Un charmant Uxith

Un charmant Uxith

Zahirk et Divine avaient pris du temps pour eux et avaient pu enfin passer des moments délicieux ensemble dans leur nid douillet sans les perturbations de ces peaux sèches de Beek-Ojel.

Depuis la séparation des Compagnons, Zahïrk qui prenait déjà ses distances depuis un bon moment avait décidé, sans grande difficulté, de se consacrer pleinement au bonheur de son ménage et vivait simplement avec sa douce et tendre Beeko.

Les marais leur étaient favorables, ils ne manquaient de rien. Divine venait de reprendre le travail depuis quelques semaines, elle commençait tôt le matin, rentrait parfois très tard le soir, épuisée, mais heureuse de retrouver son Uxith et son Beeko autour d’un bon repas préparé par ses soins, elle lui racontait ainsi ses aventures du jour.

Quant à lui, il passait la plupart du temps à entretenir leur nid, se promener parfois, récupérer ce qui pourrait embellir leur Uxith ou même achever de garnir leur repas les jours où la terre regorgeait de délicieux vers dodus ! *Slurp*

Il flânait et quand l'occasion s'y prêtait, s'étendait dans le hamac tressé avec de la lecture dans leur jardinet, attendant impatiemment le retour de Divine.

J'espère qu'elle ne sera pas de retour trop tard aujourd'hui, j'ai dégoté de jolis champignons ! Ça devrait être parfait avec des nouilles au vers !

Il commençait à s'assoupir tandis qu'elle passait la porte de leur jardin, sa besace a la main en cherchant Zahïrk du regard, quand elle l’aperçut allongé sur son hamac, ses lèvres s’étirent, laissant apparaitre ses crocs. Elle s’approche à pas feutrés, après avoir refermé la porte en bois délicatement. Se plaçant à ses côtés pour poser ses pattes sur son torse, elle ne put s’empêcher de le taquiné et se mit à hurler.

BHOU ! Bonjour mon tendre Zahïrk.
GWAAAAH !!

Il sursaute et se renverse sur le côté opposé à Divine, emportant dans sa chute, livres et tasses. Il réalise enfin qu'il s'agit de sa partenaire et il se redresse en un bond.

B.b.. Bonjour .. Divine ! Comment était ta journée, tu rentres tôt aujourd'hui ? Quel bonheur de te v.v...voir !

Sa crête, c'était redresser en voyant Zahïrk prendre peur, elle plissa les yeux, le regard attendrit.

Pardonne-moi, mon Beeko je n’ai pas pus m’en empêcher tu avais l’air si bien installer. Beaucoup de travail aujourd’hui, les Ojels embourbent mes recherches, il y a encore eut des pillages, c’est de pire en pire… keok ! Quand je suis arrivé dans la crypte où je devais récolter, il n’y avait plus rien. Toute cette histoire m'a ouvert l’appétit.
Oh .. je suis désolé pour ta collecte .. Fais bien attention à toi tout de même .. je tiens beaucoup à cette queue fine et musclée que tu as là.. Ajoute t-il avec une pointe d'humour. Allez, venez ma chère, si faim vous avez, j'ai parfaitement ce qu'il vous faut ! J'espère que cela saura vous satisfaire !

Divine plissa un peu plus intensément ses yeux, d’amusement, avant de prendre le bras de Zahïrk.

Oh Beeko, tu es incorrigible ! Et ne t’inquiète pas pour moi, ils mangeront la vase de tout le marais avant d’avoir réussi à frôler mes écailles. Je te suis.

Ils se dirigeaient à l’intérieur de leurs Uxith, où Divine pût enfin se débarrasser de ses vêtements sales, pleins de terre et de poussière, revêtissant une tenue plus confortable avant de rejoindre Zahïrk de l’autre côté du paravent, pour s’installer à table. Il déposa deux bok bien remplis à table et s'installa en face de Divine.

Allons, racontes moi ce qu'il s'est passé avec ton travail ? Comment se fait il qu'il y ait autant de pillage d'un coup ?
Hum… Tss. Souffla-t-elle entre ses crocs. C’est tout ses Ojels trop curieux… Ils parlent trop, il caquette et piaille et voilà ce qu’ils nous ramènent, des imbéciles aux cerveaux grignotés par les vers ! Des profiteurs, opportunistes qui pillent nos richesses ancestrales pour les revendre au plus offrant…

Elle était en colère, cela lui avait toujours fait de la peine et révolté, de voir ainsi leurs héritages se faire détruire par la main d'ignorant. Elle termina son bok en se léchant les lèvres avant de redresser ses yeux vers lui.

Je n'ai pas pu livrer… demain je dois partir très tôt, si je ne livre pas demain… Il faudra espérer que l'hist continue d'être généreux envers nous mon tendre Zahïrk.
Prenez soin de vous ma douce écaille de la nuit.. Je m’efforcerai de trouver de quoi nous assurer un minimum de sécurité dès demain ! Vous êtes .. Je ne pourrai supporter qu’il vous arrive malheur
Si c’est la volonté de l’Hist mon tendre Beeko, je serais comblée. Je suis prudente tu le sais.

Elle s’avança de lui pour accoler son front au sien, en un signe de profonde tendresse avant d’aller se reposer.

Les premiers temps suivants la dissolution de la guilde, ce fut l'euphorie pour Zahïrk. Il profitait pleinement de cette soudaine liberté et se délectait de tout ce que Divine et leur Uxith à Fangeombre pouvaient lui offrir. La paix, la sérénité, la joie, le plaisir… tout ce qui compose le bonheur. Petit à petit cependant, inévitablement, il commença à se lasser de ce calme perpétuel durant les journées lorsque Divine partait pour ses affaires, elle qui gérait tout dans leur vie, y compris leur revenu. N'ayant jamais eu d'autre connaissance et expérience que l'alchimie et la magie de guérison, il ne pouvait aspirer à une autre voie et ses maigres muscles ne faisait pas de lui quelqu'un de très apte aux tâches physiques..

***

Le lendemain, très tôt elle partit au sud du marais pour visiter une crypte garnie de gemmes et de pierres précieuses en tout genre. Munie de son carnet devant la crypte, elle crayonnait des croquis approximatifs et annotait son emplacement pour en faire le recensement. La crypte projetait d'être généreuse, à l'intérieur le calcaire de la roche, l'humidité et l'obscurité promettaient des pierres de bonne taille.

Elle s’enfonçait à l’intérieur, prudente, observant les traces de pièges au sol, les déjouant par la ruse, longeant les murs silencieusement pour ne pas déranger les animaux qui s’y étaient logés ou les monstres étranges qui souhaiteraient la dévorer.

Elle analysait la roche du regard, ses pupilles briller d’excitation, quand elle entendit des voix revenir du fond de la crypte. "Regarde-moi un peu tous ses trésors ! Quelles bandes d’imbéciles. Laisser pourrir tout ça ! Y’en a pour pas mal de blé là !”. Divine se figea avant de se dissimuler derrière la roche. Elle observait, attentive les deux hommes, l’un avait une allure frêle et fine, l’autre une épée et une carrure imposante. “Vous serez payés, ne vous en faites pas…”. L’homme à l’allure chétive tenait un bâton dans sa main, "M'sieur dites moi ce truc-là, cet artefact, il vaut pas mal, hein ? Vous allez en tirer un bon prix ? Je dois peut-être revoir mes tarifs ?”. Le mage dans le dos claqua sur le sol son bâton et l’homme aux épaules larges, s’étala de tout son long sur le sol. Révoltée et en colère, Divine ne pouvait rester là et se taire. Elle sortit de l’ombre en sifflant dressant ses écailles et battant sa queue sur le sol, pour impressionner le mage, en tenant son bâton entre ses griffes, menaçante elle siffle.

Immonde voleur. Remettez ça à sa place !

Le mage se retourna, le sac tenu fermement entre ses doigts, dévisageant l’argonienne avec mépris.

Je n’ai pas le temps de jouer avec toi, lézard !

Comme elle s’y attendait Divine essuya un sort en esquivant, se projetant sur le sol avant de se relever pour riposter à son tour, mais le mage avait déjà préparé sa prochaine attaque et Divine fut projetée plusieurs mètres en arrière contre une paroi rocheuse. Il s’enfuit avec l’artefact et les autres richesses que contenait la crypte, laissant Divine à son sort. L’hist était encore généreux envers elle cependant, elle ouvrit les yeux au bout de plusieurs longues minutes, elle toucha l’arrière de son crâne découvrant une bosse sans aucun saignement, mais quand elle tenta de se redresser, une douleur vive transperça son abdomen, le sort l’avait frappé de plein fouet à ce niveau et ses écailles portaient des marques de brûlures, laissant apparaître sous celle-ci les tissus de sa chair, le saignement n’était pas abondant, mais la taille de la blessure était conséquente. Elle se redressa doucement en s’aidant de la paroi se dirigeant vers la sortie, se hissa sur le dos de sa monture pour retrouver Zahïrk.

Elle passa la porte de la cour en se tenant l’abdomen et lâcha dans un râle douloureux.

… Zahïrk !

Il était accoudé au banc de pierre à l’extérieur, profitant de la journée comme à son habitude lorsqu’il fut dérangé dans sa tranquillité par ce qui ressemblait plus à un sifflement de douleur qu’à des paroles. Cependant, il reconnut la voix de sa douce Divine et senti qu’elle était blessée ! Il sauta hors de son support et accouru vers la porte.

Divine !? Par les Hists ?! Que s’est-il passé ?!

Sans attendre de réponse, il passa sous son bras pour la soutenir et l’accompagner jusqu’au banc pour qu’elle puisse s’y asseoir. Il regarde sa plaie et se rassure légèrement mais ne tarde pas avant de lui prodiguer des soins grâce à sa magie afin de refermer la plaie et endiguer la douleur.- Divine grogne de rage, se laissant manipulé en soufflant entre ses crocs.

… Un… Ojel… Un sorcier. Il a tué son équipier… Je n’ai rien pu faire… et il a pilier… J’espère qu’il souffre autant que moi si l’Hist le veut…
Allons, aventurière intrépide, soyons heureux qu'il ne vous est pas grandement blessé, son sort est secondaire pour moi. Ne pensez-vous pas qu'il serait bon de te faire accompagner dans tes missions ? Ça devient de plus en plus dangereux et vous risquez votre vie un peu plus chaque jour..

Il finit de nettoyer sa blessure et s'asseoit à côté d'elle. Elle plissa les yeux en grondant.

Et puis quoi encore ? Je devrais prendre un incompétent sous ma patte pour le former au métier ?! Arg Beeko, mon tendre Zahïrk… J’ai dû apprendre seule, pendant des années, ça demande tellement de pratique et de savoir et puis quoi ?! Tu penses que je me ramollis ?!

Elle avait prononcé ses mots en croisant ses bras sur sa poitrine, puis releva les yeux vers lui et ses rétines se dilatèrent soudainement.

Le seul apprenti, que j’accepterais a mes côtés, c’est toi… Souffla l’argonienne.