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Lilyth
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Mar 8 Juin - 22:00
Le vent me porta à une époque dans la province de Martelfell. C’est dans un bordel que je vendais alors mes services comme contrebandière, procurant drogues et myrrhes en provenance du Domaine. Il n’était pas rare pour moi d’arpenter les marchés du port pour conclure de nouveau accord.

Ce jour là, j’attendais un client particulièrement peu ponctuel dans un ruelle adjacente aux étales. Je vis au loin un adolescent penaud déambuler près des loges. Je n’y aurais probablement pas fait attention si ce n’était pas déjà la troisième fois qu’il passait devant moi. En observant son manège, je compris vite ses intentions.
Je grommelais: « Amateur, tu vas te faire prendre ».

Mais après tout, ce n’était pas mes oignons! L’heure tournait et le satané rougegarde avec qui j’avais rendez-vous ne montrait pas l’ombre d’un orteil. Mais après tout n’était-ce pas toujours le cas ici? A croire que c’était un trait qui leur était propre! Je cherchais du regard le gamin de tout à l’heure.

Il était évident qu’il n’était pas habitué à ce genre d’exercice: gauche et tendu, il respirait le trac. Il devait avoir une quinzaine d’année, ses vêtements avait été maintes fois rapiécés et sa fine silhouette en disait long sur le contenu de son assiette. Je secouais la tête avec désapprobation. Le vol à l’étalage vraiment, tu n’as rien trouvé de mieux?.

Au début cela se passa bien, mais cet abruti s’exposait bien trop. Un premier marchand se mit à crier « Voleur! Voleur dans le marché! ». Un second enchaîna presque immédiatement, le troisième commerçant le pris la main dans le sac: « Là! Voleur! Garde! Là! ». Paniqué, le malfrat  bien trop inexpérimenté se mit à courir. Mais quelle idée! Tu ne veux pas te mettre une cible dans le dos non plus? On ne t’as pas appris qu’un voleur se fond dans la foule?!

Je dois admettre que sa performance était remarquable. Il avait des jambes puissantes et les hommes en armures ne faisait pas le poids. Cependant ils étaient stationnés sur tout le port et le captureraient sans problème. Il venait dans ma direction et j’étais idéalement placée pour fuir: dans une intersection où quatre ruelles serpentaient avec des angles abruptes. Je soupirais, ce n’était pas mes oignons. Si? Et bientôt il serait à ma hauteur.....

Maudissant ma charité, je rabattais le turban sur mon crâne et enfonçais mon visage dans ses plis. Je m’approchais de l’angle de la ruelle pour le secourir, il suffirait que les gardes le perde de vue un instant pour que je fasse diversion. Quand j’entendis ses larges foulées, je déboulais comme un boulet de canon. Je le percutais de plein fouet et il tomba dans une des ruelles. Emportés par la pente, nous finîmes notre course dans un tas de palette qui se brisèrent. Je ne lui laissais pas le temps de reprendre son souffle, d’une main je le soulevais du sol et de l’autre l’attrapais par le col.

Menaçante je lui dis: « Dégages vite fait! Et que je ne te reprenne pas à foutre le bordel sur mon territoire, espèce d’incapable! ». Entendant la garde, je remontais quatre-à-quatre la ruelle pour m’évertuer à les attirer ailleurs.

Espérons que je puisse les semer. Quelle panade! Bravo, petite maligne, franchement bravo! Bien joué de vouloir sauver la veuve et l'orphelin!
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Mar 8 Juin - 22:31
Je vous parlais donc de cette fameuse journée spéciale, jour de fête et de rassemblement en Alik’r, ce qui voulait dire : Beaucoup de marchands plus ou moins riches, étalant leurs marchandises sur les rues, brillantes et clinquantes pour attirer les riches clients et les collectionneurs.
Une aubaine pour moi, pensais-je, sentant que ce jour était le meilleur moyen de me remplir les poches et de trouver de quoi me faire de l’argent pour un bon bout de temps.

Je n’avais jamais été aussi stressé par l’acte de voler ce matin là, était-ce dû à l’impressionnante masse de monde présente au même endroit ? Ou simplement le nombre considérable de garde pour la surveillance mise en place justement pour l’évènement ?? Je pencherai peut être pour la deuxième solution.

Je me retrouvais dans les allées, infestées de marchands et de richesses, lançant des regards à droite et à gauche, me pensant invisible dans cette foule. Puis un objet captiva mon attention, je tendais le bras, saisissant l’objet que je tentais de dérober, je tournais rapidement les talons et commençais à m’éloigner. Je fus instantanément surpris par l’appel d’un marchand qui appelait la garde en me pointant du doigt, lançant ainsi les soldats à ma poursuite.

Je courais de toutes mes forces, m’efforçant de fuir sans ralentir, jusqu’à ce que j’entende les lourds pas de mes poursuivants et que je sente leur présence juste dans mon dos.
Puis, d’un coup, un choc et une chute en roulade dans une ruelle descendante.

Je revenais à moi, quelque peu sonné, les yeux grands ouverts alors que je regardais la personne qui venait de me sauver sans en avoir conscience encore. C’était une femme ! - Elle devait avoir près du double de mon âge à ce moment là – Elle avait la tête entourée par un foulard bleu qui laissait apparaître son visage, (sûrement à cause de la chute et des roulades..) ce qui me permit de visualiser son visage lorsqu’elle m’attrapa sauvagement par le col à peine de retour sur pieds.

Dégages vite fait! Et que je ne te reprenne pas à foutre le bordel sur mon territoire, espèce d’incapable! 

Me dit-elle d'un ton menaçant.

Ni une ni deux, je prie mes jambes à mon cou – Encore –. Je détalais et me cachais jusqu’à ce que le marché retrouve son calme. Mais qui était donc cette mystérieuse inconnue. Une chose est sûre elle n’était pas d’ici ? Que faisait-elle là ? M’a-t-elle simplement sauvé ? Ou est-ce le fruit du hasard ?!
Il fallait que j’en sois sûr, je devais la retrouver !

Je passais les jours suivant à interroger mes informateurs les plus fiables (les autres fils de rue) à son sujet, mais aucun d’entre eux n’eut la moindre information. Je rodais donc jours après jours dans les ruelles mal famée du port à sa recherche. J’en étais réduit à questionner même les marchands du coin et les personnes les plus douteuses des ruelles sans grand succès jusqu’à ce qu’enfin ! Un clochard qui m’avait entendu poser des questions à son sujet m’interpelle et me dit :

- Gamin ! Moi je la vois tous les soirs ta petite dame ! Peau claire, un foulard bleu !


- Oui c’est ça ! Lui répondis-je avec entrain ! Satisfait d’enfin avoir une piste.

- Ouais ! Elle traîne très souvent dans les bas quartiers du port à la nuit tombée .. Mais fais attention, Gamin, ça sent les affaires louches à plein nez ! Mais qu’est ce que tu lui veux ? Elle te doit quelque chose ?


- Ce ne sont pas vos affaires ! Mais merci M’sieur ! Je dois juste la retrouver.


Cette information fraîchement acquise, je me rendais sur les quais pour chercher un coin depuis lequel je pouvais l’espionner sans être vu et en apprendre plus sur elle.
Il ne fallut pas attendre bien longtemps lorsque la lune fut haut dans le ciel pour voir apparaître une ombre sur les quais. Elle se déplaçait en silence, évitant la lumière. Elle disparu dans un coin sombre derrière des caisses de marchandises et une dizaines de minutes s’écoulèrent sans que plus rien ne se passe. Puis vint un homme, le visage caché par l’ombre d’un grand chapeau, elle sorti de sa planque pour passer dans la lumière à la rencontre de l’individu suspect.
Ils parlèrent quelques secondes, échangèrent quelque chose et se séparèrent comme ils étaient arrivés, chacun de leur côté.
C’était le moment ! Il ne fallait pas que je la perde de vue ! Je sortais de ma cachette et entreprit de la suivre le plus discrètement possible.


- Une fois à droite, puis deux fois à gauche.. pensais-je en suivant la mystérieuse inconnue.


Sans crier garde, elle accéléra le pas et tourna une nouvelle fois dans une ruelle. Je me lance à sa poursuite mais lorsque je fit face à la ruelle, elle avait disparue sans laisser de trace… Me savait-elle à sa poursuite ? Était-t-elle simplement au courant ? Ou alors elle était prudente en toute circonstance ? Peu importait, je devais la retrouver.

Jour après jour, je retournais chaque soir dans ce même petit espace en hauteur des quais et j’attendais.. scrutant le moindre mouvement, la moindre forme, dans l’espoir de pouvoir compléter ma filature et pouvoir en apprendre plus sur elle.
Les jours passèrent sans qu’un seul signe de vie ne se présente mais je restais là, toujours à l’affût de sa venue. Puis les jours se changèrent en semaine avant qu’ENFIN ! Elle ne réapparaisse. Cette fois serait la bonne ! Il fallait que je ne rate pas mon coup !
Suite à son échange, je me préparais à la suivre et descendais et de ma cachette. J’étais sur ses talons, encore plus proche que la dernière fois ! « Tu ne m’échapperas pas cette fois » marmonnais-je en glissant derrière un mur.  
Elle commençait par emprunter le même chemin que la fois précédente et cette fois encore, elle disparue dans la même ruelle. Non content de m’être fait avoir une seconde fois, j’insistais à arpenter le moindre centimètre de mur et d’ombre pour trouver une trace, une explication de sa disparition subite ! Faute de preuve, je restais là dans un coin, attendant le petit matin pour tenter de la voir en pleine journée. Ce qui ne manqua pas ! Je fus réveillé par le bruit des premiers marchands qui s’installent dans les allées principales et déballent toute leurs marchandises et quincaillerie. Je restais alors bien caché, blotti dans un coin, recouvert par des toiles en jute ayant servi à transporté des denrées alimentaire. Je clignais des yeux un instant et j’entre-aperçu sa silhouette.. sortant à l’arrière d’un bel établissement où des femmes peu vêtues entraient en compagnie d’hommes aux allures plus luxueuses. Je la suivi et tentais de garder une bonne distance sans la perdre de vue.
Je savais maintenant où la trouver ! Enfin ! Telle une petite victoire, je savourais intérieurement ma réussite en récupérant quelques fruits et petits bibelots laissaient sans surveillance. Puis je la suivi, jours après jours. Tantôt au Port, sirotant une boisson, tantôt dans des salles de jeux à l’atmosphère plus que louche.


Un soir, alors qu’elle concluait une transaction sur les quais, je fus accosté par un groupe de bandits plus âgés que moi. Mes tortionnaires me réclamaient remboursement pour une histoire d’arnaque dont j’étais l’auteur – Ça n’avait jamais été un problème jusqu’alors .. de quoi se plaignaient-ils ?! - Ils me menacèrent de me régler mon compte à la manière forte mais irréfléchis et insolent comme j’étais, je leur tenais tête et les provoquais, les menaçant de leur coller une raclée, bien que j’en aurais été tout bonnement incapable, surtout seul contre trois. Les voix commencèrent à s’élever et la tension montait alors qu’ils rapprochaient dangereusement de moi, mais incorrigible je gardais mon allure de caïd, espérant peut être décourager mes adversaires.
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Mar 8 Juin - 22:48
La nuit était bien entamée et malgré la lumière de la lune l'ombre masquait nos visages à tous. Ce n’était pas plus mal. Deux hommes me faisaient face bras croisés mais je comptais les pièces sans me presser pour autant. Le compte était bon. Satisfaite, je fis signe à mes gars de charger la marchandises et nous échangeâmes une poignée de main.

La marée était basse et nous pouvions sans mal nous cacher sous les pontons à pilotis. Dans le silence le plus grand, nous prenions les caisses dans nos bras avant de nous plongez dans l’eau jusqu’à la taille pour atteindre les barques qui amèneraient les marchandises dans une cache avant qu’un plus gros navire ne les récupère en retournant en Auridia.

En cette saison l’océan était froid même ici. Heureusement je restais sur une barge en vérifiant le nombre de caisse et en surveillant le moindre signe de notre guetteur. Je gardais également un œil sur nos navigateurs, histoire de ne pas nous faire doubler. Galia m’en voudrait si tout ça n’arrivait pas à bon port.

Je crus entendre plus haut des éclat de voix. Le guetteur ne pouvait m’entendre avec le clapotis de l’eau et je pris le risque de siffler. Pour tout réponse, il frappa plusieurs fois sur un anneau d’amarrage : « Rien à signaler ». Ce n’était donc pas nos problèmes. Pourtant les voix prirent de l’ampleur et j’eus un étrange pré-sentiment. Et si cela attirait la garde ? Je grimpais à l’échelle de corde et parcourait rapidement le quai jusqu’à la sentinelle. Elle ne fut pas surprise de me voir, mes hommes me disaient paranoïaque, je préférais dire prudente. Elle haussa les épaules et me désigna du menton en entrepôt où brillait plusieurs flambeaux. Un jeune homme semblait en mauvaise posture face à plusieurs hommes. Le ton montait et la violence aussi.

Je plissais les yeux. Ne me dite pas que... Ce satané gamin ! Celui de l’autre fois qui essayais de me filer en douce depuis plusieurs jour ! Je jurais à voix basse.
...
Ce.
N’est pas.
Mes.
Affaires !

Je pivotais lentement pour revenir vers les porteurs. Soudain j’entendit un cri. Putain. Je serrais les dents et faisais volte-face pour marcher à grand pas vers l’origine du son. Je reconnaissais rapidement les voyous, une sorte de racaille locale qui basait sa puissance sur l‘exploitation des pauvres orphelins. Il était trois d’une vingtaine d’année encerclant l’impertinent. Je tente une approche diplomate 
          - Messieurs....
          - Qui... Qu’est-ce tu fous là toi ?
          - Du commerce, répondis-je en toute sincérité
          - Tu vois pas qu’on est occupé ? Dégage !
          - En réalité je suis venue pour lui, je pointais l’adolescent du doigt
          - Nan mais tu vas te barrer avant qu’on te passe l’envie de fouiner dans les affaires des autres ?
         - Oh mais je n’ai nul intention de me mêler des affaires de autres, objectais-je, je viens réclamer mon du. Eh p’tit merdeux ! Tu crois pas que ce que j’ai fais pour toi sera sans frais ?
          - Ça suffit, grogna l’un des gros bras et il souleva sa masse de fortune prêt à me menacer, tu va partir sinon !
          - Vous êtes déjà en train de le tabasser, qu’est ce que ça change d’avoir une paire de claque en plus.
          - Je sais pas qui t’es mais tu vas déguster pour avoir fouiner ici.
          - Fouiner ? je ris, Si vous ne vouliez pas d’ennui vous auriez du choisir un coin vraiment tranquille, loin de notre terrain de jeu.

Je savais que la conversation ne tournerait pas à mon avantage et avant même d’avoir achevé ma phrase je frappais le jeune homme dans les couilles. Il se plia en deux et je donnais un grand coup dans son dos avec mes mains jointes. Il s’effondra momentanément immobilisé. L’autre commença à réagir je ne lui en laissait pas le temps et lui décrochait un droite dans la mâchoire avant de lui écrasé mon genou dans le ventre. Le troisième ne m’avait pas oublié, son arme bien levée, il faillit m’assommer. Je me décalais sur la droite et il frappa de toute ses force son congénère qui hurla en tombant. J’arrivais à bondir pour le frapper plusieurs fois, nous tombons et je me perche sur lui l’air menaçant. : « Maintenant tu vas prendre tes potes et te barrer d’ici. Pour le moment j’ai déjà un merdaillon sur les bras. Mais vous n’avez rien à faire sur ses quais la nuit, je prendrais le temps de vous rappeler votre place un autre jour, connard. » Je crachais sur son visage. Je nous relevait tout les deux et écrasait la racaille de bac à sable contre un mur. Je le fixait jusqu’à être certaine qu’il était prêt à déguerpir. Le gamin les yeux brillant me regardait avec admiration :

          - Oh putain t’es trop forte ! M’dame, apprend moi !

Fulminante, je lui collait une beigne. Il valsa contre le mur et voûta les épaules les yeux ébahis.

          - Crétin ! Qu’est qui t’a pris ? Tu sais qui sont ses gens ? Les gamins comme toi, ils les butent au petit dej’ en guise de divertissement !
          - Pff j’avais la situation en main, j’allais les défoncer !
          - Un merci aurait pu faire l’affaire !
          - Nan mais c’est bon, lâches moi, il détourna pourtant les yeux ne pouvant supporter mon regard incendiaire
          - Abruti ! Je frappais l’arrière de son crâne du plat de ma main, Tu à la chance d’être né libre, tâches de le rester !

Sur ce je quittais rageusement les lieux. Inutile de retourner sur l’embarcadère, l’idiot risquerait de m’y suivre, alors je plongeais dans les bas-fond de la ville.


Dernière édition par Lilyth le Sam 12 Juin - 22:48, édité 1 fois
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Mar 8 Juin - 22:57
Le lendemain matin, puisque récemment délesté de mes malfaiteurs qui étaient aussi mes protecteurs – ils s’assuraient de nous garder en vie tant qu’on leur rapportait de l’argent ou d’autres produits – Je me tenais devant la porte par laquelle j’avais souvent vu sortir mon ange gardien, attendant son passage. Je réfléchissais à quoi lui dire, comment l’aborder, lorsque perdu dans mes pensées je fus surpris par une voix proche de moi.


- Mais qu’est ce que tu fous ici, petit merdeux ?! Me lança la contrebandière
- Je ! Euh ! J’étais là pour euh .. Balbutiais-je avant de finalement dire :
- J’étais là pour vous ! Vous devez m’apprendre à être un bon voleur, à me battre et à survivre ! Maintenant que vous m’avez mis les autres crétins à dos, vous n’avez plus le choix ! Tentais-je sans grande conviction.


Elle me fixa un moment sans rien dire, tiraillé entre l’envie de me répondre d’aller me faire foutre ailleurs et le remord de m’abandonner à mon sort. Elle gronda en soufflant et me répondit :


- Raaah ! Non mais qu’est ce que tu crois ?! Que j’ai du temps à perdre avec un gamin ?! J’ai pas que ça à faire que de te voir traîner dans mes pattes ! Fous le camp ! Et que je ne te revois plus dans le coin !

Malgré sa réponse je n’en démordais pas et sans prendre en considération ses paroles, je m’évertuais à observer le moindre de ses faits et gestes, apprenant ses manières, ses techniques de vol et de dissimulation et son langage pour commercer, amadouer et même arnaquer les gens. Elle devint mon modèle malgré elle et je commençais à la recopier, m’améliorant chaque jours un peu plus, dérobant de plus grosses marchandises et des objets de plus grandes valeurs, marchandant avec des receleurs et des escrocs de plus grandes envergures. Mon avancé ne lui passait évidemment pas inaperçu et même si il n’était pas rare qu’elle soit souvent absente durant des mois parfois, je m’arrangeais pour toujours être présent à son retour et l’accueillir.
Durant ce temps là, je m’améliorais espérant secrètement qu’elle soit fier de moi. Quelques mois passèrent avant qu’elle ne commence à me prendre un peu plus en considération et qu’elle ne me confit des petites tâches. Aller chercher tel objet pour telle personne, lui rapporter une lettre ou déposer quelque chose quelque part. Ce n’était pas grand-chose pour lors mais je me sentais déjà plus proche d’elle que jamais et au fur et à mesure, elle commença à me confier des missions plus importantes.


Un jour alors que je la suivais pendant qu’elle entrait chez un receleur, ce dernier me remarqua lorsqu’elle l’accosta pour faire du commerce. Il interrompit la transaction et lui dit d’un ton méfiant :


- C’est qui c’ui là ?!


- Oh .. ! Laissez.. lui répondit Eimat Muqnie (femme à la capuche) – c’est .. mon assistant, il me suit partout.


- Je vois ! Lui répondit l’homme avant de reprendre leurs affaires


Un grand sourire se greffa à mon visage et après ce jour, je ne traînais jamais loin d’Eimat Muqnie, grandissant et m’améliorant à ses côtés.
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Mar 8 Juin - 23:10
Ce gamin était un boulet. Tout ce qu’il faisait finissait par lui attirer des emmerdes. Il était insolent, casse-cou et naïf. Un très mauvais cocktail. C’était également un boulet car je traînais ce poids à son pied. Je me sentais responsable de lui. C’était fortement agaçant. Pendant plusieurs année, le gamin me suivis comme mon ombre. Je m’habituais rapidement à sa présence et comptais sur lui pour nombres de tâche. Il gérait mes affaires en villes parfois, faisait des courses un peu partout en mon nom, en échange de quoi il gagnait quelques piécettes et un de petits boulots. Je repartais souvent en Auridia, pendant des mois. Quand je revenais, je restais le moins de temps possible dans le désert, pourtant il arrivait à le monopoliser quand même. Ca en devenant exaspérant. Il voulait tout savoir de moi. Je ne lui disais rien. Je ne souhaitais rien connaître de lui. Il me racontait chaque seconde de sa vie.

Je me sentais obligé de le sermonner sur ses pratiques en mon absence, même si ma crédibilité en la matière était limitée. Mais quand même, à son âge, ne pouvait-il pas espérer mieux ? Il libre et choisissait de s’enchaîner à une ville miteuse dans un vie minable ? Je le détestais, je le jalousais, je l’enviais. Aussi stupide soient ses choix, choix il y avait. Choix que je n’avais pas eu. Le temps passa ainsi, je vieillis et il grandis. Cela faisait deux ans.

Cette fois là, à peine arriver en ville, une ombre passe dans mon dos et murmure à mon oreille «Bonjour, Eimat Muqnie ». Je me force à rester immobile mais mon cœur s’est arrêter une seconde. « Bonjour petit merdeux... ».  Il m’avait pris par surprise et je le semais rageusement. Il sourit et fait balancer devant mes yeux le collier qu’il venait de me subtiliser. Il avait beaucoup grandit depuis notre dernière rencontre et me surplombait de plusieurs tête. Il était toujours maigrichon mais loin d’être chétif. Je pensais : « il va en briser des cœurs celui là ». Je lui dit bougon :

          - Je suis ravie de voire que tu es devenue un voleur confirmé
          - Tu vois, je suis tout à fait capable, il rayonnait ravie de son petit effet
          - C’était sarcastique crétin ! Tu compte faire quoi maintenant ? Intégré la guilde des voleurs ?
          - ... et bien je me disais pourq...
          - Bravo ! Belle perspective d’avenir sifflais-je
          - Heeee ! J’ai un très bel avenir devant moi !
          - Bien sûr ! Cesses de mentir, tu n’as jamais pris le temps une seconde de penser à ce que tu ferais de ta vie.
          - Évidemment que si !
          - Tu te moques de moi ? Qu’as-tu fais toute ses années ? Enchaîner les larcins et les petites arnaques ? Tu penses vraiment que c’est un avenir ça ?
          - Je n’ai pas vraiment le choix ! Tu crois que ça m’amuse de vivre comme ça ? répondit-il irrité
          - Et bien il faut croire, p’tit merdeux, parce que je n’ai te jamais vu essayer quelque chose d’autre !
         - Facile à dire ! Il semblait vraiment en colère à présent, Quand on a ni parents ni famille, vous croyez vraiment que quelqu’un à le temps de m’apprendre quelque chose ?
          - C’est quoi cette excuse à deux sous ? Raillais-je
          - Ce n’est pas non plus comme si tu m’avais aidé à me sortir de ce trou à rat, il enrageait et me stoppa net dans ma progression je l’attaquais sans honte :
          - Qu’est ce que tu croyais au juste ? Que j’allais te mettre une cuillère en argent dans la bouche, un toit sur ta tête et de l’or dans tes poches ? Il faut grandir un jour ! Je ne suis pas ta nounou et encore moins ta mère ! Pourquoi as-tu pensé que je te devais quoique se soit ?
          - C’est de ta faute ! Tu... tu... !
          - Un vrai homme ne blâme pas les autres pour sa propre faiblesse !
          - Mais ce n’est pas de ma faute !
          - Ah vraiment ? Et tu as fait quoi au juste pour essayer de t’en sortir, dis ? Tu as essayé une seule fois de faire un travailler honnêtement ? Ah oui je te vois grimacer, c’est sûr que serveur ou fermier ça ne donne pas la même paye ! Mais tu pensais quoi hein, que c’était facile de sortir du trou ? Tu as juste peur de te lancer dans la vrai vie ! Celle qui est dure ! Celle où il y a des conséquences.
          - Arrêtes tu ne sais pas que...
          - Que quoi au juste ? Qu’elle est ton plan d’avenir si brillant ?
          - Je..euh... je vais devenir soldat !

Un silence s’en suivis. Je le regardais bouche-bée et il me rendit le même regard, tout aussi surpris par ses paroles que moi. Nous savions tout les deux qu’il avait dit ça sur un coup de tête. Je répétais bêtement :


          - Soldat ?
          - Pour l’Alliance ! rugit-il, contre les envahisseur de l’autre plan et les traître à leur race !
          - Tu n’es pas sérieux...
          - Si !

Je voyais dans ses yeux les reflets de la propagande qui malgré lui l’avait touché. Je ne pouvait qu’approuver ce plan de vie : il serait nourrit, logé, blanchit, il aurait une ligne de conduite claire, des règles strictes et un but dans la vie. Tout ce qui lui manquait.  Mais je ne pouvais pas non plus l’envoyer à l’abattoir. Je soupirais :

          - Idiot, Tu ne pourra jamais être soldat. Tu n’as ni la ténacité ni la vertu. Aller, viens on va sur le port.
          - Pourquoi je ne pourrais pas ?
         - Ce n’est simplement pas ce que tu ai. Tu serais bien incapable de survivre à un entraînement ou d’obéir au ordre. Alors mourir au champs d’honneur pour ta nation...Je ‘y crois pas un instant

Il pris la mouche et me laissa en plan. En réalité, je ne le revis pas de la journée. Cela n’étais jamais arrivé.


Mais je n’eu qu’à demander par-ci, par-là ; pour savoir que le petit merdeux avait l’intention de partir pour la Glénumbrie. Il criait à qui voulait l’entendre qu’il allait devenir une justicier de l’Alliance de Daguefillante et que son nom serait gravé dans l’histoire

Cet abruti, bien entendu, avait comme à son habitude penser seulement à la moitié des préparatifs. Déjà ce n’était pas à Martelfell qu’il pourrait signer ses papiers militaires et ensuite il n’avait rien pris pour payer la traversée en Glénumbrie. L’inconscient se dit donc que le meilleurs moyen était évidemment de se glisser clandestinement dans un bateau. Idiot, je souris intérieurement. Je me rendis et m’arrêtais devant l’intendant de la frégate qui rejoindrait la capital de l’Alliance.


          - C’est pourquoi ?
          - Un billet.
          - Vers où ?
          - Daguefillante.
          - Vous voyager seule ?
          - C'est pas pour moi,  mais quelqu’un qui est caché dans les cales.

Je réalisais que s’il entrait dans l’armée, nous ne nous reverrions jamais. Nos chemin se séparaient. Définitivement. J’espérais pour lui que le sien filait vers des jours de gloire ou au moins de bonheur. C’était un bon fond, ce gamin. J’étais enfin débarrassé du boulet, heureuse qu’il ne soit pas rester attaché à ma cheville pour le restant de mon existence.

L’intendant me dévisagea outré par mes propos puis avisant mes pièces d’or il secoua la tête et poursuivi

          - Il va me falloir un nom.
          - Il s’appelle Mazar. Mazar Al’Hafik.



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