Le boulet!

La première fois que je me pointais aux portes de la Citadelle, je compris immédiatement dans quoi je m’engageais. Les fortifications de pierre, les tours et les recrues qui effectuaient des rondes… Ceci n'était pas mon univers. Et je souris avec satisfaction. Finit de se faire bourlinguer de droite et gauche par les aléas du destin. Je prends ma vie en main, je ne subis plus mon sort: je forge mon avenir. J'étais aller vers mes cinquante ans et enfin je choisissais ce que je voulais faire des années qu’il me reste.

Ce fut pas facile de m’intégrer. Autant j’avais l’habitude de me crever à la tâche et d’obéir aux ordres, autant je découvrais le concept de camaraderie et d'allégeance. Je n’aimais pas au début me mêler aux autres habitués à l’individualisme et méfiante par expérience. S’il m'était difficile de parler aux autres membres, le reste était une promenade de santé. Nettoyer les écuries, enchaîner les entraînements, astiquer les armures sans raison, courir pendant des heures ou cirer des planchers sans rechigner ne me font pas de mal. Mon assiduité et mon zèle me firent vite repérer mais pas forcément dans le bon sens. Il y avait cet arbu... ce supérieur, qui me raillait matin et soir: les femmes n’ont leur place que dans les cuisines, pas sur un champ de bataille, ce n’est pas un boulot de donzelle, de toute façon ce ne sont que des geignardes et des manipulatrices.

Le Soleil brillait sur la Citadelle en cette belle journée de Mi-l’An, c’était une journée comme une autre, les recrues s’entraînaient au combat dehors avec Ragnar sous la supervision de Ghorthul, Elia élaborait ses magouilles alchimiques tandis que je m’occupais de répartir les tâches pour les recrues.

La journée était calme, nous n’avions pas de mission à préparer ni de conflit à régler. A mon habitude, sous les ordres de notre Dux, je m’occupais de la gestion des emplois du temps, de la bonne tenue des consignes et du respect des quartiers libres de chacun. Parfois, je faisais un saut à la forge et y retapais des armes ou redressais des armures, n’ayant jamais été très doué pour d’autres métiers manuels que celui- ci, je me perfectionnais en confectionnant et améliorant des armes.

Tout se passait si bien jusqu’à son arrivée ! Une Brétonne ?! Toute frêle et petite de taille ! Semblant être d’un âge avancé qui plus est ! Que venait-elle faire ici ?!

- Bonjour ? Vous êtes perdu ? Vous cherchez quelqu’un, peut-être ?! L’interrogeais-je.

« Je suis là pour entrer dans la Guilde des Compagnons » me répondit-elle, l’air de rien ! Était-ce une farce ?! Notre Dux était-il d’humeur joviale tout d’un coup ??

Quoi qu’il en soit, j'ai dû me coltiner cette nouvelle recrue, et comme par hasard ! Quand j’étais chargé de leurs entraînements et de leur progression au sein de la guilde.. Évidemment !

Non mais comprenez bien ? Une femme guerrière ?! Un champ de bataille n’est pas un lieu pour elles ! Et puis que comptait-elle faire au juste ?! Servir d’obstacle ?! Hmpf ! Elle se serait fait rouler sur le corps en une fraction de seconde.

Je n’en pouvais plus de cet idiot qui insistait à me traiter comme frêle créature. Insinuant à tout vas que je ne tiendrais pas plus d’un moi ici, il semblait décidé à se moquer de moi à chaque fois que nous nous croisions. C’est à dire très souvent, puisqu’il était comme par hasard, en charge de nous superviser. Un soir pourtant, ses réflexions eurent raison de ma patience. Un soir autour d’un bon repas l’écoutant encore déblatérer de absurdité, n’y tenant plus je répliquais. Malheureusement ce ne fut pas la fin, mais le début…

Je profitais d’un peu de temps libre pour rire avec quelques-uns de nos membres, lorsque Phèbe passa devant eux avec son écuelle, tentant au mieux de les ignorer. En les entendant pourtant elle s’immobilisa et les fixa l’air revêche:

- Tiens, toujours là ?

- ….Visiblement , fit-elle blasée

- Bon.. Qu’est ce que tu veux encore ? Lui demandais-je, lassé et dérangé par son arrivée

- Vous remettre les idées en place !

- J’aimerai bien voir ça, tiens !

Elle m'attrapa par le col et me plaque la tête sur la table

- Tu vas me lâcher maintenant ?! Je ne suis pas une femme faible et sans défense !

Elle s'en alla après avoir violemment frappé la table avec une fourchette côté de mon visage.

Il suffisait que je le croise dans un couloir pour qu’il aime me rappeler tout le dédain qu’il me portait. Il semblait croire que ses remarques, un jour, me ferait réaliser soudainement que je m’étais trompé en venant ici. Ignare! Continue de me persécuter et je me redressais encore plus forte !

Pourtant plus le temps avance, plus je doutais de sa réelle méchanceté. On aurait plutôt dit que du fond du cœur, il était persuadé que je serais en difficulté ici. Comme si en me dissuadant il me faisait une fleur et m'épargner de douloureuses réalités. En l'écoutant, on avait l’impression que les femmes étaient des sortes de fleurs fragiles, jolies, douces et tendres. De simples ornements qui devraient rester dans leur pénates. Je ne voyais en lui qu’on imbécile, ignorant et stupide. Un sac de muscles sans cervelle. Je n’allais pas me laisser marcher dessus.

- Arrêtes de traîner dans le coin, tu ne fais que gêner !

- Pas plus que ton ego disproportionné….

- Allez, retournes faire du tricot ou t’occuper des animaux, tu vas te faire mal

- C’est quand mon poing finira dans ta figure qu’il fera mal.

- Tu n’auras même pas suffisamment de force pour s'égratigner. Tu risquerais de te casser un ongle.

- C’est sûr on ne voudrait pas faire de marques sur cette jolie peau de bébé imberbe qui n’a jamais vu l’ombre d’un champ de bataille.

- Rappelles moi, où as-tu servi déjà ? Ah oui j’oubliais ! A l’auberge !

- Sûrement la même où ton ivrogne de père venait engrosser des femmes de petite vertue!

Ses échanges sans fin devinrent presque un jeu. Un jeu où gagnait celui qui aurait la réponse la plus cinglante, les propos les plus outrageux. La vérité n’avait que peu d’importance, les chamailleries sans fin était un délice pour chacun de nos camarades. J’en viens presque à penser qu’il était sympathique. Presque.

Jusqu’à ce jour fatidique où j’entendais un jeune page l’interpeller : ” Officier, Officier! Prétorien Mazar Al’Hafik on vous demande au Consulat!”

Je cligne des yeux. Mazar Al’Hafik. Ce nom… En l’entendant ainsi prononcé d’un jet, il m'interpelle… Le rougegarde se leva et s’éloigna en riant malgré la pression évidente. Ce nom…. Il était grand, au moins deux têtes de plus que moi, il avait le teint sombre mais léger, des yeux couleur d’écorce. Une phrase me vient en tête: “ il a dû en briser des cœurs."

Soudain je réalise.

Oh non.

Le Boulet... Mon boulet! Pitié, pas lui! C’était mon boulet! Celui que je n’étais pas sensé traîner toute ma vie à ma cheville! Le boulet que j’avais envoyé en Glénumbrie dans un camp militaire…. dix-neuf ans plus tôt! Apparemment le temps ne l’avait pas arrangé.

Que les dieux me viennent en aide! Il ne fallait en aucun cas qu’il se rende compte de qui j’étais!

Lors de la préparation d’une mission de sauvetage, je devais diriger le groupe et gérer la répartition des équipes. Étant le plus gradé durant la mission, la veille j'avais des préparatifs avec Ghorthul.

- Je ne veux pas qu’elle soit dans notre groupe ! Elle va se plaindre constamment !

- ...

- Les femmes sont des poids morts pour une mission, surtout une mission de sauvetage.

- …

- Qu’est ce que tu vas faire ?! Les amadouer en te faisant passer pour une gentille petite dame ?

- Dites moi, j’ai le droit de lui planter mon épée dans la gorge ou ca serait mal vu?

- Tu sais comment on tient une épée ?

- C’est sûr que si c’est toi qui me l’avait enseigné, ça ne donnerait pas grand chose!

- Ce “pas grand chose” serait quand même capable de te trancher en deux sans effort

- Goûte un peu à mes flammes et on verra si ton cure-dent peux couper quoique ce soit!

- Haha ! Ouais fais moi cuire quelque chose, je t’en serai grés

- Compte sur moi, tes bijoux de famille je vais te les prendre et te les faire rôtir!

Cela dura un certain temps. Mais ce petit jeu fut brutalement interrompu un jour dans une taverne. Nous avions sûrement bu plus que de raison, nous étions fatigués, en retour de mission et les esprits s'échauffaient. Alors l’abrutis dis:

Vous savez ce qu’il nous faudrait dans cette guilde? Hein, pour qu’elle gagne gloire et prestige? Virer les filles, les vampires, les sorciers, les nécromanciens, les invocateurs de daedras, les voleurs....
Il ne resterait plus grand monde, rit quelqu’un
Sans femmes nous perdons le bon sens, répliqua un autre hilare
Regardez par exemple cette… brétonne ! Créature maléfique qui tente de nous entourlouper… Tu ne devrais même pas être là!
En même temps, il vaut peut-être mieux que je sois là pour être témoin de cet excès de testostérone dans toute sa splendeur. C’est si rare avec vous.
Les femmes ne sont qu’une distraction ! affirma notre officier.
J’espère que la boisson cessera bientôt de faire effet, vous nous offrez un spectacle ridicule. Dommage d’ailleurs que ce ne soit pas dangereux pour la fertilité, parce que la connerie c’est héréditaire.

Les yeux furibonds, il braya :

Je suis un fier citoyen de l’Enclume, en quête de purification et les femmes détournent notre attention et pervertissent nos esprits pour les obnubiler avec des pensées… impures !

En entendant de pareils témoignages de stupidités, je bondis de ma chaise et frappe la table de mes deux mains:

Un vrai homme ne blâme pas les autres pour ses propres faiblesses!

Il sembla un instant éberlué, comme pris par surprise. Mais je fus interpellée à une autre table et je me retournais, le laissant là en plan pour partager avec de plus agréables compagnons mon repas. Je venais malheureusement de scellé mon destin. Ce petit merdeux aussi avait bonne mémoire.

Comment osait-elle me parler ainsi ?! Moi, son supérieur hiérarchique ! Et pourtant..

Pourquoi m’était-ce si familier ? J’avais déjà entendu quelqu’un dire cette phrase.. certainement Ghorthul ..? non c’était plus lointain ! Je devais me rapprocher de cette femme Brétonne pour en apprendre plus et en être sûr ! Il le fallait !

Que faisais-tu avant de nous rejoindre ?

Du commerce …

Tu viens d’où ?

Auridia, fit-elle évasive

Es tu y faisais du commerce de quoi ?!

C’est pas ton problème ! Agacé

C'était illicite !?

Je t’en pose des questions ?!

Les jours s'enchaînent et je continuais à ne pas lui laisser de répit, je me rapprochais, j’arriverais presque à mettre le doigt dessus !

Et au fait, tu es déjà allé en Alik’r ?

Je déteste le désert, dit-elle froidement

Je suis sûr que tu y es déjà passée

Je ne vois pas sur quoi tu bases cette certitude.

Pour savoir que tu le détestes, c’est que tu y es allée

Alors tu as déjà testé la magie? Puisque tu la détestes?

Je ne déteste pas la magie, je déteste les utilisateurs de magie, nuance ! Ils sont lâches et faibles.

Encore en train de geindre.

En attendant j’ai eu raison, n’est ce pas ?!

De les détester? Ca je ne peux pas te le dire.

C’était il y a combien de temps alors ? (ignorant sa fausse répartie)

M’ignorant tout court, elle passe son chemin. J'interromps sa route pour la forcer à me faire face

J’ai mis le doigt sur quelque chose n’est ce pas ?!

Tu ne veux pas me lâcher sale petit merdailleu? Je ne suis pas un jouet avec lequel tu peux t’amuser.

Quoi ..?! Répètes ce que tu as dit ?

Hors de m’as vu!

Elle tente de passer en force. Je fis rempart de mon corps, obstruant le couloir.

Sale petit merdeux….!

Je reste bouche bée, c’était sûr, c’était elle !

Alors.. tu t’appelles Phèbe ?

…? Après plusieurs moi je pensais que tu le savais, dit-elle sarcastique et visiblement énervée

Fleur du soir …. , dit-il en contemplatif.

Sa réaction fut aussi rapide qu'inattendue. Elle me plaqua brutalement au mur, sa main sur ma bouche et une dague chatouillant mes côtés. Menaçante, elle siffle:

Pas de ça ici. N'ose même pas le mentionner.

Oui, Eimat Muqnie

Et merde. Ce petit… argh! J’allais l'étrangler. Je rougissais légèrement devant la douceur et l’admiration de sa voix. On aurait dit un chiot abandonné qui venait de retrouver son maître, frétillant de la queue.

Je ne pensais pas te retrouver un jour.
Et moi donc….
Alors, tu vois ? J’ai réussi ! dit-il avec un sourire

Je n’eu pas le courage de plus longtemps le menacer. Je reculais d’un pas avec irritation et rangeais ma lame. Puis je soufflais, moitié lasse, moitié ravie.

Oui j’ai vu… Soldat de l’Alliance, hein?... Bien joué petit merdeux.
Exactement ! dit-il fièrement, J’ai quitté l’armée de Daguefillante, je ne voulais plus tuer d’hommes dans une guerre stupide pour un trône..

Oh comme il a grandi, je pense. Et je ne sais quoi répondre. Car lui qui a tant conquis et moi qui ai continué ma vie misérable… Que pourrais-je dire d’ailleurs?

Et maintenant tu es là.
J’ai eu la chance de rencontrer notre Dux, Ghorthul, qui était un grand stratège de l’armée du Lion, mais comme moi il a choisi de prendre une autre voie et il m’a proposé de le suivre. Alors sans hésitation j’ai accepté. Et me voilà !

Dit-il tout souriant rayonnant d’une façon insupportable. Il guettait mon regard. Il voulait mon approbation. Quelle plaie. En cela il n’avait pas changé.

Tu es surtout devenu un sacré co… emmerdeur.
Oh allez ! Tu l’as bien cherché !
Espèce de raclure qui se sent si inconfortable en présence d’une femme qu’il ne peut que la railler! Je n’ai rien cherché à part mettre ma vie sur de nouveaux rails! Alors la prochaine fois que tu essaies de faire la moindre réflexion sur moi souviens toi de comment j’ai sauvé tes petites fesses dans ce désert détestable… Et plus d’une fois! Alors ne va plus me dire maintenant que les femmes n’ont pas la place dans nos rangs car sans moi… tu n’y serais pas non plus!

Je l'apostrophais en passant toute ma frustration. Menaçante autant que faire se peut avec quelqu’un qui vous dépasse de deux tête. Son sourire s’élargissait à chaque fois que je pointais vers lui mon doigt rageur.

Oui, Eimat Muqnie, je n’ai pas oublié.
Espèce de raaaah tu n’arrêtes jamais hein! Ce sourire… je l’ai toujours hait!
Je sais que tu l’adores ! Toi aussi tu m’as manqué durant toutes ces années .. ça fait bien quoi ? 19 ans ?!
Tu sais compter maintenant?! Bravo! Maintenant laisse moi partir!
Attends ! Tu as plein de choses à me raconter ! Et moi ...
Je ne veux pas savoir! Je ne t'entends pas! Je ne te connais pas! Tu n’es pas là!

Et il me poursuit en me racontant les dieux savent quel périple en mer. Et comme par le passé, je fis mine de l’ignorer et comme par le passé, il continua de parler. Finalement rien n’avait changé....

Quel bonheur de retrouver mon ancienne ange gardien lorsque je n’étais qu’un enfant ! Certes j’avais grandi et elle vieilli.. mais elle était toujours cette personne que j’admirais et qui m’avait sauvé la vie et donné un espoir malgré elle.

Puis-je t’offrir un verre ? Ou à manger ? Lui demandais-je de bon matin.
Non.
Tu as bien dormi ?
Pas tes oignons.
Oh allez, ne sois pas si renfrognée
Ah parce que maintenant je suis ta camarade? Hier encore je n’étais qu’une… - Elle fit mine de réfléchir - une diversion, une recrue sans avenir, une geignarde bonne à faire capoter la moindre mission et quoi d’autre déjà?
C’était … avant que je ne sache que tu es spéciale !
L’hypocrisie t’étouffe, Mazar, me répondit-elle avec hargne
Tiens..! C’est la première fois que tu m’appelles par mon prénom et pas “petit merdeux”. J’en ris.
Parce que tu n'as plus rien de petit ! Et je doute que mes camarades tolèrent que je te nomme ainsi... officier!
Oh ? Comme si ça te dérangeait maintenant ? Après tout ce que tu as déjà dit et fait ! Je la regarde l’air taquin.
Très bien, Mazar. Je vous déclare dès à présent prendre mes distances de cette relation malsaine que vous désirez construire. Et je vous serai gré d'accepter mon choix.
Je suis désolé, mais je ne peux pas. Tu es bien trop importante, maintenant que je sais qui tu es et que tu es là.
Bonne journée, Prétorien. Elle s'incline et prend une autre direction

Je l’interpelle :

Je n’en ai pas fini, recrue Phèbe !

… Elle serre les dents et se retourne leeeeentement en me foudroyant des yeux

Tu ne croyais tout de même pas que j’allais te laisser t’en aller si facilement ?! Tu ne me connais plus ? Je vais prendre soin de toi quoi qu’il en coûte ! Tu peux compter sur moi.

Elle leva la main pour faire un geste obscène et se retira pour de bon.

Je crois que depuis, cela ne cessa jamais. Il n’arrêta tout bonnement pas de courir après, comme au bon vieux temps. Je pouvais me faufiler dans les coursives, partir aux aurores ou disparaître dans les douves, il surgissait toujours à mon retour avec son agaçant petit sourire satisfait.

Ce boulet! Toute ma vie! Je le déteste. Bon sang, n’y a t-il personne pour lui faire entendre raison?

Le pire fut de découvrir qu’une fois dépasser ses aires de petit con prétentieux, il était d’une droiture à vous couper le souffle. C’était un homme qui ne faisait jamais rien sans se demander en quoi cela pourrait aller à l’encontre de sa vertu et malgré moi j’étais impressionné. Je me réconfortais en me disant qu’au moins il y avait une chose que j’avais réussi dans ma vie. En l’envoyant balader, je lui avais donné la possibilité d’avoir un avenir. Il avait su la saisir.

Je ne sais pas ce que nous réserve demain, je connais malheureusement sa persévérance. Peut-être deviendrons-nous amis? J’en doutais. Tout ce que je touche devient misérable. Il n’était pas question de m’attacher à lui. Pas une fois de plus. Et puis c’était un nid à embrouille ce crétin! Il faisait toujours tout foiré avec sa grande gueule!

Pas un jour ne passait sans que je ne cherche à améliorer son quotidien, à lui apporter mon aide, ou à lui offrir mes services. Je ne la quittais plus et je m’évertuais à la mettre en valeur en chaque instant.

Peut être que mes efforts pour lui montrer qu’elle a de l’importance payeront et qu’un jour elle serait capable de relâcher sa coquille impénétrable pour montrer qu’elle a des sentiments elle aussi. Mais peu importait, qu’elle l’accepte ou non, je lui devais absolument tout et je ne pouvais faire autrement.

Je serais alors son chevalier dévoué, bien que son supérieur, mais peu m’importait, tant que je faisais ce qui était juste et bon. Je fini même par éprouver de réels sentiments pour elle, plus que de l’admiration ou de la redevance.. c’était de la passion. Je ne voulais plus m’éloigner d’elle ou la laisser courir le moindre risque. Je ne me le pardonnerai jamais s' il lui arrivait la moindre chose.

Et par Stendarr, gare à celui qui oserait lui faire du mal !

------FIN------

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