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Sam 12 Fév - 20:14
Trois nuits par semaine

Précédemment Rendez-vous avec Phèbe 

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Mélicendre revenait de son entretien avec Phèbe, elle passa la porte rapidement fuyant le brouhaha du lieu, en claquant la lourde porte en bois. Elle s’installa en tailleur sur son lit et prit la pierre de jade suspendu à son cou dans ses mains, avant de chuchoter : 


  • Aesril. Tout s'est bien passé. Je peux te rejoindre ?



Elle fouillait ses poches pour en sortir les cadeaux que Phèbe lui avait offerts quelques heures avant. Se plongeant dans ses pensées en les analysant. Elle posa les deux objets dans sa main la plaçant au-dessus doucement pour les sondés, dans l’éventualité où Phèbe aurait cherché à la piéger sachant qu’elle ne pourrait refuser un cadeau de sa part. Rien, c’était un geste empli de promesses et d'intentions sincères… Elle voulait qu’elle survive… sans même être sûre qu’elle le méritait réellement. “Étonnante Phèbe … ” Songea-t-elle avec un sourire en coin.

C’est tandis qu’il avait trouvé refuge à la cabane de Bordeciel qu’une désagréable sensation bourdonna dans le crâne d’Aesril.
La veille, il s’était assoupi tardivement. Il avait longuement veillé près du feu, se perdant dans ses livres, mais ce soir, il ne parvenait pas à se concentrer. Son esprit était empli de pensées, de préoccupations et de souvenirs. Il se questionnait sur l’impact que la révélation de son identité au sein des Compagnons pouvait avoir eu, réfléchissait à la décision qu’Elia pourrait prendre concernant sa proposition, s’interrogeait sur ce que Phèbe pouvait bien vouloir à Mélicendre et ses pensées se perdaient ensuite dans les souvenirs et les divagations de son esprit concernant la divinatrice. Il ressassait les derniers échanges qu’il avait eus avec elle et plus il y pensait, plus le trouble l’habitait, incapable de comprendre ce que leur relation lui inspirait. “Je dois être en train de perdre l’esprit…” se moqua-t-il intérieurement.

Il avait ensuite tenté de dormir dans le lit qu’il avait aménagé à l’intérieur de la cabane, mais il n’était parvenu à trouver le sommeil qu’au point du jour. Et c’est ainsi que lorsque la douleur lancinante l’éveilla, il mit d’abord cela sur le compte de sa nuit agitée, avant d’entendre de façon lointaine, la voix familière et suave de la divinatrice qui appelait son nom. Se redressant dans le lit, il fronça les sourcils, se massant les paupières, se demandant s’il s’agissait d’un rêve ou s’il s’agissait véritablement de Mélicendre qui s’infiltrait à nouveau dans son esprit. Il frissonna lorsque la fraîcheur de l’air mordit sa peau. Avait-il bien entendu ? Lui demandait-elle si elle pouvait le “rejoindre” ?


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Un portail déchira l’espace dans une brume verte, Mélicendre observa le décor quelle reconnut instantanément avant de poser son regard sur Aesril, visiblement mal réveillé, elle esquissa un sourire en coin en se remémorant les premiers effets des gemmes avant de faire quelques pas discrets dans la pièce. 


  • Une grasse matinée ? Vraiment ? Demanda-t-elle dans un léger rire taquin. Bonjour Aesril.   



Il manqua de sursauter, mais réalisa bien vite que la voix qu’il avait entendu n’était pas un tour de son esprit. “Joli Serpent…” se réjouit-il. Il esquissa un sourire avant de se retourner. 


  • Bonjour, belle Mélicendre, répondit-il d’une voix rendue rauque par le sommeil avant de s’éclaircir la gorge. Et oui. Le résultat d’une nuit agitée. Tu n'apparais plus directement dans mon lit, désormais ?  
  • Une nuit agitée sans que j’en sois la cause ? Demanda-t-elle avec espièglerie. Je ne pensais pas que tu t’y trouvais encore, sinon je n’aurais pas hésité une seconde.
  • Cela ne m’aurait pas déplu, cette fois-ci. Les nuits à tes côtés sont tumultueuses mais infiniment moins froides.



Elle progressa dans la pièce en observant l’agencement, l’abri était rustique, fourni en peaux et tentures pour se protéger de la fraîcheur de la région. Sans grande surprise, des livres et parchemins étaient disposés un peu partout dans la pièce, au sol, sur les surfaces, dans les bibliothèques. Un crépitement léger se mêlait au son de la cascade extérieure, en s’avançant elle pouvait y voir une potion en cours de préparation sur l’atelier, le repas de la veille recouvrait une table de bois brut, abîmé par le temps. Mélicendre sourit en apercevant les toiles d’Aesril et son matériel de peinture, se remémorant un souvenir récent avec douceur. Elle s’avança enfin vers lui avec légèreté, s'installant à ses côtés pour lui offrir une caresse sur la joue.


  • Je suis heureuse de te voir aussi. Taquina-t-elle en souriant. 



Il lui jeta un coup d'œil malicieux, repoussant une mèche de cheveux derrière ses oreilles, admirant le pendentif doré plongeant sur son cœur.


  • Je suppose que tu ne viens pas seulement profiter du plaisir de ma compagnie ? Demanda-t-il, d’une voix caressante.
  • Hum… Malheureusement… non. Mais il va falloir que tu te réveilles un peu plus pour cela, ta voix au réveil… hm est si séduisante, que j’en oublierais presque la raison de ma venue. Confia-t-elle d’une voix suave.



Il se passa une main dans les cheveux avant de se masser le visage, tentant de chasser les dernières bribes de son sommeil. Il se doutait bien de la raison pour laquelle Mélicendre voulait le voir. Mais il était trop heureux de la légèreté qu’elle lui apportait.


  • Tu voudrais que je te dise de scandaleuses paroles ? s’enquit-il en laissant sa voix se fondre au creux de sa gorge.
  • Hm… Évidemment. Répondit-elle se penchant vers lui dans un regard vicieux. Tu vois j’ai déjà oublié. 



Le regard de l’elfe s’illumina alors d’un éclat vif tandis qu’il plongeait ses yeux dans ceux de la divinatrice, captant une nouvelle occasion de s’amuser de la situation.


  • Ma chère Mélicendre, il n’y a rien qui dresse en moi autant de désir que la fièvre de vos baisers et la finesse de votre esprit, me déliant la langue autant pour flatter votre cœur que la douceur de votre chair la plus tendre.



Il pinça les lèvres dans un sourire en coin, fripon, guettant la réaction de la sorcière. Elle mordillait ses lèvres, les faisant rouler d’une pression sensuelle, bercée par ses mots, tandis qu’un frisson de désir parcourait son corps faisant réagir sa peau. 


  • Tu es... sournois. Murmura-t-elle à mi-voix alors qu’elle lui offrait une caresse sur le bras. Embrasse-moi. Demanda-t-elle suppliante.
  • Ce serait sûrement d’autant plus sournois de ne pas t’offrir ce que tu me demandes, fit-il en dardant sur elle un regard vorace.



Il n’en fallut pas plus au mage pour fondre sur les lèvres de la divinatrice et y déposer un plantureux baiser, l’amenant à lui d’une main sur sa hanche. “Quelle nuit déplorable, mais quel délicieux réveil.” songea-t-il. Elle eut un soupir de soulagement au contact de ses lèvres, s'épanouissant sous leurs chaleurs. Elle avait ressenti leurs manques, son manque, celui de sa voix, de sa peau, de ses caresses, mais n'avait osé se l'avouer. Elle fondait, se languissant sous ses mains, déposant les siennes dans sa nuque, resserrant son étreinte avec ferveur. Il ferma les yeux, se délectant des sensations. “Serait-je redevenu un adolescent sans que je ne m’en sois rendu compte ?”, ironisa-t-il. Il s’étonna de tant apprécier qu’elle se trouve en ce moment en ce lieu de solitude qu’il n’entendait normalement partager avec personne. Il se détacha de ses lèvres pour lâcher fiévreusement :


  • Hmm… Ce sont des nouvelles intéressantes que tu m’apportes là. En as-tu d’autres de ce genre ?
  • Énormément. Mais je crois que ma langue est engourdie. 



Elle susurra ses mots dans un souffle chaud, logée au creux de sa nuque avant de grimper, elle y déposa des baisers sensuels, jouant de sa langue, jusqu’à son lobe. Entremêlant ses doigts dans sa chevelure dorée, refermant ses cuisses contre ses hanches avec ardeur. Tandis que son cœur s’engourdissait, elle ne jouait plus, c’était devenu un besoin, un second souffle, tel un Phoenix elle revivait ardemment sous son emprise.  


Le souffle d’Aesril s’accéléra sous l’impétuosité de la divinatrice. Il ne s’était pas préparé à ce qu’elle réagisse avec tant de fougue. Il se laissa fondre sous les caresses langoureuses, se tendit sous la pression de son bassin contre son ventre. L’ivresse qu’elle lui provoquait plongeait son âme dans mille tourments aussi délectables que déroutants. Il tirait une forme de fierté d’être celui pour lequel elle s’offrait si librement et n’aspirait en retour qu’à lui offrir les plus grands émois. Ses doigts se refermèrent sur la peau au galbe moelleux de ses cuisses, renforçant leur pression sur sa proie. Son regard se délectait de la vision fougueuse qu'elle lui offrait.


  • Eh bien… quel appétit dévorant tu as, souffla-t-il avec torpeur. Je trouve ta langue très souple, au contraire.



Elle s’arrêta haletante, et se redressa en mordillant le bombé de ses lèvres, avant de l’embrasser sensuellement. Elle aimait se sentir fougueuse sous ses étreintes, elle aimait ce qu’elle devenait en sa présence. Ce qu’il lui procurait, ce qu’elle ressentait. Il était le marionnettiste de son corps, jouant avec la finesse des fils, agissant sur elle, comme un pantin. Elle se plongea dans ses yeux verts hypnotisants. 


  • Qu’est-ce que tu fais de moi Aesril ? Murmura-t-elle lascivement en reprenant son souffle. Je ne réponds plus de rien quand tes mains m'enlacent. Je vacille quand tes lèvres m'embrassent… Que m'as tu fais ? 



Il plongea des yeux intenses dans ceux de Mélicendre et dit, l’air grave, sa poitrine se soulevant avec rapidité :


  • Toi, que m’as-tu fait ? J’étais un homme sensé avant de te connaître. Je savais ce que je faisais. Tu t’es infiltrée dans mon esprit pour ne plus en ressortir. Lorsque je ferme les yeux la nuit, ton image m’apparaît, teintée d’émeraude. Je… je devrais me débarrasser de toi avant de perdre toute raison.



Mais comme il savait pertinemment qu’il ne pouvait ne serait-ce que l’envisager, il resserra un peu plus son étreinte autour de son corps, plongeant son nez dans ses cheveux, l’attrapant par les épaules pour jeter ses lèvres sur la peau de sa nuque, avant de redescendre un peu plus, cherchant à repousser le textile délicat de sa robe pour lover ses baisers au creux de sa poitrine. Elle laissa basculer sa tête en arrière, s’appuyant de ses mains sur ses hanches. 

  • Tu as… raison. Tu devrais le faire tout de suite. Avant qu'il ne soit trop tard. Lâcha-t-elle dans un souffle se languissant de ses baisers.



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Dim 13 Fév - 12:11
À ces mots, il serra la mâchoire, déglutissant, reposant son front contre son cœur. Oh, comme il aurait aimé être cet homme. Un tueur implacable et sans état d’âme. Les choses seraient plus simples. Oh, comme il aurait aimé ne pas voir la beauté de cette femme. Il voyait sous les tourments et les vices une pureté naïve, un désir de voir le monde sous le prisme le plus pur. Il comprenait à présent son sacrifice, sa volonté de s’ôter les sentiments pour ne plus regarder la laideur. Et pour toutes ces raisons, il se sentait incapable de se soustraire à elle. Alors, il se contenta de faire la seule chose dont il était capable, déroulant ses caresses sur son corps.


  • Je me demande s’il n’est pas déjà trop tard, Joli Serpent.
  • C’est donc, notre petite mort à tous les deux. Conclut-elle en caressant sa nuque.



Qu’il en soit ainsi”, songea-t-il. Elle sentait son souffle chaud s'engouffrer entre le tissu de sa robe sur sa poitrine. Un frisson parcourait son corps, elle tira sur les manches de sa robe pour s’en débarrasser, appliquant des caresses sensuelles, embrassant fougueusement ses lèvres. Il se réjouit qu’elle lui abandonna ainsi son corps la remerciant en se dévouant à ses seins dans des baisers d’abord tendres, puis plus avides et pressants, avant de se rabattre sur leur pointe, savourant la chair tendre qui s’offrait ainsi à lui, la tenant fermement sous son joug de ses mains.


  • Je suppose que l’on parlera de ce qui t’amène plus tard, s’amusa-t-il entre deux baisers, un sourire au coin des lèvres.
  • Rien, qui ne puisse attendre. 



Elle soufflait de plaisir. Sa chair se raffermissait au contact de ses lèvres froides sur sa peau brûlante de désirs. Ses sensations étaient douces, délicieuses, elle s’en délectait pleinement, intensément, elles se mélangeaient à ses sentiments qui s’accumulaient et s’exacerbaient à mesure que les jours passaient en un torrent puissant. Mais à ses côtés ce flot tumultueux paraissait s’apaiser. Sous la pression de ses caresses elle se sentait prise au piège, “Il y a-t-il plus beau piège que celui-ci”, se surprit-elle à penser. Elle activait ses mains en déboutonnant sa chemise avec exaltation.

Il se dégagea en arrière pour mieux observer son empressement, comme fasciné. Cette femme ne semblait pas faire tout ceci pour l’or ou une quelconque manigance. Elle ne le faisait pas pour obtenir quelque chose de lui, protection ou puissance. Sa passion désintéressée le fascinait. 


D’un geste vif, il bloqua le mouvement de ses mains, la tenant par les poignets, affichant l’air taquin qu’elle connaissait si bien.


  • Eh bien ? Vous semblez bien pressée, chère Mélicendre… Serait-ce… Non ? Seriez-vous à ce point passionnée par ma personne ? Lança-t-il, un sourire espiègle s’étalant sur son visage, plissant ses yeux en amande. 



Elle fut surprise de son geste et redressa un sourcil perplexe, cherchant à comprendre le sens de sa question, cherchait-il à la piéger ou la roue avait tourné au point où, cette fois-ci, c'était lui qui cherchait à tester sa sincérité ? Réellement, elle-même ne savait pas, elle était animée d’une passion qu’elle ne contrôlait pas, qui se voulait forte et dévorante, elle était attirée par ses bras comme un aimant, par ses lèvres, sa peau appelait la sienne et la hantait, mais il n’y avait pas que cela, sa présence la réconfortait, proche de lui, elle oubliait, s’évadait. Elle se sentait femme et libre à nouveau. Elle voulait le prendre à son propre jeu, si c’en était un, et sincèrement répondre à sa question dans le cas contraire. Alors, tandis qu’il tenait fermement ses poignets, elle se pencha en avant pour chuchoter à son oreille.


  • Tu as raison. Je suis pressée, pressée de retrouver ta peau, de sentir sa chaleur contre la mienne, car quand tu n’es pas là j'ai froid. Pressée de sentir tes lèvres contre les miennes, car sans elles, les miennes perdraient de leurs saveurs, pressée d’entendre ta voix, tes mots, car ce que tu siffles à l'oreille du serpent l’apaise et le rend docile. Tu me passionnes, tu as raison, car en cet instant, dans tes bras, je suis moi-même. Lâcha-t-elle spontanément avec ferveur.    



C’était une véritable déclaration. Comme il n’en avait jamais entendu. Tandis qu’il l’entendait déclamer ainsi, il s’efforça de demeurer impassible, mais plus les mots s’alignaient sur les lèvres de Mélicendre et plus le désarroi s’emparait de lui. Au prix d’un grand effort, son expression ne le trahit pas, mais il desserra lentement son emprise. Il entrouvrit les lèvres, formulant mille réponses dans son esprit, incapable de décider le ton qu’il souhaitait employer. Que devait-il faire ? Jouer la désinvolture ? Lui répondre honnêtement au risque de lui présenter une faiblesse ? Mais elle, elle ne semblait pas jouer. Ne méritait-elle pas qu’il soit vrai à son tour ? Aucune belle parole ne lui vint. Le visage immuable, il répondit simplement, l’air grave :


  • Moi aussi.



Elle se figea un instant en fixant ses traits impassibles avant de lui offrir un sourire espiègle, dressant un sourcil taquin, il voulait savoir, il voulait jouer, elle savait aussi manier les mots et sa curiosité était attirée. Elle fondit sur ses lèvres un langoureux baiser, puis dans sa nuque, en susurrant, dans un souffle chaud, pressant un peu plus son corps contre le sien. 


  • Au jeu de la vérité… lequel de nous deux va gagner ? 



Il se laissa emporter sous la fougue de la divinatrice, relâchant ses mains pour mieux s’accorder la liberté de naviguer le long de son corps, déposant ses mains au creux de ses reins. Mordillant les lèvres charnues, il lui rendit son sourire.


  • Qui te dit que je suis en train de jouer ? Mais je t’écoute, que veux-tu savoir ?
  • Dans ce cas, je ne veux rien savoir qui ne puisse attendre que le feu ardent qui envahit mon corps ne s’essouffle. Lâcha-t-elle dans un murmure suave en activant ses mains sur la boutonnière.    
  • Et que fais-tu de mon feu ? dit-il avec hardiesse.



S’affranchissant de sa chemise, il bascula sur elle, se pressant contre son corps, l’immobilisant, tenant ses poignets entravés, la dévisageant avec défi.


  • Je ne joue plus au jeu du mensonge et de la vérité car je suis las de ceci. La vérité, c’est que tu me consumes, inexorablement.



Mélicendre se laissait chavirer, sous son emprise, elle plongeait ses yeux dans les siens, entrouvrant ses lèvres par petites impulsions. Elle enroula ses jambes autour de son buste, en répondant avec impétuosité. 


  • Alors brûle, Aesril, et que tes flammes m'emportent en Oblivion s’il le faut, car avec toi, je n’ai jamais… Joué.



Comme toujours, les mots susurrés par le serpent l’emportaient dans un mélange d’amertume et d’euphorie. “Elle n’a jamais joué…” Ça semblait vrai. Elle n’avait jamais feint quoi que ce soit avec lui. N’avait jamais eu peur de lui, même après avoir retrouvé ses sentiments. Il était d’autant plus époustouflé qu’après avoir rencontré tant d’hommes et de femmes différents, ce soit à lui qu’elle disait cela librement. À lui qu’elle était loyale. Il voulait lui montrer sa gratitude. La couvrir de ce qu’elle n’avait pas eu. Il voulait honorer son corps.


  • Je veux peindre ton corps de mes caresses, Mélicendre.



Ce disant il fit glisser ses doigts le long de sa peau avec la plus grande délicatesse, longeant les courbes, s’attardant sur les plus douces et plus fines parts de son voile d’ivoire, se délectant de la chair qui frissonnait au contact de ses doigts, alors qu’il sentait chaque élément et chaque particule le brûler en lui. Et étrangement, la créature s’apaisait quelque peu tandis qu’il se livrait à sa personne. Il ne pouvait faire autrement que de déposer ses lèvres sur chaque millimètre de sa peau, les pressant amoureusement contre elle. Mélicendre se cambrait sous ses esquisses, son corps dessinait les premières lignes de sa toile tandis que ses mains restaient prises au piège, dans sa créativité. Elle se mouvait, balançait son corps sur les peaux qui recouvraient le couchage, appelant désespérément sa peau, elle mordait ses lèvres par gourmandises, Captive, elle laissait l’artiste œuvrer, installant les premiers traits sur sa toile, ne pouvant y ajouter sa touche, elle se languissait, lui offrait son corps avec bonheur.


  • Tu es le peintre de mes désirs, Aesril. Je suis... Captive, esclave... de tes baisers. Murmura-t-elle sensuellement.
  • Alors prépare-toi à être asservie à ce joug très longtemps, je suis loin d’en avoir terminé avec toi. Tu… savais… que les elfes vivaient très âgés. C’était un pari risqué.



Il poursuivait ses délices avec passion, faisant courir ses mains vers le haut de ses cuisses, descendant jusqu’à la cheville délicate pour l’élever à ses lèvres et faire remonter ses baisers le long de sa jambe, patiemment, avec dévotion. Mélicendre pliait ses jambes en frissonnant de douceur, ces baisers étaient un parfait mélange entre les flammes d’un désir ardent et la fraîcheur d’une caresse délicate. Les battements de son cœur s’accéléraient sous ses mots, oui, elle le voulait, elle souhaitait qu’il devienne son bourreau, qu’il la torture encore et encore de son emprise, de son étreinte, qu’il la lacère de ses baisers, de sa passion dévorante, qu’il la séquestre pendant des jours des mois, qu’il lui parle pendant des heures de ses éruditions, de magie. Oui elle voulait qu’il la possède, que son âme, son corps lui appartiennent. Elle accompagnait ses mains dans des gestes délicats et sensuels et tandis que l’éros grimpait, elle se laissa glisser jusqu’à lui interrompant son étreinte soudainement dans un profond désir de se retrouver près de lui, de ressentir sa peau habiller son corps.


  • Reste près de moi. Supplia-t-elle en plongeant son regard dans ses yeux verts. Aussi longtemps que je vivrais…   


Il la ramena contre lui, l’entourant de ses bras pour mieux plonger le visage de Mélicendre contre son torse afin qu’elle ne puisse surprendre l’expression qui venait de troubler ses traits. Ces mots le terrifiaient autant qu’ils l’exaltaient. Il comprenait son désir et aspirait à la satisfaire. La chaleur de son corps plein de vie l’emplit d’allégresse et sans s’en rendre compte, il dirigeait son énergie vers elle dans l’impulsion de protéger ses jours, dans une aura vibrante de chaleur. Il l’enserra avec force, entremêlant ses doigts dans ses cheveux. Elle se blottissait contre son corps passant ses mains dans son dos. Elle ressentait sa magie se déverser vers elle étrangement, inhabituelle, elle eut un léger mouvement de recul, tentant d’observer son visage, mais son étreinte bloquait sa tête contre sa peau. Elle hésita un instant, songeant qu’elle l’avait peut-être blessé, peut-être touché, elle ne comprenait pas vraiment et sa poitrine se pinça sous ses songes. Elle déposa malgré tout une main délicate dans sa nuque.
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Dim 13 Fév - 12:12
  • Aesril… Pardonne-moi. Je n’aurais pas dû... Souffla-t-elle contre sa peau, en laissant mourir la fin de sa phrase sur le bord de ses lèvres.



Les yeux fermés, il prit une profonde inspiration, savourant chaque part de Mélicendre, le contact de sa peau, la chaleur de son souffle, la douceur de sa chevelure qui venait chatouiller ses bras, le son de sa voix qui ne parlait que pour ses oreilles. Lorsqu’il s’en sentit capable, il se détacha d’elle, un sourire ourlant délicatement ses lèvres et un éclat d’une beauté mélancolique dans le regard.


  • Ce n’est pas ta faute, j’aime jouer, mais je n’aime tout simplement pas perdre. Et plus ce que l’on possède est précieux, plus sa perte est déchirante.



Il caressa le visage aux traits fins de la divinatrice, le prenant dans le creux de sa main et il ajouta, l’air plus grave :


  • N’en parlons plus. Je te veux, Mélicendre. Entièrement.



Elle s’était suspendue à ses lèvres dévorant chaque mot avec passion, elle crût un instant sentir son cœur s’arrêter, son souffle se couper, être soudainement atteinte d’une fièvre qui consumait sa chair. “C’est de la folie …” Songea-t-elle. Ses nouvelles émotions, nouveaux sentiments, qui jaillissaient de toute part en son être, l’emplissaient de doutes. Elle se parlait à elle-même dans un monologue de tourments : “Et si, ce n’était qu’un effet du sort ? Et si, c’était une conséquence liée aux flots de sentiments qui m’habite de nouveau ? Et si,  rien de tout cela n’était réel … Non, peu importe …” elle passa en revue sa vie rapidement et fini par conclure. “J’ai souffert, je me suis battue toute ma vie, espérant trouver ma liberté, que j’ai obtenu, à quel prix ? … Pour finalement tout perdre, que les anciens me foudroient, ici, maintenant. La seule chose que je possède encore, ce sont ces moments de bien-être et de douceur qu’il me procure.” Elle sortit rapidement de ses pensées et déposa un fougueux baiser sur ses lèvres enroulant plus prestement ses jambes autour de son corps, prenant sa tête dans ses mains délicatement, avec tendresse.  


L’ardeur de son baiser sonna comme une gracieuse approbation aux yeux du Mer. Se laissant aller aux langoureuses caresses, une fois de plus,  il abandonna ses craintes à l’étreinte de la sorcière. Il ne pouvait lui offrir de promesses, mais il aspirait à satisfaire ses désirs, à étancher la moindre sensation de soif. Et lui-même avait soif d’elle. D’une façon intarissable qui le dépassait complètement. Caressant la peau, il fit glisser sa main avide entre les cuisses de Mélicendre, passant ses doigts en de douces et habiles pressions, impatient d’entendre à nouveau la mélodie de ses soupirs. Sa chair réagit instantanément sous ses gestes, elle pinçait ses lèvres au contact de ses mains, réagissant avec émoi, se lamentant de plaisir. Le visage logé dans sa nuque, elle dévorait et savourait sa peau avec ardeur, passant ses mains le long de ses côtes jusqu’au bas de son ventre, le débarrassant de ses braies dans des soupirs las. Il se délectait de son empressement, s’amusait à tourmenter ses sens et la fébrilité de ses gestes en intensifiant ses caresses, il s’exaltait de la voracité de ses baisers. Elle activait ses mains sur sa virilité en des mouvements lascive et ardent, exaltant sous son ardeur.

S’efforçant de ne pas défaillir sous les gestes agiles de la divinatrice, il lui lança un regard de défi, lâchant dans un soupir :


  • Je te parie… que tu… succomberas la première…
  • Hum… Ne me… provoque pas… À moins que… tu acceptes… la défaite. Répondit-elle entre des gémissements d’une voix provocante et suave.
  • J’aimerais… bien voir ça, souffla-t-il en plissant les yeux, haussant le menton d’un air hautain. Sache que… je ne perds… jamais.



Elle arrêta ses gestes pour déposer ses mains à plat sur son torse et dans un sourire malsain se pencha sensuellement dans sa nuque, embrassant son lobe de sa langue.


  • Il n’est… Jamais trop tard… pour apprendre. Murmura-t-elle lascivement.



Sur ses mots, elle parcourut son corps de ses mains, les suivant de sa langue, créant un chemin, au départ de sa nuque, passant sur pectoraux avec douceur, sur ses abdominaux, lentement, en pressant ses mains sur le bas de ses reins, pour terminer sa langoureuse course à son bas ventre. Embrassant sa virilité avec ferveur.
Sous l’ambroisie de son art, il étouffa un gémissement, agité de frissons, basculant la tête en arrière, entrouvrant les yeux et les lèvres, le souffle coupé.


  • T… Tu es sûre que… tu veux jouer à ce jeu-là ?



Elle se fit plus douce, plus allusive et attendrit sa langue, avant de relever ses yeux azurs vers lui, provocante.


  • … Je n’ai rien … à perdre… et… sûre de gagner. Lâcha-t-elle d’un regard aguichant.
  • Provocatrice et… arrogante ? Nul besoin de se demander pourquoi… je perds la raison… pour toi. Très bien, dans ce cas. Je… je ne m’avoue pas vaincu.



Il attrapa la mâchoire de la divinatrice entre sa main pour mener ses lèvres aux siennes, y dardant un fougueux baiser, avant de se saisir de sa cuisse pour la faire grimper à califourchon sur lui, la basculant d’un geste mesuré pour qu’elle lui présente la cascade somptueuse de la chute de ses reins. Il déposa ses baisers le long de son dos, léchant la peau avec convoitise, descendant le long de sa colonne jusqu’au bas de ses reins, mordillant la chair avec passion à mesure qu’elle devenait plus galbée, réveillant toujours plus ardemment son appétit.


  • Je ne ferai qu’une bouchée de toi...



Il la sublimait par la vivacité de sa langue, elle se balançait vers l’avant, tendant son corps sous ses plaisirs, gémissant avec délice, agrippant les draps de ses ongles. Comblé qu’elle s’offre ainsi à lui, il se saisit d’elle de ses deux mains, trouvant un appui qui semblait fait pour accueillir ses mains au creux de ses hanches, avant de laisser glisser ses lèvres vers la douce et moite promiscuité de son intimité, appuyant ses baisers avec dévotion. La sensation était grisante, elle exaltait, étouffant des râles de plaisirs en se mordant les lèvres de retenue.


  • Tu vas capituler, inutile de... te maîtriser ainsi… ton corps parle pour toi, la provoqua-t-il d’une voix caressante.
  • Hum… Cela te… ferait… trop plaisir. Répondit-elle entre deux souffles, impétueuse.



La vérité était que le corps et l’esprit de cette femme le transportaient dans le ravissement, plus qu’il ne voulait bien l’admettre et lui-même luttait contre ses propres sensations, déterminé à gagner les paris qu’il s’imposait, à tel point que le plaisir qu’il en ressentait lui était presque douloureux tant il était vif. Il la défiait, la poussait à perdre, comme elle aurait aimé ne pas entrer dans cette compétition pour s'épanouir totalement sous ses ardeurs, mais elle n'en fit rien, elle tenait bon, résistante, se pinçant l'intérieur des lèvres dans des râles étouffés, attisant sa convoitise en mouvant son corps dans des gestes sensuels.

Les visions et les sensations lui étaient trop puissantes. Résister à ses impulsions lui demandait un effort surhumain tandis qu’il continuait d’embrasser la chair.


  • Cesse d’onduler ainsi, Joli Serpent… supplia-t-il, à bout de souffle.
  • Le … serpent ondule pour étouffer… sa proie. Répondit-elle dans un gémissement. 



Perdu. Il était perdu dans le miel de son plaisir, dans l’hypnose de son corps, dans ce venin qui parcourait ses veines et le plongeait dans la torpeur. La défaite n’avait jamais été si délectable. Pour elle, il abandonnait la bataille. Pour elle, il n’y avait plus de raisons de lutter. Pour elle, il aurait livré les clefs du royaume. Rengainé l’épée au fourreau. Quel besoin d’user de son esprit face au serpent qui chasse l’oxygène de votre cerveau ? Il crut suffoquer, rejetant le visage en arrière pour aspirer l’air goulument, poussant un gémissement rauque.


  • Ah… Mélicendre ! Tu auras raison de moi ! s’exclama-t-il soudain, rageusement.



 D’une pression sur ses hanches, il la contraignit à basculer en arrière et à s’asseoir sur la hampe qu’il lui offrait, plongeant en elle avec vigueur, parcouru de mille spasmes de délices, son visage se froissant, ses sourcils se tordant sous le somptueux supplice. La vision de la cambrure de la divinatrice balayée par la noire chevelure lui faisait pousser les plus lointains soupirs. Elle ne tirait aucune satisfaction de sa victoire, elle se languissait de pouvoir se livrer, savourant enfin, pleinement chaque sensation, chaque contact, se redressant sur sa virilité, s'y épanouissant pleinement dans des râles de plaisirs sensuels.


  • Aes..ril… Gémit-elle dans un souffle caressant.
  • Tu obtiens… toujours… ce que tu veux, n’est-ce pas ? lâcha-t-il, feignant l’énervement, entre deux soupirs.
  • … Toujours.



Elle se redressa, plaçant une main dans sa nuque en soupirant de plaisir, s'agrippant fermement à lui en basculant l’arrière de sa tête contre sa poitrine, plaquant plus fermement son corps contre le sien. 
N'ayant plus de raisons de se battre, il intensifia ses mouvements, abandonnant ses mains à son corps et à sa poitrine qui, tendue dans une posture sculpturale s'offrait à lui comme elle s'ouvrait au ciel, plongeant son visage dans ses cheveux. Toujours plus avide de ses soupirs, il ramena ses doigts au creux de sa chaleur pour accompagner les inflexions de son corps.


  • Quitte à perdre… autant perdre en beauté, lâcha-t-il, dans la tourmente.



Elle n'en répondit rien, elle s'était perdue, perdue dans ses plaisirs en oubliant presque de respirer, gémissant à chacun de ses mouvements, regrettant cette position qui restreignait ses gestes. 
Son corps se tendait de plaisir, elle accompagnait ses mains en des caresses langoureuses, tandis qu'il lui offrait à nouveau toute sa personne, laissant sa fougue le guider, mordant la chair de sa nuque. 


En cet instant, il voulait tout lui donner de lui-même et tout posséder d'elle. Habiter ses songes, posséder ses soupirs, détenir la clef de ses désirs. La seule chose qu'il souhaitait lui laisser désormais était sa liberté. C'est dans cette impulsion qu'il l'enserra dans l'étau de son bras, la harcelant d'impétuosité sans plus contenir ses soupirs de plaisir. Elle n'en tenait plus et dans un mouvement de balancier se retourna vigoureusement, retrouvant ses lèvres, le contact de sa peau sous ses caresses, elle avait besoin de sentir son parfum, d'effleurer sa peau, de goûter sa bouche. Ses caresses se veulent pressantes, ardentes et langoureuses dans des soupirs lascifs, elle laissait sa virilité épouser sa chair.


Il s’étonna lui-même du bonheur qu’il éprouva en retrouvant le visage de la divinatrice ainsi que l’assaut délectable de ses baisers. Elle le surprit par son attitude : elle qui était si lascive, semblait animée d’une passion presque sentimentale à son égard et cette émotion se lova au creux de ses entrailles d’une façon aussi soyeuse que saisissante. Prenant son visage entre ses mains pour mieux s’imprégner de la douceur qu’elle lui offrait, il lui confia l’entièreté de son corps, répondant à chaque impulsion, chaque mouvement, la laissant mener cette danse sulfureuse. Elle sentait ses jambes chanceler, appuyant ses mouvements dans des gémissements de plaisirs, exaltant avec ferveur. Elle s’arrêta un instant quand il prit son visage entre ses mains, son cœur s'affolait dans un rythme intense, tambourinant dans sa cage thoracique vigoureusement. Elle plongea son regard dans le sien, captivée par ses yeux vert, en reprenant son souffle, observant ses lèvres gonflés par sa fougue avant de les embrasser passionnément, plongeant ses mains dans ses cheveux dorés, reprenant  ses à-coups sensuels, prenant possession de chaque centimètre de sa peau, par son étreinte, ses caresses.

Et dans les oreilles du mage battait avec la même intensité les tambours de son cœur. Elle était la cavalière qui le menait à l’ultime bataille dans une chevauchée effrénée. Il l’aurait laissée mener ce combat jusqu’à l’épuisement, chaque secousse le poussant un peu plus près du précipice de son extase. Elle prenait chaque part de lui, de son souffle, à sa magie, jusqu’à son esprit et c’est tandis qu’il ouvrait ses lèvres dans le vain espoir de respirer qu’un seul nom vint accompagner ses soupirs, l’appelant comme une supplique, annonçant qu’il était sur le point de défaillir, il implora :


  • Mélicendre...



Elle jubilait sous ses supplices et caressait son désir avec vigueur, emportée par l’euphorie que l'ouragan des sentiments qui se mélangeaient en elle lui apportait. Elle entremêlait ses doigts dans les siens en relevant ses mains au-dessus de sa tête, pressant un peu plus le bas de son ventre contre sa peau, balançant sa chevelure de côtés avant de fondre dans sa nuque des baisers libidineux, dans des gémissements accordés aux siens. Il pouvait sentir l’impulsion et l’émotion qu’elle plaçait dans chaque baiser et chaque fois que la chaleur de ses lèvres se pressaient contre les siennes, il lui semblait être un peu plus transporté, incapable de se souvenir si quiconque avait déjà déployé tant de passion à son égard. Il resserra avec force ses doigts sur les mains de Mélicendre, trop épanoui d’être pris dans ce piège exquis. Tandis que l’étau se resserrait, que sa tourmente tendait chacun de ses muscles, il pressa un peu plus les mains délicates et, avant d’expirer le dernier souffle de cette course folle, parvint tout juste à supplier une ultime fois, dans un râle étouffé :


  • Je… vais mourir en toi, Mélicendre...
  • … Aesril… Gémit-elle dans un soupir ivre de plaisir en mordant le bombé de sa lèvre.

 
Terrassé de plaisir, la jouissance vint cueillir ses derniers soubresauts avec violence et beauté, de ce même genre de beauté qu’offrait la nature qui les entourait et plus aucun son ne put sortir de la gorge de l’elfe, car le temps et sa vie lui semblaient s’être arrêtés, les mains crispée sur celle de sa dame, les yeux perdus dans son regard de ciel et les lèvres pendues aux siennes, il était complètement, de tout son être, à sa merci. Elle se lova contre lui avec douceur, posant son menton sur son torse faisant marcher ses doigts sur sa peau se noyant dans ses pensées avant de plonger son regard à nouveau dans le sien, dans ses magnifiques et grands yeux vert qui la transporter, elle en était si proche qu'elle eût l'espace d'un instant l'impression de s'y perdre, de voyager dans les forêts verdoyante, luxuriante du Couchant. Sa respiration reprenait son calme habituel, mais son cœur battait toujours tel un tambour de guerre, annonçant une effroyable et sanglante guerre, celle qu'elle-même menait intérieurement pour ne pas voir ce qu'il s'y passait, ne pas entendre ce que la mélodie du tambour signifiait. Sa chair frissonnait soudainement sous la froideur des lieux, elle tira une des peaux pour les couvrir.

  • Je ne me lasserai jamais de tes assauts… soupira-t-elle.
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Trois nuits par semaine Empty Re: Trois nuits par semaine

Dim 13 Fév - 12:13
Il aspirait l’air avec avidité, retrouvant peu à peu possession de ses moyens, les oreilles bourdonnantes sous la cascade de sensations et des émotions que lui avait provoqué Mélicendre. La sentant grelotter contre lui, il plaqua sur elle les peaux qu’elle avait tirées à eux, frictionnant la peau de la divinatrice, faisant passer un peu d’énergie entre ses doigts pour en faire doucement vibrer l’épiderme. Il sourit en entendant sa remarque.


  • J’ignore comment j’ai fait pour me passer de toi durant toutes ces années, avoua-t-il entre deux respirations.
  • C'est peut-être que tu n'avais pas besoin de moi avant, tu vois que je te suis aussi agréable, qu’utile... Répondit-elle taquine en se pinçant la lèvre.



Il darda un regard hésitant vers elle, sondant son expression avant de lâcher avec un sourire en coin, l’air résigné :


  • Ou peut-être que… parfois, il se pourrait que je sois un elfe un peu borné qui se refuse à voir certaines choses… Mais oui, peut-être es-tu arrivée au bon moment, ajouta-t-il en adressant une caresse à la joue de Mélicendre.
  • Parfois” ? Pouffa-t-elle doucement. Je ne crois pas au hasard, je pense que nous nous sommes réellement trouvés au bon moment… 
  • Je me pose une question… Tu n’avais jamais vu notre rencontre ?



Elle plissa les yeux se plongeant dans ses pensées, revenant en arrière plusieurs années auparavant, elle se souvient alors. C'était juste avant son départ du clan, juste avant la première décision qui bouleverserait sa vie, mais bien après les manigances, les déceptions, les douleurs que son clan lui avait apportées. Elle avait trouvé refuge dans les bois, comme c'était devenue, pour elle une habitude, déversant ses larmes aussi vite qu'elle frottait le papier de son crayon après une énième fêlure, cassure avec Magdalena.
Aeva l'avait rejoint dans ses tourments, elle savait qu'elle allait quitter le clan, elle savait qu'elle n'allait rien pouvoir faire pour l'en empêcher, elle comprenait son geste et avait ajouté ceci :  " Une rencontre soignera tes maux, un jour ma fille, mais prends garde car chacune de tes actions auront une conséquence" . Elle sortait de sa réflexion en plongeant ses yeux dans les siens.


  • Moi-même ? Non. Mais je pense que ma mère l'avait prédit… Je ne l'avais pas réalisé plus tôt, à l'époque je pensais que c'était une mise en garde pour m'empêcher de partir. Répondit-elle avec légèreté. 



Il haussa les sourcils, surpris avant de répondre avec une pointe d’amusement :


  • Ta mère aurait vu notre rencontre ? Et que t’as-t-elle dit ? “Prends-garde aux elfes, ma fille, car l’un d’eux croisera ta route et te tiendra éveillée toutes les nuits, prenant d’assaut ton âme et ton corps” ? 



Elle Laissa échapper un rire franc, 


  • Tu penses bien que si elle m'avait dit une telle chose, j'aurais parcouru tout Tamriel à ta recherche Haha. 
  • J'imagine bien… Ton esprit est déviant, dit-il en passant un doigt sur le galbe de ses lèvres, lui adressant un regard plein de sous-entendus.



Il fit mine de réfléchir.


  • Non, je sais, elle t’a dit : “Sois prudente, car un mage viendra conclure un pacte avec toi, mais c’est toi qui emportera son esprit.”



Elle hocha la tête de gauche à droite en souriant,


  • Allons. Vous êtes décidément incapable de garder votre sérieux cher Aesril ! Lâcha-t-elle taquine en imitant une voix grave, faisant référence à des paroles qu’il avait lui-même prononcées. 



Plaçant un bras sous sa tête pour la surélever, il plongea alors son regard dans le sien, l’air grave, profond. Il marqua une courte pause avant de répondre :


  • Mais je suis tout ce qu’il y a de plus sérieux.
  • Ma mère est plus évasive que cela. Reprit-elle en souriant. Mais je suis aujourd’hui certaine qu’elle parlait de toi… 



Elle avait dit ces mots en fixant son regard, perplexe, avant de reprendre plus sérieusement en caressant sa nuque, songeuse. Il fronça imperceptiblement les sourcils, en voyant le regard de la divinatrice se perdre dans le vague, se demandant à quoi elle pouvait bien penser. L'idée que son destin fut déjà mêlé au sien bien des années plus tôt le perturbait grandement.


  • Pourquoi ? Qu’a-t-elle dit ?



Elle se redressa pour s’asseoir sur le lit en fronçant les sourcils, se demandant s’il était prêt à l’entendre, mais décida finalement d’être sincère, elle passait ses ongles nerveusement dans sa nuque, avant de répondre.


  • Une rencontre soignera tes maux,m’avait-elle dit avant de me mettre en garde sur mes choix et leurs conséquences. Ne te formalise pas, je pense aussi qu’elle souhaitait me garder près d’elle à ce moment… Répliqua-t-elle en lui tournant le dos. 



Il posa des yeux tendres sur le dos de la divinatrice, faisant descendre une caresse de ses omoplates à ses reins, d’un revers de main.


  • Comment lui en vouloir… J’aurais tout fait pour te garder auprès de moi, à sa place.



Il plongea à son tour dans les paroles qu’elles avait prononcées, les laissant résonner en lui. “Pourquoi songe-t-elle que je suis la rencontre qui soigne ses maux là où je n’ai fait qu’apporter le chaos dans sa vie…”. Il laissa cependant cette interrogation en suspens. Il n’était pas sûr de vouloir connaître la réponse. Une part de lui avait envie de croire qu’elle avait raison, qu’il était cette rencontre. Sa peau réagit sous ses doigts glissant le long de son dos et sourit légèrement de profil.


  • Hum… Elle n’a pas réussi, elle. Visiblement tu as de meilleurs arguments. Répondit-elle amusée.
  • Un esprit aiguisé, un don pour la magie et un talent pour les plaisirs de la chair… je comprends, il est dur de rivaliser avec cela, plaisanta-t-il en retenant un rire avant de le laisser échapper et de s’esclaffer franchement.
  • Et bien, on ne lésine pas sur l’estime de soi par-ici. S’exclama-t-elle dans un rire se retournant vers lui.
  • Ose me dire que ce n’est pas vrai ! pouffa-t-il en la ramenant vers lui d’une main sur son ventre.
  • Hum… j’hésite… Répondit-elle en feignant une profonde réflexion, un doigt sur le menton, se laissant ramener vers lui.
  • Ah oui ? … Tu es sûre ? lança-t-il en fronçant le nez, faisant mine de se rapprocher de sa gorge, un air vorace sur le visage.
  • Oh… j’hésite encore… Taquina-t-elle malicieusement.
  • Je vais te faire regretter cette hésitation, Joli Serpent... Gronda-t-il, un éclat fauve, dans le regard.



Mélicendre se glissa dans sa nuque sensuellement une lueur provocante dans le regard. 


  • Il est si facile pour le serpent de te piéger entre ses écailles. Souffla-t-elle, en embrassant la peau de sa nuque avec passion.
  • Et si facile pour le mage de t’attraper dans ses sortilèges, murmura-t-il à son oreille en agrippant son cou d’une main pour porter sa nuque à ses lèvres, mordant la chair.
  • Hum… Non pas que tes caresses me déplaisent… Mais ne devais-je pas te parler de Phèbe ? Lâcha-t-elle en soufflant sous ses baisers.



Il se détacha presque immédiatement de la gorge de Mélicendre à l’évocation de ce nom, un goût soudain amer en bouche. Il avait oublié. La divinatrice avait réussi à éloigner ces désagréables préoccupations de son esprit. Il répondit plus sèchement qu’il l’aurait souhaité, son regard basculant sur le côté :


  • Hmm, oui… c’est vrai. Phèbe.
  • Je préfère que nous en parlions… Avant d’oublier totalement. Reprit-elle soudainement sérieuse.



Elle se leva, le corps recouvert d’une peau pour se diriger vers la grande table en bois et se servit un verre de vin, avant de se retourner vers lui adossée au meuble. Il affichait sans fard une mine renfrognée, avant de poser à nouveau ses yeux vers elle et d’esquisser un léger sourire de résignation.


  • Tu veux bien m’en servir un à moi aussi ? Quitte à ne plus partager ta chaleur, autant que le vin réchauffe mon corps.



Elle sourit en pinçant ses lèvres, comme il était difficile de ne pas répondre à l'appel de sa tendresse. Elle servit la deuxième coupe de vin et lui adressa un regard malicieux en laissant tomber la peau prenant les deux coupes à la main avant de revenir vers lui pour lui offrir.


  • Désolée, je devais choisir entre dissimuler ma nudité ou le vin… Voici votre vin. Plaisanta-t-elle, tentant de détendre l’atmosphère.
  • Excellent choix, répondit-il, attrapant le verre, un sourire espiègle accroché aux lèvres. Bien… Je t'écoute. Que te voulait-elle ?
  • Deux choses : L’une me concernant et l’autre… Te concernant. 



Elle se dirigea vers sa robe étendue sur le sol et sortit de ses poches un petit sac en toile, attrapant la peau au passage rejoignant la literie, pour lui tendre le contenu du sac : Les présents de Phèbe, Une médaille, rougeâtre aussi fine qu’un parchemin, de la taille d’une pièce d’or ainsi qu’une pierre, terne, ressemblant à une sodalite polie et recouverte d’inscriptions. 


  • Elle m’a offert ceci… Pour… me protéger des compagnons. Je les ai déjà sondés, il n’y a aucuns pièges… Elle m’a avoué qu’ils recherchaient notre mort à tous les deux. Expliqua-t-elle en plissant les yeux. 
  • Qu’ils veulent nous voir morts n’a jamais fait le moindre doute à mes yeux.



Il ôta les objets du sac pour les déposer au creux de sa paume avec la plus grande précaution, analysant le talisman, puis la pierre, exposant celle-ci à la lumière pour mieux la distinguer, avant de se concentrer pour en capter l’énergie magique. Cela ressemblait bien à Phèbe, nul doute possible. Ces objets ravivaient le désagréable souvenir de l’espion qui avait placé sur lui un enchantement appartenant à la brétonne acariâtre. En revanche, le talisman l’intriguait. Il pouvait en sentir l’anormale puissance qui s’en dégageait et chuchotait des mots à l’invisible. 


  • Ce qu’elle t’a donné semble précieux. De quoi s’agit-il ?
  • La pierre est une sorte de bouclier, qui selon elle pourrait me protéger d’un sort en le parant, une seule fois. Le médaillon ne vient pas de Phèbe c’est un cadeau qu’on lui aurait fait, il me permettrait de me dissimulée, enfin de dissimuler ma présence magique, comme si j’avais disparu de la surface de Nirn, mais il a ses limites également il ne dissimule que certaines formes de magies. 



Elle observait les expressions d’Aesril, le changement de lueur dans ses yeux la captivait, l’intriguait.


  • Tu sembles… Contrarié ?  



Il tourna les yeux vers elle, songeur, faisant naviguer ses pupilles sur le joli visage qui semblait se préoccuper de lui.


  • Tout ceci est d’une grande valeur et très généreux de sa part. Je me demande seulement… Pourquoi ? Pourquoi ferait-elle une chose pareille, alors qu’il me semble évident que nul à la Citadelle n' approuverait un tel geste.
  • C’est la question que je me suis posée également, il semblerait qu’elle n’a aucunement plus peur des représailles que de ce qu’elle a déjà vécue… pour le reste, je crois qu’elle m’apprécie… Réellement… Répondit-elle en pinçant ses lèvres.  
  • Elle t’apprécie ? répéta-t-il en fronçant les sourcils. Décidément, je crois qu’elle restera un mystère à mes yeux… Elle semble se prendre d’affection pour tous les parias et les loups solitaires qui foulent cette terre. 
  • Il semblerait… Je pense surtout que tout comme toi, elle comprend mes choix et voit qui je suis, je pense que tu as dû le ressentir aussi… Phèbe voit les choses dans leur entièreté. Elle marque une pause avant de reprendre. C’est peut-être aussi notre chance de survivre...



Il baissa les yeux vers les charmes qu’il tenait dans les mains avant de les remettre dans le petit sac, les lèvres pincées dans une expression amère.


  • Je ne mettrai pas mon avenir et ma vie entre les mains de cette femme.
  • Que c’est-il passé entre vous ? Demanda-t-elle sans y réfléchir.
  • Rien… rien de particulier. Enfin… Je ne saurais expliquer. Mais je la sens inconstante, tiraillée, incapable de prendre une décision sans être influencée par ses émotions. Et sa tendance à vouloir remettre les gens dans ce qu’elle considère être “le droit chemin” est insupportable. Je la trouve tout aussi dangereuse que les autres.
  • Je pense qu’elle l’est, tu as raison, mais je sens ton animosité envers elle, cela a changé depuis la dernière fois où nous en avons discuté quand elle était venue me voir… Elle m’a confirmé qu’elle espérer nous aider a changé, je pense qu’elle voit en nous son propre reflet…  
  • Je crois qu’elle et moi ne pourrons jamais nous comprendre, lâcha-t-il avec lassitude. Mais peu importe, si les caprices de son cœur servent nos intérêts, tant mieux. Le principal est qu’elle n’ait pas cherché à te nuire. Ainsi la raison pour laquelle elle voulait te rencontrer était de te protéger des Compagnons ?
  • Non, c’était la secondaire… La principale te concernait, toi. Elle te cherche, enfin, elle cherche… Valriel, elle voulait que je retrouve ta trace grâce à la broche qu’elle t’a offert. J’ai refusé, à la place, je fais la messagère. Répondit-elle en portant ses lèvres à la coupe.



Il adressa une caresse a la joue de Mélicendre, un sourire mélancolique sur les lèvres.


  • Merci, Joli Serpent. Ta loyauté a beaucoup de valeur à mes yeux, tu sais.



Il s’adossa au lit, étirant ses jambes en s’enveloppant dans une peau, avant de prendre une gorgée de vin.
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Trois nuits par semaine Empty Re: Trois nuits par semaine

Dim 13 Fév - 12:14
  • Elle veut voir “Valriel”... Voilà une formulation bien étrange. Qu’espère-t-elle au juste ? Trouver un brave et serviable petit écuyer ? Je pensais qu’elle n’avait pourtant jamais été dupe sur la personne que je suis…
  • Je lui ai posé la question, car cela me semblait intéressant, la réponse ne m’a pas satisfaite. Elle souhaitait voir la personne à qui elle avait offert la broche… Donc Valriel, elle refuse de voir que Valriel et Aesril ne font qu’un. Je te serais loyale et fidèle à chaque instant mon beau mage. Reprit-elle dans un sourire narquois.  



À ces paroles, il plongea un regard chargé d’intensité dans les yeux de la divinatrice avant de lever les yeux au ciel en repensant à Phèbe.


  • Comment peut-on être à la fois aussi avisé et aussi aveugle… Enfin. J’espère que ce n’est pas un piège ou quelque chose dans cet esprit.



Elle posa ses mains sur son torse pour y déposer à nouveau son visage, 


  • Je ne pense pas que c'en soit un, pour me voir elle a pris des risques, elle ne nous piègera pas. Elle sait de quoi tu es accusé et elle sait que je suis complice pourtant, elle m'a donné de quoi être protégée.



Attendri par l’attitude affectueuse de la divinatrice, il enroula son bras autour d’elle avant de répondre, songeur :


  • En effet… Malgré tout, rien ne dit que si elle n’a pas cherché à te piéger, elle n’en fera rien pour moi. Elle est loin d’être sotte. Elle se doute que si elle me met hors d’état de nuire, la “menace” sera contenue. Ce qu’ils veulent, c’est Silgrid. Et faire justice. 



Il reposa ses yeux graves sur elle, resserrant son étreinte.


  • Et ils te sous-estiment, je pense.
  • Tu as raison, nous ne devons pas baisser la garde, même si j’avoue étrangement éprouver de l’affection pour elle… Elle m’a prise de court avec ses présents… 
  • Oui, elle a déjà fait cela avec moi. Ses élans spontanés de générosité sont troublants. Mais ils ne doivent pas nous attendrir l’esprit. N’oublie pas que la gemme-espion que j’ai trouvée sur moi portait la signature magique de Phèbe. Toutefois, je vais peut-être réfléchir à aller la voir…
  • Hum… C’était donc ça ? Que s'est-il passé ? Demanda-t-elle inquiète. 
  • Je n’en suis pas tout à fait sûr. Mais je la soupçonne d’avoir voulu me faire suivre.
  • Cela n’a pas de sens. Pourquoi te faire suivre et me demandé de te retrouver ? C’est trop brouillon pour ressembler à Phèbe.
  • Je ne sais pas… Avec elle, je m’attends à tout. Et je ne parviens pas à savoir pourquoi cet homme qui s’est introduit chez moi possédait cette pierre. Tu crois qu’il l’aurait volé ?
  • Possible… Oui, cependant il me semble compliquer de s’introduire a la Citadelle et de voler la femme qui doit surement avoir un bureau excessivement bien protéger, connaissant sa paranoïa.
  • C’est ce que je me suis dit. C’est pourquoi, je resterai prudent. Il faut que je choisisse un lieu sûr pour notre rencontre. Au cas où les Compagnons tenteraient de me prendre en embuscade.
  • Un lieu public me semble être adéquat, tu as raison, il ne faut pas prendre de risques inutiles. Acquiesça-t-elle en passant la main sur sa joue.
  • Tu as raison… ce serait même la solution la plus intelligente. Un lieu que je maîtrise, un terrain connu.
  • Tu as une idée ? 
  • Le Couchant. Il y aura la Poursuite Divine, cela ne leur facilitera pas la tâche. Il faudra que ça se passe en ville. Dans un endroit au vu et au su de tous.
  • C’est une bonne idée, tu as un lieu en tête ? 



Il fit tourner le vin dans la coupe, pensivement, observant la lumière réfléchir sur le verre. 


  • Pas une auberge, c’est trop bruyant et il est aisé d’y introduire une arme… Pas dans la rue non plus, c’est trop exposé. Il me faudrait un lieu suffisamment privé pour me mettre hors de danger et assez ouvert pour qu’elle accepte de s’y rendre… Ce n’est pas vraiment le genre de lieu qui coure les rues. Qui plus est, je me demande comment je vais m’y prendre pour la convier sans que...



Il interrompit sa phrase et son geste, les lèvres entrouvertes, les pupilles papillonnant de droite à gauche tandis qu’il réfléchissait.


  • Sans que ? Reprit-elle dans un sourire en coin en hochant la tête de gauche à droite.
  • La convier… une invitation ! Je crois que je tiens une idée, Joli Serpent, lança-t-il, une lueur vive illuminant fièrement son regard.
  • Merveilleuse idée ! Auras-tu besoin de moi ? Demanda-t-elle d’un regard complice.
  • Tu as pris assez de risques comme ça pour le moment. Et je pense que mon idée me mettra hors de danger, quoi qu’il arrive. Il y a un grand concert qui aura lieu à Lillandril prochainement, Dorilwën me rebat les oreilles avec cela depuis des jours, j’en ai reçu une invitation. C’est là que je retrouverai Phèbe. Ça me semble tout choisi : un lieu gardé, confiné, sans armes… et au moins, je pourrai trouver une source de distraction si j’estime avoir perdu mon temps dans cette rencontre.
  • J’en serais presque jalouse, comme je l’envie… Dit-elle en haussant un sourcil d’un sourire vicieux en coin. Cette idée est parfaite, fais attention à toi et… préviens-moi si tu as besoin.



Il lui jeta un regard à mi-chemin entre l’amusement et la surprise.


  • J’ignorais que ce genre d’événements te plaisait… Aimerais-tu que je t’emmène assister à l’un d’eux, un jour ?



En prononçant ces mots, il réalisa alors l’étrange et plaisante sensation que de s’imaginer pouvoir partager un tel moment avec elle, lui qui n’avait jamais eu l’occasion ou l’envie d’offrir un rendez-vous galant à qui que ce soit. Cette bribe de vie apaisée et simple le renvoyait à un lointain sentiment de mélancolie. Comme si cela semblait trop beau pour lui appartenir. Comme si l’obscurité allait finir par le rattraper inexorablement. La gorge nouée, il reprit une autre gorgée de vin pour mieux en dissiper la sensation. Elle réalisa le malaise qu’elle avait créé et ne s’attarda pas sur le sujet, détournant son regard vers l’atelier d’alchimie en pinçant ses lèvres.


  • Qui sait peut-être quand tout cela sera fini, si tu ne me tues pas avant… J’ai… moi aussi offert des présents à Phèbe.
  • Tu as quoi ?! s’exclama-t-il en manquant de s’étrangler.



Elle plissait les yeux sous le léger éclat de sa voix, elle savait que cela n’allait pas lui plaire et se redressa face à lui en posant ses mains sur ses cuisses.


  • Tu m’as bien entendu… Ne t’énerve pas. Demanda-t-elle avec douceur. 



Il pinça les lèvres avec contrariété, mais s’apaisa en entendant la demande formulée avec aménité.


  • Tu ne lui dois rien, pourquoi faire une chose pareille ? Certes, elle t’a aidée, mais nul besoin de se montrer reconnaissants. 
  • Je sais. Mais c’est fait. Je ne sais pas cette femme me trouble, en tout cas rien qui puisse nous nuire rassure-toi.
  • Dans ce cas, tu es sûrement plus bienveillante que moi. Lorsqu’il s’agit de servir mes intérêts, je n’ai pas d’élans de générosité envers ceux qui pourraient potentiellement me mettre des bâtons dans les roues.
  • Je sais que je n’aurais pas dû… Mais je me suis laissé attendrir.



Il la sonda de ses yeux, parcourant les émotions sur le visage de la divinatrice, perdu dans les réflexions que ses mots suscitaient en lui, cherchant à se remémorer une fois où il aurait laissé son esprit se plier aux charmes ou aux faiblesses d’autrui. Il se souvint alors que lui-même avait laissé Phèbe l’approcher, qu’il lui avait montré son visage, misant sur ses capacités d’indulgence, où il l’avait laissée discuter avec lui lorsqu’elle l’avait suivi et enfin, lorsqu’il avait tenté de lui parler, véritablement, de lui expliquer ce qu’il était. Ou même encore, avec Mélicendre. Oui, cette femme était l’exemple le plus flagrant que lui aussi, pouvait laisser son esprit s’attendrir. Il en était même venu à lui offrir sa confiance. Alors, le geste de la divinatrice envers Phèbe… il ne pouvait que le comprendre.


Son regard se radoucit et il adressa alors une caresse à la joue délicate de la nymphe étendue à ses côtés.


  • Tu ne serais pas la première, ne t’en fais pas. Que lui as-tu donné ?



Elle rabattit son regard sur lui, en penchant légèrement la tête, comprenant alors que ses paroles faisaient écho en lui.


  • Une pierre et un enchantement de peau. La pierre lui permettra, du moins c’est ce que je lui souhaite, de faire la paix avec ses démons qui la brisent et l’enchantement, et bien… Lui permettra de m’invoquer si elle a besoin de mon aide, comme elle l'a fait pour moi… 



Il serra la mâchoire. Il avait beau chercher à faire un effort, il n’aimait pas cette idée.


  • Ainsi, au moment où elle aura choisi de retourner sa veste, il lui suffira de t’invoquer pour que tu files te perdre dans un piège… Oui, bon choix de présent… lâcha-t-il avec amertume. 
  • Elle ne peut m’invoquer seulement si elle est en danger… Je n’imaginais pas que cela te toucherait autant. Répliqua-t-elle en plissant les yeux.



Il rejeta le buste en arrière, quelque peu piqué au vif, levant un index pour indiquer sa désapprobation, entrouvrant la bouche pour répondre, se ravisant, puis reprenant :


  • Ce n’est pas que… Je n’ai pas… Je ne voudrais seulement pas qu’il t’arrive quelque chose juste parce que tu t’es laissée trompée par la prétendue bienveillance de quelqu’un. 



Il acheva, abandonnant son air revêche, baissant les yeux sur son verre.


  • Tout le monde… n’est pas comme toi. 



Elle reprit ses mots perplexes, haussant un sourcil, en observant le manège de ses lèvres hésitantes.


  • Comme moi ? Je ne suis pas dupe… Je sais ce que je risque… quitte à mourir autant que ce soit par la main de quelqu’un que j’apprécie. Lâcha-t-elle en pinçant sa lèvre, regrettant immédiatement ses mots. 



Il pinça les lèvres à son tour, la mâchoire toujours verrouillée et, dans un imperceptible hochement de tête désapprobateur, le visage penché en avant dans un regard sombre, il posa une main sur la bouche de Mélicendre avant de lui intimer sévèrement :


  • Ne dis pas n’importe quoi, Joli Serpent.



Elle amplifia son regard, dissimulant un léger sourire sous la main d’Aesril, puis la retira de sa bouche délicatement, gardant sa main dans la sienne.


  • Pardonne-moi… Murmura-t-elle avec sincérité. 



Il ne répondit rien, basculant à nouveau le regard sur le côté, serrant la main de la sorcière, songeant avec aigreur : “Ils feront tout pour me déposséder de ce qui compte à mes yeux…


  • Aesril ?



Les sourcils froissés dans une expression douloureuse, il renvoya alors ses pupilles se lover dans les yeux de la divinatrice, dans ces yeux qui voyaient tout et qui l’avaient toujours regardé sans défaillir. Baissant le regard sur le pendentif qui ceignait sa gorge, il songea à quel point ceci était une bien maigre protection face aux dangers qu’il lui faisait courir. Et il se rappelait la promesse qu’il s’était faite à lui-même, celle d’être un socle sur lequel elle pourrait s’appuyer en toutes circonstances. Il savait que ce n’était pas le moment de faiblir. Alors, il s’éclaircit la gorge et répondit simplement :


  • Embrasse-moi, Mélicendre. 


Elle ne répondit rien de plus et s’exécuta simplement. Qu’y avait-il de plus à dire ? Ils savaient tous deux ce qui les attendaient, ils en avaient parlé à de nombreuses reprises, la menace planait au-dessus de leur tête, menaçante et impétueuse. Il ne restait rien d’autre à faire que profiter de l’instant présent ce moment hors du temps qui leur était accordé, un instant, une heure, un jour, une semaine de plus. Son souffle se coupait quand elle entendit son nom s'évader de ses lèvres, tel un supplice, alors elle s’y aventura avec passion, prenant son visage dans ses mains, le piégeant ainsi de ses baisers. Les lèvres de la divinatrice lui apparurent comme une délivrance à ses pensées morbides. Il s’y plongea avec ferveur, électrisé. Tout pourvu qu’elle ne le lâche pas. 


Malgré tout, il se détacha doucement d’elle, s’efforçant de reprendre contenance et la scruta avant de dire calmement :



  • Ta vie est précieuse. Ne joue pas avec, s’il te plaît.
  • Il n’y a que toi qui puisse jouer avec… Souffla-t-elle dans un soupir. 
  • Il y a des jours où je me demande si j’ai toujours envie de jouer… lâcha-t-il à mi-voix.
  • Que veux-tu dire ?
  • Je… Cela fait tant d’années que je travaille à mes projets. Je me demande parfois si cela ne m’a pas fait oublier certaines choses. Ou passer à côté d’instants plus simples.
  • Tu es quelqu’un de déterminé… Tu poursuis ton but. Il y a un moment pour toutes choses selon moi... 



Son regard brilla d’une lueur éclatante.


  • Lorsque mon projet sera fin prêt… Oh, tu verras comme ce sera grandiose ! Une création tel que nul n’en a jamais vue depuis des temps immémoriaux.
  • En y songeant, il est vrai que tu ne m’en as jamais parlé…
  • Oui… C’est un projet qui me tient à cœur. Le résultat de presque toute une vie de recherches. Ce n’est pas le genre de chose dont je parle à tout le monde.
  • Oh… J’ignorais que tout le monde se trouvait dans ton lit… Répliqua-t-elle en haussant un sourcil.
  • Cette place portera toujours ton nom, ta chaleur et ton odeur, se surprit-il à dire avant même d’y réfléchir plus longtemps.
  • Aesril… murmura-t-elle tendrement.


Elle porta un baiser langoureux à ses lèvres, entremêlant ses doigts dans ses cheveux avec fougue. Ses mots avaient résonné en elle déclenchant une vague de flamme ardente au plus profond de son âme. Il écarquilla les yeux, étouffant une expression de surprise, se délectant de la fougue de la divinatrice.


  • Hmm… Qu… que t’arrive-t-il ?
  • Ce sont tes mots… tes mots, qui me rendent ivre de désirs…
  • Qui aurait cru… que j’étais un si bon orateur… souffla-t-il en déposant sa main au creux de son dos.
  • Celui qui tourmente mon âme… murmura-t-elle sensuellement. 
  • L’ironie, c’est que c’est toi qui parvient toujours à étourdir la mienne, poursuivit-il en se laissant faire. Comment y parviens-tu ? C’est pourtant moi, le manipulateur des âmes…
  • J’ai appris à te contrôler à force de te pratiquer… Pouffa-t-elle dans un sourire lubrique en reprenant ses baisers.



Il se fendit d’un sourire narquois, réprimant un rire.


  • Oh, Mélicendre, ne t’arrêteras-tu donc jamais ? Et moi qui croyais qu’après avoir eu ce que tu voulais la première fois, tu chercherais une autre source de convoitise… plaisanta-t-il entre deux baisers.
  • Il faut croire… Que tu es le genre de convoitise qui se garde précieusement.  



Une fois de plus, il ne put s’empêcher d’afficher son étonnement. Cette remarque le marqua, plus qu’il ne l’aurait voulu. Mélicendre n’avait jamais manifesté la volonté de se lier à une personne en particulier, se montrant ouvertement volage et détachée. Et maintenant qu’il y repensait, bien qu’elle lui avait toujours manifesté son attachement, il réalisa la place qu’il semblait occuper pour elle désormais et cela le déstabilisa. Il songea à sa dernière lettre, aux mots qu’elle avait employés pour s’adresser à lui avec tant de tendresse, tant… d’amour ? Ses entrailles se resserrèrent en s’imaginant qu’elle puisse ressentir de tels sentiments à son égard. Il plongea une main dans la chevelure de la divinatrice en dardant un autre baiser plus appuyé sur ses lèvres.


  • Alors garde-moi auprès de toi. Fais de moi la pièce maîtresse de ta collection si le cœur te le dicte.
  • J’y compte bien… Répondit-elle en appuyant des caresses, dardant des baisers passionnés sur ses lèvres.



Et c’est ainsi qu’une nouvelle fois, la passion emporta à nouveau leurs âmes et leurs cœurs, dans le tumulte des émotions que les mots ne pouvaient exprimer, laissant les gestes et les silences devenir les libres interprètes des sentiments complexes qui se bousculaient en eux.
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