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Au détour d'une étagère
Mer 20 Oct - 20:41
Cette histoire se déroule bien avant les terribles accidents qui chassèrent les Compagnons de l’Aube loin de leur foyer. Ancre-les-mots était fier de sa journée. Il avait commencé tôt par classifier les messages déjà délivrés, avait ensuite replacé tout ces ouvrages que les gens croyaient bon d’abandonner sur une table, et avait pu brièvement fureter dans le quartier des officiers. A midi, il avait surpris une conversation délicieuse entre Mathilde la lavandière et Fait-plein-de-soupe la cuisinière, avant de remonter gaîment pour pouvoir à loisir échanger avec ses collègues les derniers manuels de culture sur terre grasse contre un livre sur l’histoire de l’empire qu’il avait de toute façon en doublon. Tout se déroulait bien et il avait raccompagné le bibliothécaire à l’entrée quand en remontant il eut la surprise de voir quelqu’un attendre patiemment devant les rangées de livres.
C’était une petite argonienne menu qui scrutait avec un regard perçant le moindre recoin de la pièce. Quand elle l'entendit, elle se retourna vivement. Des pieds à la tête puis dans l’autre sens, elle le détailla. Sa queue bat le sol exprimant une grande satisfaction et Ancre-les-mots frémit. Alors d’une voix grinçante la visiteuse dit :
- Mon beeko Zahïrk m’envoie. Je cherche celui qui connaît les livres et sait les écouter.
- C’est moi qui gère la bibliothèque.
- Oh !
La femme sourit de ses dents pointus offrant une terrifiante grimace qui fit frissonner Ancre. Elle s’approcha en ondulant et Ancre mal-à-l’aise du se déplacer pour mettre une chaise entre eux.
- Et qu’est que je peux faire pour vous et ... Zahïrk ?
- Une liste il a préparé. Des ouvrages pour sa dulcinée.
- Faites voir ? Han, je vois...
Alors que l’archiviste passait sa griffe sur la liste en réfléchissant. L’argonienne approcha encore en continuant d'une voix doucereuse:
- Vous travaillez toujours ici ?
- Mmh ? Oui.
- Vous êtes un compagnon ?
- Non du tout, je suis le scribe.
- Oh... et d’où venez vous écaille de nuit? se rapprochant assez pour observer le motif de serpent sur son corps
- De Coeur-ébène, puis réalisant la proximité de l’étrangère il bondit, Qu-que.. ? Mais ça va pas? Je n’ai pas besoin de profiter de votre odeur fétide de sueur et de combat!
- Très intéressant.... Je me nomme Tourbe-Moirée.
- Les livres dont vous avez besoin se trouvent dans les étagères du fond, troisième rangée ! s’empressa de dire l’archiviste en lui rendant la liste.
- Hum et si je ne parvenais pas à les trouver ?
La distance entre eux étaient absolument révoltante. Ancre-les-mots avale sa salive et tourne autour du mobilier pour s’éloigner. L’argonienne le fixe de ses yeux oranges avec ... Amusement. Elle penche la tête attendant sa réponse.
- J-je euh... Ce n’est pas compliqué tout de même ! C’est très bien rangé en plus ! Le premier demeuré venu pourrait s’en sortir.
- Peut-être que je ne sais pas lire, fit la femme en passant une langue incroyablement longue sur ses lèvres
- Ça, ça m’étonnerais ! Je sais que vous étudiez au Magistérium, aussi surprenant que ça soit quand on constate vos manières.
- Ooh vous en savez beaucoup sur moi pour quelqu’un qui ne me connaît.
- Tout le monde sait cela, rien de surprenant.
- Tes mots sonnent faux, saxhleel d’ébène. Ce que ton esprit pense est bien différent de ce que dit ta langue.
- Je ne vous permet pas de m’insulter de menteur!
- Mensonges et vérité sont deux facettes d’un même joyau, jamais je ne porterais une telle accusation, Tourbe-Moirée s’avança à nouveau vers lui en déhanchant,
- Vous n’avez pas de livres à aller chercher? S’indigna-t-il
- Alors? Pourquoi en sais-tu tant à mon sujet? Serais-tu intéressé par ma personne, susurre la femelle
- Moi? Mais pas du tout! Je vous dit que tout le monde…
- ...le sais! J’ai entendu les mots mais je sais aussi que peu de nos compagnons me connaissent et encore moins mon nom alors ceux qui saurait pour le Magistérium se compte sur les griffes d’une patte.
- Et bien j’ai bien dû entendre cela quelque part. Je ne l’ai pas inventé.
- Hum intéressant, elle réussit à l’acculer à une table et il roula des yeux pour trouver une issue
- Tr-très bien ! Je vais chercher vos livres!
Ancre-les-mots voulait juste se débarrasser au plus vite de cet individu qui souillait sa bibliothèque de sa présence. Il trota à pas de velours jusqu’à la bonne rangée. Il lui fallut peu de temps pour trouver les ouvrages. Un seul ne semblait pas se trouver là. Il tâtonna sur plusieurs étagères et se pencha en vain. Une voix derrière son oreille le surprend:
- Les livres ont-ils pris leur jambes à leur cou ?
- Aaarh !
Ancre se retourna brusquement et se blottis contre l’étagère en sentant la présence de cette dévergondée à ses côtés, là juste dans son dos :
- Mais qu’est ce vous faites bon sang ?!
- Je me demandais ce qui vous prenez tant de temps.
- Je prépare vos ouvrages, s’agaça Ancre,
- Moi qui croyait que ce n’était pas compliquer…. railla Tourbe-Moirée
Ancre ne répond rien mais prend note. Ainsi donc c'était elle l’argonienne femelle de la guilde? Une vraie teigne visiblement! Une créature écoeurante dont il savait qu’elle fricotait avec des êtres impies… du même genre en plus! Deux femmes ensemble, répugnant! Décidément il ne comprendrait jamais le besoin frénétique que les gens ressentaient de se faire peloter par quelqu’un… surtout comme ça! Bon et ce livre où pouvait-il être? Dans la section histoire des peuples de Tourbevase peut-être…
Ancre se tourne pour essayer de passer au-delà de l’argonienne… qui ne bougea pas.
- Excusez-moi, mais je dois aller par là.
- Hum.
Tourbe ne remua pas une écaille et penche la tête. Ancre calcule comment passer sans la toucher… impossible. Tout bonnement impossible! Il dépassait presque les rangées de livres et elle était minuscule. Il haïssait l'idée que quelqu'un soit dans sa sphère de confort. La nervosité et l'anxiété le gagnèrent. Il devait absolument lui échapper, mettre de la distance, retrouver le calme de sa bibliothèque. Il voulait être seul! Il voulait qu’elle parte. S’il avait été humain il aurait transpiré à grosses gouttes. A la place son épine dorsale se hérisse et sa queue bat le sol au plus grand amusement de l’argonienne
- Vous pourriez vous décaler?!
- Oui.
- Et bien.. allez y!
- Non.
- Quoi?
- Je peux me décaler ne signifie en aucun cas que je le veuille.
- Bon ça suffit. Vous les voulez ses livres ou pas?
- Non, susurra-t-elle narquoise, j’ai trouvé une bien meilleur activité
L’Archiviste avait le sang froid pourtant il eut l’impression qu’il s’était glacé dans ses veines. Que voulait-elle dire? Que c’était lui… l’activité? Elle approcha une patte griffue de lui.
Ancre sentit la panique monter. Du plus profond de son être, il lui répugnait de se faire toucher par quelqu’un. Qu’on l’effleure ou le saisissent, il ne pouvait le supporter. Elle ne devait pas le toucher, pas le toucher, PAS LE TOUCHER! Acculé, piégé, bloqué, sa réaction fut immédiate: Ancre-les-mots la projeta de toutes ses forces en arrière. Tourbe-Moirée percuta violemment l’étagère avec un cri de douleur. Au point de s’ouvrir le crâne. Ancre-les-mots en profita pour tenter de s’échapper vers la sortie, il l'enjamba et… se retrouva soudainement plaqué contre une rangée. L'argonienne montrait les crocs babines retroussées, les yeux comme de simples fentes. Son bras bloquait la respiration de Ancre et des aiguillons venimeux menacent de le toucher. Grognement menaçant:
- Ce n'est pas très gentil.
- Lâchez moi…., s’asphyxie Ancre
- Votre incivilité depuis mon arrivée est inexcusable. Elle mérite compensation.
L'archiviste était figé. Absolument incapable de bouger. Le contact d'un autre, sa proximité… Cela le rendait dingue. Sa respiration s'accélère proche de l'hyperventilation, il ne maîtrise plus ses mouvements, il n’arrive plus à réfléchir. Tourbe-Moirée semblait se délecter de le voir ainsi agir comme une proie prise au piège. Elle lécha sa joue: " Une succulente saveur de menthe poivrée." Sa main libre court sur le torse de Ancre puis glisse pour saisir sa queue qui fouettait le sol avec malaise. Elle l'empoigne fermement et la fait glisser entre ses griffes. Vertèbre par vertèbre. Il glapit mais reste tétanisé.
- D'un mâle et d'une femelle tu as les apanages. Si loin de l'Hist comment pourrais t-il en être autrement? Perdu dans l’héritage d’un autre. Lui pourrait aider.
Ancre-les-mots n'entend pas ses mots. Des étoiles clignotent sur ses rétines. Sa respiration, à présent obstruée, rapide et courte. Il n'a plus vraiment la capacité de réfléchir puisqu'une seule chose l'obsède : ne me touche pas! Sa voix n'est qu'un gargouillis. L'argonien à peau de cobra réussit finalement a poussé un feulement et à sortir agressivement sa langue fourchue et ses deux crocs.
- Ainsi tu as bien des instincts saxhleel, enfants loin des racines.
Mais cette victoire est de courte durée car Tourbe-Moirée n'en avait pas fini. Cruelle, elle plaque son corps au sien et continue sa besogne. Le serpent couine mais elle n'interrompt pas ses gestes. Au contraire semble prendre un malin plaisir à masser à travers ses braies une masculinité endormis en murmurant de plaisir à son oreille. Elle se fichait de son consentement.
Le niveau de stress plonge le serpent dans un état duquel il ne peut se soustraire. Ancre-les-mots sens sa conscience succombée alors que l'épilepsie progresse, ses muscles sont secoués de convulsions, ses yeux roulent frénétiquement, il étouffe, s'étrangle, un filet de bave sort de ses narines et de sa bouche. Sa tête remuée en toute sens, menaçant de lui faire un commotion.
Quand il s'effondre, Tourbe-Moirée le regarde un instant convulser sans agir. Elle avait cherché à le pousser à bout, elle avait réussi. Fataliste, elle se dit que les lukiuls étaient vraiment malchanceux, tant de maux, de maladie que le Marais leur aurait épargner en les faisant renaître. Après cette pensée seulement, elle décide d'intervenir. Pour l'empêcher de l'avaler, elle attrape la langue du malade dans sa bouche. Ensuite elle déchire un morceau de sa tunique pour coincer ses dents afin qu’il ne la sectionne pas malencontrueusement. Elle le place de façon à dégager ses voies respiratoires sans que sa salive ne risque de l'étouffer et maintient sa tête pour qu'elle ne se cogne pas.
Comme la crise ne passe pas, elle commence un chant tribal à l'intention des siens et son énergie semble couler en l'argonien en réponse à ses prières. Après quelques minutes interminables, la bibliothèque et son protecteur redeviennent tranquilles. Il lui faudra encore une heure pour émerger de son sommeil. Il est allongé au sol, elle est en tailleurs sur un tabouret attentive. Il grogne avec agressivité. Tourbe-Moirée sent qu'il ne plaisante pas. Elle reste sur ses gardes.
- Partez.
- Cette maladie est commune chez les lukiuls. Notre Hist peut la soigner, la tribu peut…
- Partez!
- Refusez la réalité ne l'a fait pas disparaître. Aujourd'hui tu survis mais la prochaine fois?
- PARTEZ!
Il grogne en se redressant. Tourbe-Moirée sent immédiatement le danger. Il est fort, rapide et tenace. Il a l'air furieux et se sent menacé. Ce type de reptile avait des morsures empoisonnées souvent mortelles. Elle glisse de son support pour reculer.
- Si un jour tu cherches un remède. Tu sais où le trouver.
Elle saisit les livres et Ancre-les-mots y vit un provocation. Il se tend et feule sa langue fourchu siffle. Elle ajoute:
- Nous nous reverrons car telle est ma volonté. Mais la prochaine fois… tu ne résisteras pas.
Elle lui sourit en passant sa langue sur ses lèvres et dès qu'elle fut partis il courut s'enfermer dans la minuscule pièce contenant son lit en verrouillant la porte. Une seule question résonnait dans sa tête : qu'avait elle pu faire pendant qu'il était inconscient? Aurait-elle osé profiter de son état? Pourquoi se doute incidieux… Qu’avait-elle fait...
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