin de la cale avant de se redresser toujours avec le tourni et de s'appuyer sur un mur pour marcher.
  • Oorgah, viens, faut sortir d'ici..

Utilisant un escalier branlant, ils se retrouvèrent bientôt sur le pont du navire. Au milieu de l'eau, l'horizon devant, et aussi à droite et encore à gauche. L'horizon. Partout! De l’eau à perte de vue! Un sentiment de désespoir vient caresser les jambes de l'Argonien qui tombe à genoux devant la fatalité ! Non, non ce n’est pas possible, ils avaient déjà quitté le port! Vers... vers on ne sait où! Embarqués comme clandestins sur un autre navire… bientôt on les jeterait par-dessus bord ou on les trancherait d'un coup de sabre. Ah triste fin pour le pauvre Amasse-les-Pièces! Mourir aux côtés d'une monstrueuse compagne oubliée de tous! Et pauvre qui plus est ! Sans un sou en poche! Quel drame…
Il était tout bonnement perdu! Il se retourna pour trouver sa comparse lui annoncer la terriiible nouvelle, cette hécatombe! Ce désastre. Quand soudain, un mirage fabuleux, une oasis tant espérer… Terre! Terre!  Oui là bas, c'était… la terre! Quel soulagement. Il aperçut la ville non loin… ils étaient juste en train de mouiller.

A quelques dizaines de coups de pagaies du quai.
Il sentit une larme chaude couler de son œil. Qui aurait cru que voir la terre lui ferait si plaisir, lui qui rêvait de voyager.
  • N.n.n..nnous sommes toujours à Leyawiin...! Sithis soit loué … Oorgah ! Nous devons rejoindre le rivage !

L'Orque était bien plus verte qu'aucun orque n'aurait dû l'être. Le regard vaseux, retenant avec difficulté les aigreurs de son estomac, elle cligna des yeux en écoutant le lézard. Quelque part au fond d'elle, elle se dit que plus vite elle accédait à ses demandes, plus tôt elle pourrait roupiller. 
Elle dit simplement : "D'accord." Avant de se retourner. 
De s’avancer. 
Et d'enjamber le garde-corps pooouur …
Couler à pic. 
Amasse-les-Pièces mit un temps avant de réagir, éburlé par la réaction de l'Orque. Il se leva soudain et s'approchant de la balustrade d'où Oorgah venait de sauter, il hurla son nom avant de se jeter à son tour à l'eau. Était-elle qu'elle dans les pommes ? Ou juste étourdie?
Ni l'un ni l'autre.  Elle allait bien.
Les joues gonflées et les sourcils froncés, elle coulait droit comme un i, l'air déterminée à se laisser descendre vers les abysses. Oorgah n'avait vraaaaiment pas fini de décuver. Elle se disait donc en toute simplicité que ça serait moins fatiguant de se rendre sur le rivage en marchant sur le fond océanique qu'en nageant. Heureusement pour eux, elle n'avait pas encore coulé bien profondément et il n'eut pas grande peine à la faire remonter à la surface, ses capacités aquatiques inhérentes à sa race aidant grandement. Tant bien que mal, il parvient à leur faire regagner le rivage. Il l'abandonne sur le sable pour reprendre son souffle. “Décidément, tu es plus légère dans l'eau que sur la terre ferme, grosse vache.”
Puis il entreprit de vérifier son état.  Il l'ausculte rapidement avec ses capacités limitées de soigneur du dimanche quand un détail attire son attention. La tâche que Oorgah avait en vain tenté de nettoyer sur sa main. Il souleva l’énorme paluche du monstre pour découvrir un… merveilleux… dessin... représentant une tête de poisson mort.
Non.
Non, non, non, non, non !
Il approcha sa propre patte pour découvrir avec horreur que la gravure de ses écailles correspondait paaaarfaitement à l’autre moitié de ce .. “ravissant” motif.
  • Oh putain…





  • La Brute et le Truand : Les Mini-aventure de deux matelots Fj1ogjuDrg6JrihmHzYKX3-bjtH9Nul0wrpZ80JrDkws8BrMlTSBOAzTcw2U67_NoOI2EflURAl_P2ZnOVGDPtMU-E3AQczdgzXS9B2serNAsBwqz3IdPjEp6s1UFTRRPDsRT4Rj













Tableau Second : Je ssss'appelle Alp ! 

Ou comment donner un sobriquet ridicule à quelqu'un qui a un nom stylé.



Un matin plutôt comme les autres, réveillé tôt, dormi très peu (trop peu.. peut être), une voix résonna près de son oreille :


  • Amasse-pieds ! Toi bien dormir ?!
  • C'est Amasse-les-Pièces, Oorgah.. et non, j'aurai bien profité encore un peu de mon sommeil. 
  • Bla bla bla, lèves toi. Tu es en retard.
  • Bien bien … donnes moi une seconde. Pas possible cet Orque toujours grincheux et matinal, nous les Argoniens nous aimons prendre notre t..em-...


Oorgah ne l’avait pas laissé finir. Trop lent! Elle roula des yeux avant d’attraper sa queue qui dépassait du hamac et de le tirer à travers le dortoir sourde à ses protestations tout comme au bruit de ses membres percutant les obstacles.


  • Une brute ! Oorgah est une brute !
  • Si tu as la force de brailler, tu aurais pu te lever. Oorgah en a marre que le contre-maître l’envoie te chercher.


  • Oorgah.. Oorgah.. franchement tu n'as pas été gâté ! C'est vraiment un prénom au moins ?
  • Un nom qui inspire la peeeeur aux ennemis! Un bon présage pour un avenir glorieux!
  • Glorieux c'est rien de le dire, ricana l'autre, tu m'étonnes que tes ennemis aient peur: ils craignent que leur tympans ne saignent au son de ton nom!
  • Oorgah sonne comme le hurlement d'une bête, approuva l'orque satisfaite,
  • Une bête que l’on égorge, railla l'autre 
  • Mon ami est mal placé pour juger!
  • Quoi, moi ?! Comment ça ?
  • Ton nom fait penser à une phrase d'accroche de mauvais goût, ajouta-t-elle imitant le dégoût,
  • Mais… pas du tout!
  • Amasse-les-Pièces, Amasse-les-Pièces ! Trop long, trop compliqué! Imprononçable en action!
  • Dixit l'espèce de monstruosité qui pense faire peur à l'annonce de son nom. Oorgah ça fait plutôt penser à une vieille Brétonne obèse qui ne sort jamais de son hameau et qui vit avec quarante chats !
  • Tu veux qu’Oorgah te cogne pour te rappeler qui elle est?
  • Oh non non ! Je dis simplement qu’on pourrait te donner un nom plus .. accrocheur ? Voilà tout.
  • Amasse-les-pièces mon cul… Amasse-les-conneries oui!
  • C’est assez désobligeants .. très chère Beeko..! Je dis ça pour vous aider ..
  • Amasse-les-Pièces…Amasse… Masse    mmh. Amasse-les-Pièces.  A.L.P. Alp… Alp! Ce sera: Alp


  • Mais qu’ ?! Ni penses même pas !!
  • Alp, ce sera ton nom maintenant!
  • Ah non! Retires toi cette idée de la tête, s'impatienta l'argonien 
  • Oorgah trouve qu’il y a une nette amélioration. Bien mieux que l’ancien
  • Mais… On dirait le nom d'un animal de compagnie ! Fit l'autre éberlué.
  • Alp animal de compagnie d'Oorgah! Oorgah trouve que cela sonne bien!


Rit-elle en trimballant sur son épaule comme un sac à patate le lézard jusqu'au pont supérieur afin que leurs corvées soient faites.

  • Je ne suis pas ton animal ! Lâches moi tout de suite !
  • Mais oui mais oui, gentil Alp.








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Tableau Trois: La puissance du dénis 

Ou comment se rendre compte qu’on a fait une grossière erreur



  • Oorgah ne veut pas en parler !
  • Mais si ! Regardes ! Il est très original et parfait ce dessin !
  • Non! Il n’y a pas de ... quoique se soit! Au prochain port et il n’y aura plus rien!
  • Tu ne le penses pas ! J’en suis sûr ! Regardes ..! C’est incroyable ?!


Il saisit sa main pour la coller à la sienne et assembler le … motif.. Elle regarda l’affreux truc surement censé représenter une squelette de poisson et devint toute rouge. Enfin.. toute euh… prune? Elle retira vivement sa main partager entre honte et colère..


  • Ce.. ce… chose! Et tout sauf ... incroyable.
  • Tu déconnes !? Ouvres un peu les yeux, qui peut se vanter d’avoir un demi tatouage avec sa meilleure amie pir… corsaire ! Dit-il avec un grand sourire, enfin .. en montrant les crocs quoi ..
  • Lézard finir comme poisson si lui continuer à parler !
  • Quoi ?! Mais non ! Tu n’oserais pas, et puis tu t’ennuierais sans moi !
  • Oorgah commence à penser que la vie de pêcheur n’était pas si mal, ronchonna-t-elle plus pour la forme que par conviction
  • Mais, grâce à ce dessin ! Tu auras à jamais ta meilleure prise avec toi ! ricana-t-il



Elle baissa les yeux sur sa main. Tracée on ne sait comment avec quelque chose d’indélébile (ce n’était pas faute d’avoir essayer de s’en débarrasser) un semblant de tête de poisson était visible. Clairement visible. Juste une tête, squelettique, qui la regardait de son regard mort et vide, aussi misérable qu’elle. Le trait était incertain, tremblotante, une vraie horreur que pourtant son créateur ne daignait renier. On pouvait bien reconnaître le tracé d'une personne qui de toute sa vie n’avait rien dessiner d’autre que des cartes. C’était des lignes simples, des formes simples. Aucun ornement, aucune écaille, des croix en guise d'yeux, la naissance de quelques arêtes pour toute artifice. C’était tout bonnement… ridicule!


Oorgah eut l’air si dépité qu’il ne put qu’éclater de rire.


  • Oorgah est sûre d’avoir été contrainte! Jamais elle n’aurait accepté une telle… chose!


  • Mais au moins, Oorgah peut faire réellement peur avec sa main maintenant ! Hahahahah
  • Tu veux avoir peur de mon poing? Crois moi vu où il atterrir tu auras peur de tous les poings!
  • Rassures toi, j’ai déjà bien trop peur de me prendre un de tes coups de poings, pas besoin d’un carcasse de poiscaille pour m’en inquiéter ! Mais maintenant.. disons que ton coup de poing.. aura une certaine .. “classe” ? :smirk:
  • Non… non… peu importe comment on y pense… juste... nan.
  • Bon allons, ne sois pas trop triste, ça aurait pu être pire ! Oorgah aurait pu perdre sa main ! —-
  • Oorgah aurait sûrement préféré…
  • Ou pire ! Le tatouage aurait pu prendre toute la main d’Oorgah ! Tout le bras ! 



Il ne se cachait même pas de chercher à l’irriter avec son insolence. Elle lui jeta un regard noir ets’il l’avait moins bien connu, il aurait cru qu’elle allait l’assomer.


  • Perfide reptile!  pesta-t-elle, je ne t’aime pas du tout.
  • Oooh .. Moi si, Beeko ! Nous sommes si proches à présent. Allons allons géante Orque sauvage, ne soyez pas si dépourvu de second degré..!
  • Humpf. Si c’est des degrés que veut le lézard, je peux lui en donner, et il aura chaud aux fesses.
  • Est-ce une invitation dans votre couchage ? Dit-il en la fixant l’air malicieux. Bien que je ne sois pas certain que notre capitaine approuverait ce genre de choses au sein de son navire..
  • C’est moi qui vais te coucher tu vas voir! Ragea-t-elle en levant ses bras menaçants
  • Oh, je demanderai presque à voir ..! s’amusa-t-il en sifflant entre ses dents
  • Raaaah



Oorgah se leva en renversant la table tandis que l’homme lézard hilare s’extirpait juste à temps de sa chaise pour ne pas être soulevé. Habile et souple, il glisse entre les tables pour s’enfuir. Voyant l’insolent lui échapper, pris une chaise et la lança! De touuute ses forces! La foule soutenant son entreprise commence un cri guerrier et quand Amasse-les-pieds se prend le meuble en plein dos, c’est la ola général! Ce qui depuis longtemps était devenu le quotidien de l’équipage, ne cessait de les amuser. Elle gonfla ses muscles dans une pose avantageuse en lâcha un cri guerrier sous les applaudissements de son fidèle public! 


  • N’êtes vous pas divertit!?


Le pauvre Argonien finit étalé sur les cordes, l’impacte lui ayant coupé la respiration.. Il tente de se redresser, en vain, la colosse marchait déjà vers lui, conquérante.


  • Je , kof, kof .. Je plaisantais Beeekoooo … Pas plus, pitié.. Tapant de la main sur la botte de l’Orque en signe d’abandon.


Il lui concédait la victoire, baissant la queue, inclinant la tête vers le sol.. Elle aurait encore gagné cette bataille. Il savait, il savait comment cela finirait ..


  • Pitié .. pas ça.. Je ferai ce que tu veux ! Tu pourras prendre mes déjeuners des deux prochains jours ! S’il te plaît !
  • Tu devrais savoir, Alp, que cela finit toujours ainsi… Je ne m’arrêterais pas là Alp.
  • Non.. Non ! Noooooon !
  • Je n’ai aucune pitié, pourtant tu devrais le savoir!



Il lâcha dans un dernier piaillement “Pitié” avant de voir la masse de muscle bondir sur lui, ses mains avides prêtes à le… chatouiller ! Le chatouiller à mort! Son ami se tortillait de douleur, secouait par un rire incontrôlable tandis que l’assistance riait en se détournant enfin du spectacle.


La Brute et le Truand : Les Mini-aventure de deux matelots Q8UvYmYFBzgD1C50_aYb2LoJhgP5m8LWR4tVSkxJqjM9t4arRuwSKEcbYbrgvsn2DeWvgG0xARw6wYmderytzC8mGCF12MdWp6mpmmalytve0jN-sVxfGtzydZ0HQ4SK2rn_zRsJ


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