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Jeu 6 Jan - 9:30
Suite à "L'Enquête de Ganzaëlle" (Rp disponible ici), le personnage éponyme a réussit à remonter les pistes jusqu'à Aesril. Dans une tentative avare de trouver comment délivrer Silgrid, il se fera assommer par un sort et sera prit la main dans le sac par l'Altmer. Voici ce qui lui arriva ensuite....

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Quand Ganzaëlle reprit connaissance il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il s'était passé. Ni d'où il était d'ailleurs. La tête lui tournait et ses idées n'étaient pas claires. En baissant les yeux, il pouvait voir qu’il était fermement attaché à un immense pilier de marbre par un enchevêtrement de chaînes fines, mais extrêmement solides, brillant d’une lueur argentée et émettant une légère vibration, les poignets et les chevilles entravés par des menottes qui semblaient faites du même étrange matériau. La pièce dans laquelle il se trouvait semblait grande, mais sombre et humide, illuminée de part et d’autre par quelques cristaux bleutés qui trônaient dans des réceptacles de fer ouvragé. On entendait pas d’autre son que le clapotis d’une goutte d’eau tombant à intervalle régulier et les bruits inquiétants de rampants et de rats dont les griffes et les carapaces crissaient sur la pierre lisse.


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Ganzaëlle devait se rendre à l’évidence : il était prisonnier. Sa première pensée fut pour Alan. Il n’allait pas être content... Sa seconde fut qu’il ne parvenait pas à se connecter à sa magie. Les chaînes visiblement avaient été conçues pour des mages. Il ne s’en préoccupa pas outre mesure puisque ce n’était pas en ces circonstances que ses piètres compétences en soin qui l’aideraient à s’échapper. Ganzaëlle n’était pas plus inquiet de sa captivité qu’il ne craignait les conséquences de cet emprisonnement. La dernière fois ça ne s'était pas très bien passé pour lui, qu’allait-il perdre maintenant?

Des bruits de pas et des échos de voix lointains se firent soudain entendre, le tirant de ses pensées. Ils ne semblaient pas nombreux… Peut-être deux ? Ou trois, pas plus. Une lueur ambrée vint se réverbérer au loin, sur les hauts plafonds.




  • Je l’ai envoyé très en profondeur pour plus de sécurité. C’est un vrai labyrinthe ici, expliquait une voix d’homme aux inflexions pondérées.

  • Hum… Je vois cela. C'est magnifique tu connais ma passion pour les labyrinthes. Haha. 

  • Attends un moment. Je vais désamorcer les protections, tu n’aimerais pas faire un pas de trop ici, ce lieu est truffé de pièges. Les Ayléides nourrissaient un malin plaisir à sécuriser leurs cités de façon vicieuse.

  • Ah… oui tiens donc… répliqua-t-elle affichant un sourire taquin.

  • Ça te rappelle quelqu’un, Joli Serpent ? lança-t-il avec une pointe d’amusement dans la voix.

  • Pas du tout. Répondit-elle en lui lançant un regard complice.


Un petit cliquetis métallique se fit alors entendre, suivi d’un tintement cristallin.


  • Toujours à feindre l’innocence, hmm ? répliqua-t-il, espiègle. Bien, poursuivons. Voyons ce que notre invité clandestin a à nous raconter. Il doit avoir eu le temps de se remettre de ses séquelles depuis.


Ganzaëlle put alors voir deux silhouettes précédées d’un petit globe lumineux qui éclairait leur route en flottant. Il s'avancèrent vers lui, descendant ce qu’il percevait comme étant de grands escaliers de pierre. Un homme de grande taille, sa corpulence masquée par une longue cape et une femme à la démarche souple et féline qui le suivait comme une ombre ondulante. Lorsqu’ils furent suffisamment proches du Bosmer, cependant, celui-ci n’eut aucun mal à les reconnaître. 

Intérieurement, il rit. Mélicendre et Valriel. Evidemment. Sa voix est éraillée et il a un terrible mal de crâne, il dit:


  • Tiens, tiens… Des visiteurs. Excusez ma tenue, je n’ai pas pu préparer votre venue.

  • Il a de l’humour, comme c’est mignon. Lâcha-t-elle à l’intention d’Aesril, dans un sourire narquois. 

  • Notre invité semble avoir bien récupéré de ses séquelles.

  • Je me porte comme un charme, c'est si gentil de vous en préoccuper. Cela dit mes articulations vous remercieraient si je n’avais pas à me contorsionner ainsi, soupira-t-il en grimaçant.

  • Cela ne fait aucun doute. Pardonnez mes mauvaises manières, mais je n’ai pas l’habitude de traiter avec les fouineurs qui s’infiltrent dans mon domicile pour me voler et posent des enchantements à mon insu.

  • Méchant coquin … Ce n’est pas très gentil, ça... Lâcha-t-elle en dressant un sourcil dans un rire.

  • Que voulez-vous? C’est plus fort que moi : quand j'entends parler de quelques recherches secrètes, je veux me les approprier. Evidemment c’était une terrible erreur… J’aurais probablement dû m'en abstenir, ajoute-t-il sur un ton de regret.

  • Vous n’avez pas utilisé la bonne méthode, ne vous blâmez pas… Il y a des façons bien moins conventionnelles d’agir. Répliqua Mélicendre en adressant un sourire malsain et complice à Aesril.

  • Bien, à présent que nous nous sommes échangé les mondanités d’usage, vous allez peut-être pouvoir nous éclairer sur les raisons qui vous ont poussé à tenter de subtiliser mes recherches. Et surtout : où avez-vous trouvé ceci ?


Il sortit un parchemin plié de l’intérieur de son pourpoint et le présenta sous les yeux du captif. Il s’agissait du schéma représentant le bijou Ayléide. Du tac au tac, il répondit :


  • Au marché noir. 

  • Hm... 

  • Ah oui ? Ce genre de chose se vend-il vraiment ? Je crois plutôt que vous avez obtenu ceci grâce à une certaine guilde.

Il se tourna vers Mélicendre, qui restait légèrement en retrait en croisant les bras, observant l’individu.


  • À ton avis, crois-tu que notre cher ami nous dise la vérité ?

  • La vérité ? Comment pourrais-je savoir qui l’a vendu! s’exclama-t-il outré, Je ne suis qu’un acheteur! 

  • Hum… Je dirais même qu’il se moque ouvertement de nous. 

  • Hmm… Comme c’est surprenant. Alors ? Où ? Et pourquoi cela vous intéresse-t-il ?

  • Ne le prenez pas personnellement, je m'intéresse simplement à ce qui est prometteur.

  • Qu’il est rusé… Répliqua-t-elle sarcastique.

  • Savez-vous ce que c’est, au juste ? questionna-t-il en faisant un pas vers son prisonnier, inquisiteur.

  • On m'a promis un renseignement de grande valeur… et à la place j'ai eu ça, agacé, un schéma inutilisable et un nom. Sinon je n'aurai pas eu besoin du Sapiarque...


Mélicendre croisa les bras offrant un air espiègle à Aesril en levant un sourcil et hochant la tête de gauche à droite sans rien dire. Le mage perçut le regard de son acolyte et acquiesça d'un léger mouvement avant de retourner son attention vers le Bosmer.


  • Moi, je pense que vous en savez plus que vous ne voulez bien le laisser croire. Pourquoi vous infiltrer chez moi pour voler des informations dont vous ne connaîtriez pas la nature, sans cela ? À moins que vous ne travailliez en collaboration avec une personne qui en sait plus ? Votre ami Alandmir, par exemple ? 

  • Maître Alandmir, rectifia machinalement Ganzaëlle.


Lui et sa grande gueule… il garde son calme et réfléchissant à toute vitesse. Il avait évidemment envisagé de se faire détecter mais pas d'être capturé de manière si définitive. Il n'avait aucun moyen de prévenir Alan…


  • Je connaissais la nature de ces informations. Teldundido de Soltenure m'avait assuré que ce petit bijou semblait Ayléide et pouvait éventuellement tirer l'énergie de la pierre cependant… il trouvait cela peu probable. Je voulais voir vos recherches à ce propos. 


"Parfait, à priori, il ne sait rien…" songea Aesril avec soulagement, sans pour autant en laisser paraître quoi que ce soit. Toutefois, l'impertinence de l'homme le laissait croire qu'il cherchait à lui dissimuler une part de la vérité. Il se tourna vers Mélicendre pour lui confier le parchemin.


  • Si vous avez acheté ceci au marché noir, cela n'explique pas comment vous saviez que ce parchemin m'appartenait. Ni comment vous avez eu connaissance des recherches que je mène au sujet des pierres Ayléides, exposa-t-il en tournant le dos à Ganzaëlle, avant de reprendre à l'attention de Mélicendre : ce parchemin t'aidera-t-il à tirer la vérité hors des inepties que nous raconte notre invité ?


Elle prit le parchemin entre ses mains et sourit joyeusement.


  • Bien-sûr ! 


Mélicendre ferma les yeux, concentrant son énergie sur le parchemin, avant de les rouvrir sous leur forme livide. Elle sonda le papier, recherchant et tirant les fils du passé, les images défilaient et elle vit une silhouette qu’elle reconnut parfaitement : Ganzaëlle. Sa vision la mena jusqu'à une auberge. Elle voit le Bosmer s'infiltrer habilement dans la chambre et fouiller les lieux avec minutie avant de voler le document. Elle avançait sa vision pour le retrouver en possession du document et d’un faussaire pour le dupliquer à la perfection. Intriguée Mélicendre poussa un peu plus loin sa vision, jouant avec les fils du temps comme une marionnettiste  en levant un sourcil. “Ingénieux.” Songea-t-elle, elle observait le manège du voleur, cette fois-ci sur le marché noir, le parchemin passant de main en main,  jusqu’au prisonnier, se prénommant Azareth et puis, le fameux Alandmir. Ses yeux reprirent leur teinte bleue d’origine et elle sourit vicieusement, en déposant sa main sur l’épaule d’Aesril murmurant sa vision dans le creux de sa nuque. 


  • Intéressant et très inattendu, Cet homme ne fait pas partie intégrante de la vision, par contre, Ganzaelle… vile petit coquin, c’est lui qui a dérobé le parchemin, puis fait une copie, traverser de mains en mains le marché noir jusqu’à… lui puis Alandmir, décidément il ne cessera jamais de m'étonner. Mais cet homme-là… N’arrive qu’en second plan. Alors que le document était en sa possession, cela ne m'est jamais arrivé, c’est un mystère. Murmura-t-elle avant de sortir de sa nuque dirigeant son regard vers l’homme, intriguée. 


En écoutant les paroles du serpent qui sifflait doucement à ses oreilles, Aesril dévisageait les expressions du vieil elfe. Que venait faire Ganzaëlle dans cette histoire ? Cela dit, cela expliquait la pierre enchantée de Phèbe. Il darda un regard froid et impénétrable dans les yeux de son prisonnier avant de reprendre :


  • Vous travaillez pour les Compagnons? Pourquoi Ganzaëlle vous a-t-il missionné ? Que voulait-il découvrir?

  • Les compagnons? Quels compagnons? s’étonna Ganzaëlle en ouvrant de grands yeux ronds, Et qui est ce Ganzaëlle?

  • Qu’il est mignon… Lâcha-t-elle sarcastique.

  • Mon cher Azareth… Croyez-vous vraiment que je vais avaler de telles balivernes ? Si vous ne travaillez pas pour les Compagnons, vous connaissez au moins Ganzaëlle.

  • Vous dites que c’est lui qui avait le croquis ? Si c’est le vendeur… je ne l’ai jamais rencontré !


L’Altmer croisa à nouveau les bras sur son torse, se redressant en arrière, triomphant, un sourire narquois ourlant ses lèvres.


  • Très bien. Dans ce cas, vous allez pouvoir m’expliquer comment, si vous ne connaissez ni le vendeur, ni les Compagnons, comment avez-vous su que ce parchemin m’appartenait ?

  • Je vous l’ai déjà dit, se lamenta le bosmer, j’ai payé chère pour cette information !


Aesril serra la mâchoire avec indignation, croisant les mains dans son dos dans une posture rigide et il se rapprocha vivement du visage de son interlocuteur, les sourcils froncés, la tête penchée en avant, en arguant avec une froideur tranchante :


  • Personne ne sait qui a dessiné ce croquis à part moi. Car personne ne sait que je mène ces recherches. Si c’était le cas, je serais déjà derrière les barreaux des geôles de la Poursuite Divine. Maintenant, si vous avez terminé de jouer au plus malin, vous allez peut-être vraiment pouvoir nous dire ce qui vous a amené à me cambrioler ? Ou allons-nous devoir vous torturer ? Voyez-vous, ma partenaire ici présente est très douée pour manipuler l’esprit. Elle pourrait vous plonger dans des tourments au-delà de votre imagination…

  • Rassurez-vous… au moins de cette façon je n'abimerais pas ce visage, qui a bien assez vécu selon moi Haha.


La tête lui tournait à présent. Il ignorait si c’était dû à l'anémie, au coup à la tête ou à l’adrénaline, mais en tout cas, il avait un goût pâteux et les paupières lourdes. Le prisonnier trop faible pour plus longtemps débattre grogna:


  • Vous semblez tellement persuadé que je mens que vous en devenez aveugle et sourd


L’Altmer se redressa en arrière d’un geste sec, avec irritation, soufflant du nez d’un air dédaigneux, pinçant les lèvres. Cette réponse ne semblait pas du tout le satisfaire. Il rabattit son regard vers son acolyte et se rapprocha d’elle pour l’entraîner à l’écart de l’homme en la saisissant doucement par le bras.


  • Il ne sait rien de mes recherches, de toute évidence, ou alors il fait semblant et agit comme un demeuré.

  • Peut-on vraiment se permettre d’avoir un doute ? Et puis il ne sait rien de tes recherches, mais du reste ?


Ganzaëlle ne pouvait pas les attendre, ils sondaient frénétiquement autour de lui en essayant de trouver un échappatoire. Il jouait avec les mécanismes de sa main... en vain: les liens ne bougeaient pas.


  • Non, on ne peut pas se permettre de douter, reprit Aesril. Je vais aller rendre une visite à son ami, cet Alandmir, pour tenter d’apprendre ce qu’il sait, mais dans tous les cas, je doute qu’on puisse le laisser en vie. Du moins pas en l’état. Mais avant toute chose, je veux être sûr que nous avons mis toutes les chances de notre côté pour recueillir le maximum d’informations. Fais le nécessaire, veux-tu ?

  • Hum… Bien-sûr.


Elle fit une petite moue avant de déposer une main sur son épaule. Pour murmurer dans sa nuque.


  • Les morts s'accumulent. Un tas de cadavres… est plus visible… tu le sais ? C'est nécessaire, mais j'ai peur que cela cause notre perte.


Il la scruta pour sonder son regard, questionnant ses émotions. Y voir la peur le troublait.


  • ... Je sais. Mais pour l’instant, nous ne le tuons pas, contente-toi de faire en sorte de faire plier son esprit. Mais quand ce sera fait… quelle autre solution avons-nous, Joli Serpent ? S’il prévient les autorités, nous serons des hors-la-loi. Notre situation est déjà bien assez dangereuse, comme ça…


Elle releva le menton vers lui, en plissant légèrement les yeux lui offrant son sourire en coin habituel.


  • Hm… Oui tu as raison. Faisons cela, nous n’avons pas d’autre choix. 


Il posa subitement sa main sur le bras de la divinatrice, son regard se perdant par-dessus son épaule, les lèvres légèrement entrouvertes dans une inspiration.


  • Ou alors… Nous pourrions trouver un moyen pour qu’il ne se souvienne de rien.


Elle écarquilla les yeux et passa une main délicate sur sa joue.


  • Aesril. C’est une idée merveilleuse ! Il y a tout de même un risque. Je peux le faire bien-sûr et découdre chaque fil de ses souvenirs, mais c’est risqué et douloureux, il peut ne pas supporter le processus.

  • Est-ce risqué pour toi ?

  • Douloureux. Mais pas risqué, c'est ce qu’il s'est passé avec Phèbe, quand elle a brisé le rituel. Mais là, dans le cas présent, dans son état… Je ne risque rien.()

  • Alors fais-le. Nous n’avons rien à perdre à essayer. Et si tu as besoin de ma magie, je t’aiderai.

  • Bien. Je vais d’abord me promener dans sa tête, voir ce que je peux y trouver… Pour être sûre. 



Elle se retourna en s’avançant vers le Bosmer, s’agenouillant face à lui en plongeant son regard dans le sien, un sourire en coin affiché sur le visage.


  • J’ai l’impression que l’on va bien s'amuser toi et moi…

  • En d’autre circonstances j’aurais surement apprécié cette idée…


Mélicendre esquissa un sourire pervers en l’observant dans les yeux, puis détourna le regard vers Aesril, une pointe d’appréhension pouvait se lire sur son visage, elle n’avait pas fait cela depuis qu’elle avait retrouvé ses sentiments. Elle se souvenait sans mal ce que la douleur des autres lui procurait. Elle n’avait pas d’autre choix et les derniers évènements lui avait prouvée qu’elle en était capable.


  • J’en suis persuadée, mon chou. Peut-être dans une autre vie


Elle plongea à nouveau ses yeux dans les siens, avant de déposer ses mains sur son crâne en fermant les yeux, les réouvrant ensuite pour les laissaient apparaître sous leurs formes livides. La magie tournoie et se faufile vicieusement dans la tête du Bosmer, elle appuie son emprise, il résiste, elle sourit n’en attendant pas moins de lui.


  • Hm… Azareth. Je ne peux que vous conseiller de vous laisser faire, si vous ne souhaitez pas souffrir.

  • Dommage ce n’est pas dans mes habitudes, lança t-il sur un ton de défi  

  • Soit. J'adore jouer.


Mélicendre courba ses doigts, insérant ses ongles dans son crâne, poussant un peu plus fortement sa magie, entrant à nouveau dans sa tête.
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Ven 14 Jan - 11:47
Le bosmer n’avait jamais été doué avec la magie et il pensait stupidement qu’elle utiliserait des techniques similaires à Alan. Elle n’avait rien à voir avec lui. Il utilisait la puissance de son intellect et ses connaissances de la psyché pour voir dans la tête des gens. Elle, elle avait un don inné. Quand il avait confronté Mélicendre auparavant, il comprit qu’elle n’avait pas réellement tenté de percer ses barrières, car maintenant elle essayait et ça n’avait rien à voir. Ça faisait un mal de chien ! C’était tout simplement irrépressible, comme un poing qui se ferme sur une mouche ou une pomme qu’on perce de milles aiguilles. Mais c’était sa tête, sa vie, et celle de ses compagnons qui était en jeu. Il n’avait pas le droit de céder. Non, il devait pouvoir tenir encore, encore un peu.

Les images commençaient à venir à elle, lentement, trop lentement, il résiste encore. Elle admirait qu’il lutte avec fougue et habituellement cela l’aurait amusé, ils auraient même pu jouer a ce jeu toute la journée, pour son bon plaisir, mais aujourd’hui, dans ce cas précis, elle n’avait pas de temps à perdre. Au bout de ses doigts des filaments électrique apparaissaient, jaillissait de sa peau, l’atmosphère autour d’eux s’alourdit et dans une fine impulsion, elle se projeta, envoyant sa magie directement dans sa boite crânienne, quand enfin, la porte s'ouvrait sous ses yeux. Les images arrivaient à toutes vitesses, elle pouvait se balader dans ses souvenirs à sa guise, elle s’arrêta sur ce qui lui semblait important : L’image se ralentissait sous ses yeux et devenait clair, elle revivait ce souvenir en même temps que lui.

Elle voyait la pluie s’abattant sur une forêt luxuriante et Azareth, courant à travers les bois les mains chargés, elle entendait ça voix, “”Ganzaëlle, tu verrais ce que je nous ai dégoté… ”. “Ganzaelle”songea-t-elle, avant d’avancer un peu plus, elle apercevait un campement au loin, un corps, rouler en boule sur le sol, encore chaud, du sang, beaucoup de sang, Azareth criait son nom “Ganzaëlle !!”. La poitrine de Mélicendre se serrait, comprimée par la douleur que ressentait le Bosmer à ce moment, elle poursuit. Il se précipitait sur le cadavre tentant désespérément de comprimer la plaie, mais rien, il était trop tard. Elle entendait les cris de douleur, de rage, elle sentait les larmes du Bosmer rouler sur ses joues. Il prenait l’homme dans ses bras, fermant ses yeux, le repositionnant sur le dos, elle sentait la déchirure et eut presque envie de vomir, quand Azareth réalisait que malgré tout, il devait avancer, ils étaient recherchés, il ne pouvait ni l’enterrer, ni perdre du temps en pleurant sa mort, alors il le fouilla, découvrant dans la doublure de sa veste que quelque chose y avait été cousu, elle vit alors ses mains arrachant le tissu pour prendre l’objet caché, une plaquette gravée, une récompense de l’Académie des Bardes, dans un état déplorable sur laquelle on pouvait lire “Ganzaëlle…, premier prix de l’ode à la haine, promotion…”. Elle voit et ressent l’hésitation d’Azareth à ce moment tournant l’objet dans ses mains, regardant le cadavre sur le sol, son esprit réfléchit à toute vitesse jusqu’à sa décision final, il sort de sa poche une médaille militaire ainsi qu’une lettre de menace, qu’il glisse dans la veste de son ami avant de fuir.

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Mélicendre inspire l’air profondément en déglutissant, sa poitrine se serrait sous l’émotion de cette première vision, elle lutte et avance encore, elle passe les images dans sa tête quand une voix familière retient toute son attention : “Lâches moi, va-t’en ! Je n’ai rien à entendre de toi !” C’était la voix de Phèbe qui hurlait après lui, elle se plonge sur cet instant jugeant que cela intéresserait probablement Aesril. Elle voit le Bosmer supplier la jeune Brétonne d’une vingtaine d’années. “Bon sang, mais tu ne te rends pas compte, il t’utilise ! Ils vont te tuer !. Elle ressentait la peur qu’il éprouvait à ce moment, ainsi que son affection pour elle. Il la saisissait par le bras pour la retenir dans cette ruelle, tentant de freiner sa course, elle répondit à ce geste par une violente gifle, que Mélicendre ressentit avec amertume (Haha). “Ne m’approche. Pas !”. La colère de la jeune femme était saisissante, et la foudroyait. Elle entendait Azareth l’implorer, la mettre en garde contre cette secte, vénérateur de Daedras, il la suppliait de l’écouter pourtant elle n’en fit rien. “Tu es une ignoble créature Feladir ! Tu m’as abandonné ! Je ne vois pas pourquoi je devrais prendre conseil auprès de toi !” Je veux simplement te protéger… Je l’ai promis à ton père, je le lui dois bien ça.”. Elle ressentait sa peine en prononçant ses mots, sa douleur en entendant la réponse de Phèbe qui lui hurlait dessus. “Mon père est mort ! Et tu as échoué à ta mission il y a bien longtemps en me laissant pourrir dans cette plantation ! Alors maintenant… Sors de ma vie! Dégages !. La nausée venait la cueillir en entendant les derniers supplices d’Azareth elle ressentait son impuissance, sa peine, comme il aurait voulu qu’à ce moment, elle l’écoute et son cœur se brisait sous les dernières paroles de Phèbe. “Non ! Caelin prend soin de moi maintenant. Et il le fait mieux que tu ne le feras jamais. Je n’ai pas besoin de toi. Personne n’a besoin de toi. Vas-t’en, meurt, pour ce que ça m’importe !. 

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Mélicendre lâcha soudainement son emprise et bascula en arrière sur le sol, tenant sa poitrine qui la comprimait, sa gorge se nouer tend elle avait la nausée, sa tête bourdonnait, elle tenta de se redresser malgré tous, fermant à nouveau les yeux pour qu’ils reprennent leurs apparences et faire le trie dans ses informations. 

Aesril avait observé la scène avec attention, les sourcils froncés. Il sentait bien que le procédé exigeait énormément de magie et, voyant que l’instant commençait à durer, il s’inquiéta que Mélicendre ne soit en train d’éprouver quelque souffrance ou que le sortilège ne se passe pas comme prévu. Malgré tout il s’était contraint à ne pas intervenir, malgré la désagréable impression d’impuissance qu’il ressentait. Il n’aimait pas être ne pas être en maîtrise de la situation. Lorsqu’il la vit s’effondrer au sol, il se maudit de ne pas avoir perçu plus tôt son malaise et se hâta vers elle pour l’aider à se relever, sondant la magie en elle. Il adressa un regard farouche au Bosmer, convaincu qu’il y était pour quelque chose.

On vous dit toujours que lorsque vous mourrez, vous voyez votre vie défiler devant vos yeux, et bah Ganzaëlle avait l’honneur de connaître ça avant le jour J. Comme si Mélicendre visionnait en accélérer sa vie et choisissait au hasard les passages intéressants. Il fit de son mieux pour rester le plus insensible possible espérant les faire passer inaperçu, mais il n’était qu’un homme et tout le monde à des regrets. Elle finit par mettre les doigts sur ce qui fait mal. Il se vit encore changé d’identité et ressentit la douleur d’abandonner une fois de plus qui il était. Il revoit sa petite fleur le jeter, le repousser et foncer dans le mur. La chose qui lui était si précieuse. Se ruant dans le précipice. Cette scène était d’autant plus dure qu’il connaissait la suite du scénario. Il savait ce qu’elle devenait. 

Il a mal au crâne, son cœur est lourd, la sueur couvre son front et son dos. Il frissonne. Quand il relève la tête et voit Mélicendre il ne peut que rire. Rire à gorge déployée comme il l’a toujours fait. Avait-elle vraiment découvert qui il était? Non, pas vraiment. L’évidence était rud e mais bien réelle: personne n’avait besoin de lui et il n’était personne. Il avait perdu le droit d’être quelqu’un le jour où il avait abandonné qui il était. Alors il rit en la voyant souffrir de ses blessures à lui: “Ca fait mal, hein?” souffla-t-il. Mélicendre pinça ses lèvres dans un sourire malsain, elle avait fait le tri dans ses informations et réalisait, de qui se trouvait en face d’elle, attrapant le bras d’Aesril se relevant avant de baisser son visage vers lui, une pointe d’animosité dans la voix.

  • Presque aussi intense que nos derniers échanges… Ganzaëlle ! 
  • Que lui as-tu fait ? répliqua Aesril à l’attention du Bosmer avec âpreté. Attends… 

Il tourna son regard vers Mélicendre.

  • Tu veux dire que cet homme est Ganzaëlle ? Comment…
  • J’en suis certaine, je l’ai vue. 
  • Surprise! railla-t le premier concerné en ouvrant les mains, incapable d’ajouter quoique se soit.
  • C’est bien lui, il a volé l’identité d’un de ses amis et compagnons de route, mais ce n’est pas tous, nous avons une amie en commun, qui lui est très chère… Phèbe !

Il écarquilla légèrement les paupières de stupéfaction avant de reprendre une expression plus sombre. “Phèbe” songea-t-il avec amertume. “Bien sûr… Cela explique tout.

  • Ainsi, c’est Phèbe qui t’envoie me trouver, c’est cela ? Très courageux de sa part.
  • Laissez la en dehors de ça! rugit-il
  • Je ne pense pas que ce soit Phèbe qui l’envoie… Pourquoi aurait-elle fait…

Aesril bascula légèrement la tête sur le côté, un sourire narquois au visage en entendant la soudaine colère de Ganzaëlle. Peu lui importait désormais. Il avait enfin trouvé un point sensible.

  • Intéressant… Serais-tu en train de la protéger ?
  • Vous vous moquez de moi? Vous la connaissez non? Elle n’a pas besoin qu’on la protège!

Mélicendre se retourna vers Aesril un sourire espiègle sur le visage, s’adressant À lui d’une voix forte et assurée.

  • Oh, notre ami a bien essayé de la protéger, mais il a lamentablement échoué, il y a mis toute sa bonne volonté pourtant. 
  • Vous voyez même elle, elle le sait. Je ne suis pas un preux chevalier au cas où ça vous aurez échapper, affirma-t-il en cherchant à reprendre ses esprits.
  • Un barde non plus en l’occurrence… Alors si ce n’est pas Phèbe qui t’a envoyé, car je suis certaine qu’elle ne l’aurait pas fait, surtout si j’en juge la nature de votre relation… Reprit-elle en se tourna vers Aesril. Qui d’autre parmi les compagnons missionnerait Ganzaëlle ?  
  • Je pensais avoir bien réussi à jouer lele du bennet docile… mais je ne pensais pas vous avoir berner vous aussi. Mais soit! Cherchez donc qui a pu m’envoyer. Après tout, je suis un geeeentiil petit soldat.

L’Altmer ne se départit pas de son sourire. Il comprenait à présent. Il n’avait pas besoin de savoir ce que Mélicendre avait vu. Il lui suffisait d’observer le visage de l’homme, la détresse dans sa voix, dès lors que le bon sésame avait été prononcé.

  • Il n’a pas été envoyé, lâcha-t-il en plongeant ses yeux dans ceux du Bosmer. Il le fait pour elle. Peu importe quelle menace il pense que je représente. Il a dû vouloir l’en prémunir. Mais à mon avis, il ne sait rien de plus. Je suis admiratif cependant. Nul n’est remonté jusqu’à moi de la sorte à part toi. Quel dommage : tu étais bien parti.  
  • Que vous dire? J’ai toujours été bon dernier.
  • Il a probablement joué de sa langue, haha, il est bien habile et plus doué qu’on ne le pense j’en suis persuadé et n’oublions pas ce cher Alan ?
  • Il a été d’une aide précieuse si c’est la question. Vous n’imaginez pas le bien que ça fait de s’envoyer en l’air, parfait pour vous remettre les idées en place, ricana le bosmer qui n’avait de tout façon rien à perdre.
  • Je ne peux qu'approuver. Répondit-elle en lançant un regard complice à Aesril, dans un léger rire. C’est bon pour les nerfs qui plus est. 



la main dans le sac - La Main Dans Le Sac 83E4aGmdCU4l-tH3gtigAS-ljBbVl0orVW4v5-OEa7f-U5JsI3TcF3XAdnICGuJMGlKh7vuuyNh0YyuetZ-SgwWV4LG0Of3Za-CNRi99KBcG-PENrnAa-UYd2sCg7AvobZKDS2EK

Celui-ci adressa un regard licencieux à Mélicendre, son sourire en coin s’étirant un peu plus, émettant un rire léger en s’adressant à Ganzaëlle.

  • En effet, peut-être m’y adonnerai-je moi-même lorsque j’en aurai terminé avec toi, j’aurai bien besoin de me détendre un peu. Après tout, les lieux s’y prêtent et tu n’es pas le seul à avoir une langue habile, cher ami, ta perte n’en sera donc pas si dramatique. Phèbe semble du même avis, puisqu’elle ne semble pas être à ta recherche.
  • Phèbe n’a que faire de mon sort. Et si vous voulez vous débarrasser de moi je n’ai pas beaucoup d'arguments à vous opposer. Mais rassurez-vous, il y aura des gens pour me pleurer, Phèbe n’est pas la seule personne que je connaisse. Des gens qui n’auront pas de mal à suivre ma trace.
  • Te pleurer ? Mais je n’ai pas parlé de te tuer, mon cher Ganzaëlle. M’as-tu pris pour un monstre ? Non. Tu vas rentrer là d’où tu viens. Leur dire que tu n’as rien trouvé. Retrouver ta vie de vieillard à faire semblant d’être un autre pour je ne sais quelle fantaisie. D’ailleurs, avant que nous ne poursuivions, voudrais-tu nous expliquer cette charmante histoire ? Tu sembles maîtriser les illusions à la perfection, dis-moi.
  • Chacun son domaine d’expertise. Il faut bien que j’aie quelque atout non ?
  • Tiens un maître de l’illusion comme ça m’intéresse. D’ailleurs, comment fais-tu petit fripon ?  
  • Qu’est ce que j’y gagne à vous donner la réponse ?
  • Absolument rien. J'étais juste curieux, répliqua Aesril avec détachement. Et comme c'est sûrement la dernière fois que nous nous parlons… Cela dit, si tu veux me poser une question, toi aussi, c'est le moment.
  • Où est Silgrid ?
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la main dans le sac - La Main Dans Le Sac Empty Re: La Main Dans Le Sac

Jeu 3 Fév - 1:04

    • Dans une grotte Ayléide que j'ai protégée et aménagée. Un peu comme toi, en fait, sauf qu'elle a une plus grande liberté de mouvement. Veux-tu bien répondre à ma question ?
    • Ce n’est pas comme si c’était un secret, soupira le bosmer, regardez mes bras. Ce ne sont pas de simples scarifications. Chacune de ces cernes est une des lignes de l’enchantement, chacune d’elle tient une illusion.
    • Et pourquoi avoir pris une fausse apparence tout ce temps ? Pour avoir joué à ce jeu, moi aussi, je suis intrigué.
    • Je ne sais pas à quoi ressemblent les gens qui vous en veulent mais le nombre de gens prêt à mettre ma tête sur un pique et utiliser mon cadavre comme terreau est un peu disproportionné. Je ne tiens pas à mourir et ses gens sont bien assez puissants pour me trouver. Alors j’ai simulé ma mort. Plusieurs fois. Jusqu’à ce que plus personne ne puisse démêler le vrai du faux, plus personne ne peut savoir si je suis en vie ni sous quelle identité.


    Aesril scruta l’homme un moment, perdu dans ses pensées. Il semblait considérer la question et l’analyser, plissant légèrement les paupières avec la plus grande attention.

    • Chacun  sa stratégie pour déjouer le jeu de la mort. Personnellement, je ne me verrais pas mener une vie pareille. Pas sur le long terme. Et pourtant, il y a quelques personnes qui souhaitent me voir mort moi aussi. Ou qui l’ont souhaité néanmoins.
    • Mais je vois votre demeure, j’ai étudié votre généalogie. Vous faire disparaître n’est certainement pas aussi facile que moi. Ils ne seraient pas aussi gourmand si j’étais comme vous, ils ne supposeraient pas que ma mort est un du. Personne ne s’indignera et personne ne lèvera le petit doigt. Mon meurtrier ne sera pas non plus inquiété: il n’y aura nul conséquence à son acte.


    Mélicendre écoutait la conversation, sans dire un mot, les paroles de Ganzaëlle résonnaient en elle, après tout, elle-même, n’était personne, et ne manquerait à personne, si la mort venait à la cueillir. Un frisson parcourut son corps, même si elle n’en avait pas peur, cela la mettait face à une réalité qu’elle ne souhaitait pas voir. Elle croisa les bras, dans une profonde réflexion. 

    • Tu crois que l’on s’indignerait pour ma mort ? répondit Aesril avec cynisme. Mon propre père a voulu se débarrasser de moi. Et pour les autres, ils se précipiteraient certainement sur mon cadavre tels des charognards pour récupérer tout ce qu’ils pourraient tirer de mes réussites. Mes possessions, mes recherches… Tout en faisant semblant de s’appesantir sur mon sort. Me chercherait-on si je venais à disparaître ? Non. Nul ne se soucie de l’elfe solitaire et taciturne. Toi, tu as un ami qui t’attends, mais je…


    Il s’interrompit subitement. Il réalisa soudain. S’il venait à mourir, nul ne le pleurerait. Sa mère s’en rendrait-elle même seulement compte ? Elia serait certainement soulagée. Et Mélicendre… Mélicendre serait libérée de toute obligation. Il se demandait si elle éprouverait véritablement de la peine, après tout ce qu’il lui avait fait subir. Il soupira pour masquer son désarroi et tenta de reprendre, tant bien que mal.

    • Enfin… Tu m’as compris. Le statut et la famille ne font pas tout.


    Mélicendre plissa les yeux, elle sentait la contrariété monter en elle. Bougeant la tête de gauche à droite en désapprobation, mais elle tenta de la masquer en reprenant, pour changer de sujet, son front, c'était plisser dans une profonde réflexion, qu’elle finit par effacer en laissant apparaître son habituel sourire en coin, les yeux remplient de vice. 

    • Personne ne va mourir… Souffrir, peut-être ! Cher Ganzaëlle, je ne vois que très peu de personnes chez les Compagnons qui pourrait t’avoir missionné, je dirais Zéphyriel, ou peut-être même Elia. Les deux auraient toutes les raisons de le faire d’ailleurs. Mais je me dis que tu, ne te serais pas risqué à entrer par effraction si tu avais, ne serais-ce qu’une preuve tangible ou quelque chose de concret, je me trompe ? J’en doute, alors la question se pose… que va-t-on faire de toi maintenant ? Et le plus intéressant, c’est qu’à cette question il y a une infinité de réponses.


    Depuis son fou rire, le bosmer ne s’était pas départi de son sourire. Il fut agacé que la divinatrice soit persuadée que quelqu’un l'envoie. Ce n’était évidemment pas le cas et qu’on le prenne pour un docile soldat était le comble de l’ironie. Comme si Elia ou Zéphyriel avaient une quelconque autorité sur lui. Son sourire s’élargit. 

    • Vous pourriez me laisser partir en me félicitant pour mes efforts? minauda-t-il en imitant leur voix respective, “Ce fut un plaisir d’être votre adversaire. Et la prochaine fois, ne fait pas exploser mon bureau”, “Fais moi une faveur mon chou: ne me fais pas déplacer pour si peux à l’avenir, la prochaine fois ne te fais pas prendre.” 


    Elle réfléchissait à toute vitesse se repassant les paroles du Bosmer “Je ne suis pas un preux chevalier” avait-il affirmé, alors elle joua la carte de la fausse affirmation, tentant de démêler ce qui avait amené Ganzaelle à fouiner dans les affaires d’Aesril.  

    • Tu n’es pas un imbécile, tu sais bien que ta compagnie m’est agréable, tu es bien ici… Mon chou… Et si personne ne t’envoie… Et bien. Cela signifie, que personne ne te cherche… du moins pas pour le moment… ça nous laisse du temps. Répondit-elle en ignorant ses moqueries toujours en réfléchissant puis en se retournant vers Aesril.  Tu as une idée ? 


    Mais Aesril s’était perdu dans ses pensées et n’avait pas écouté l’échange entre le Bosmer et sa partenaire. Il fut tiré de ses ruminations lorsqu’il entendit la divinatrice l’appeler.

    • Hmm ? Il n’y a pas à tergiverser, je crois. J’ai déjà pris ma décision. C’est un Compagnon et ils vont bien finir par se rendre compte de son absence. Et… le tuer semble inutile et bien radical. Faisons comme nous en avions parlé. Effaçons ses souvenirs, ou du moins, le souvenir qu’il a de tout ceci et renvoyons-le gambader librement. Ce qu’il lui arrivera ensuite ne sera plus de notre responsabilité.


    Elle pinça ses lèvres, avant de glisser une mèche de cheveux sur son oreille, en réfléchissant à cette idée, caressante elle permettrait de se débarrasser de lui, mais elle savait que les compagnons étaient à leurs recherches, ils n’avaient plus aucun moyen de savoir où ils en étaient, ce qu’ils savaient exactement. Elle pourrait user de ses dons pour ce faire cependant avec le retour de ses sentiments, cela devenait épuisant pour elle, alors elle proposa sans détours.

    • Et si, on se servait de lui ?! Nous n’avons plus de moyen de connaître les agissements des Compagnons, nous savons qu’ils nous recherchent activement, nous devons prendre de l’avance sur eux et qui de mieux qu’une petite sourie insignifiante ? Qu'en penses-tu ? 



    Il fronça les sourcils, cette fois-ci appuyant son regard sur Mélicendre.


    • Je croyais que c’était justement ton rôle, Joli Serpent. Je ne sais pas… L’envoyer chez les Compagnons pour qu’il nous serve d’espion me semble risqué, hasardeux, surtout si on ne peut pas le surveiller. Comment t’y prendrais-tu ?
    • Tu sais bien que c’est devenu compliqué pour moi, même avec la pierre… Moi je ne peux pas toucher à son âme, mais toi, oui. C’est hasardeux il est vrai, mais après tous les risques que nous avons déjà pris… Cela me semble moindre, il ne sait rien. S’ils découvrent qu’il n’est pas lui-même, que risquons-nous de plus ? Mais si l’idée ne te plaît pas, je peux faire plus que le rendre amnésique… Lui qui est un maître de l’illusion, je peux lui offrir l’illusion d’être un autre, suggérer à son cerveau toute une vie, de mon choix, il ne se rendrait même pas compte de vivre une vie qui n’est pas la sienne… 


    Elle avait fini sa phrase en se tournant vers Ganzaëlle, en croisant les bras. Le prisonnier n'intervient pas (qu’aurait-il pu dire?) et se contenta de les fixer. Il n’avait aucune maîtrise sur ce qui allait se passer, alors pourquoi gaspiller son énergie à supplier, beugler ou se morfondre? Il n’espérait pas en réchapper et ne pouvait que souhaiter que leur rituel échoue. Las, il le laissa aller contre le pilier et se mit à imaginer dans sa tête des airs plus joyeux.


    Aesril observa la divinatrice un moment puis le prisonnier. L’idée d’imposer une souffrance supplémentaire à Mélicendre l’incommodait. S’il pouvait prendre cette charge, il le ferait. Même si la magie des âmes était lourde à porter. Lourde de conséquences, lourde d’énergie. Il considéra la question dans son ensemble. Tuer Ganzaëlle était dangereux, non seulement par rapport aux éventuelles représailles des Compagnons ou, possiblement, de son ami, bien qu’il considéra ce risque comme minime, mais aussi pour la possibilité que l’on remonte jusqu’à lui pour ce meurtre.

    • Ça nécessiterait une maîtrise permanente de sa personne, Mélicendre. Maîtriser une âme dans son corps d’origine, ce n’est pas… pas comme de la nécromancie habituelle. Mais je pourrais… C’est risqué, mais je pourrais essayer d’apposer un sortilège qui le contraigne au silence nous concernant.
    • Hum… Tu as raison. Ou bien, je pourrais modifier une petite partie de la réalité… Ce qui permettrait de ne pas éveiller les doutes sur sa soudaine perte de mémoire, il pourrait avoir fuis ? Je lui imposerai cela, et il oublierait que l’on s’est un jour retrouvés ici. 
    • L’amnésie, même partielle, me semble être la solution la plus sûre. En soi, nous n’avons pas besoin qu’il oublie tout. Juste ce qu’il a trouvé à mon sujet. Et cette entrevue.


    Il lui vint alors une idée.

    • Et tu n’es pas obligée de faire cela seule. Je soupçonne que le sort qui te séparait de tes sentiments te protégeait en un sens. Je ne peux pas reproduire ça, mais je peux apposer une protection à ton âme le temps que tu effectues le rituel d’oubli. Ainsi, tu n’auras pas à en souffrir.
    • Je suis d’accord… Tu as raison. Cependant, je te préviens cela risque d’être long, Aesril. 
    • Je t’épaulerai le temps qu’il faudra. Combien de temps penses-tu que cela prendra ?


    Ganzaëlle avait retrouvé sa sérénité, il comprit son impuissance. Cependant il n’avait pas l’intention de rester comme cela, non, il devait au moins essayer de sauver les maigres informations qu’il avait pu tirer. Il devait sauver ses souvenirs. Il ne pouvait pas utiliser sa magie et la divinatrice venait de lui prouver que compter sur sa force de caractère était exclu. Les options étaient limitées. Il ne voyait qu’un seul outil : sa main dwemer. Pouvait-il s’enfuir avec? Probablement pas. Mais il devait tenter quelque chose. Alors que ses geôliers échangeaient, il commença à délicatement faire bouger son poignet et jouer avec les mécanismes. 


    Quand on lui avait appris l’art de l'illusion, la première chose qu’on lui avait enseignée était un sort des plus inutiles: une illusion qui cache l’illusion. C’était un exercice compliqué, vous deviez dessiner une rune et si votre sort fonctionnait, et bien elle disparaissait, comme invisible. Après ça on vous donnait une pile de parchemin et vous deviez dire si oui ou non quelqu’un avait dessiné une rune. Mais comment trouver la preuve d’un sort qui ne sert à rien d’autre qu’à se cacher lui-même? Comment voir le signe d’une magie qui a été consommée pour se dissimuler?


    C’était cela que Ganzaëlle voulait faire. Une rune, une seule, dans la paume de sa main, un symbole qui disparaîtrait immédiatement. Oh oui, ça ne servirait à rien! Ça n'allait pas l’aider à s’évader! Mais une fois ses souvenirs oubliés, quand il réaliserait qu’il y avait une illusion dans sa main: il chercherait à savoir pourquoi! A grande peine il entailla à taton sa chaire pour mettre en place le sort.

    • Plusieurs heures probablement… Cela dépendra de ce que je dois retirer, du temps qu’il a passé chez toi, de ce qu’il a découvert. Pour que ce soit efficace, je dois fouiller, prendre chaque fils de souvenirs et le couper au bon moment. Si tu vois que cela dure, j’aurais besoin de ta magie, probablement.  


    Aesril hocha la tête en fixant le lointain, réfléchissant à une façon d’optimiser son énergie. Avec le soutien de sa propre pierre, il pourrait relayer son énergie sans mal. Et le lieu était truffé de magie Ayléide. L’énergie vibrait sous ses doigts de façon plaisante. Aider Mélicendre ne devrait pas présenter un grand défi, même durant plusieurs heures. Il avait conscience que ce qu’ils s’apprêtaient à faire s’apparentait à une chirurgie de haute précision. Et il avait bien l’intention de minimiser les risques autant que possible.

    • Dans ce cas, ne tardons plus. Je dresse le sort de protection et je le maintiendrai aussi longtemps que tu en auras besoin. Dès que tu te sens prête, vas-y.


    Elle se dirigea vers Ganzaëlle. Il n’avait pas peur à proprement parler mais il appréhendait ce processus autant que le résultat. Il aurait aimé avoir un dernier trait d’esprit une remarque intelligente… Rien ne lui vint, il voyait son destin marcher vers lui sans pouvoir agir. Il était en colère, l’injustice de cette situation, son absurdité, cela le mettait hors de lui. Il s’en voulait de s’être fait prendre, de ne pas avoir écouté Alan, d’avoir été aussi imprudent. Plein de ressentiment, il ne put pas s’empêcher de lâcher entre ses dents :

    • La facilité avec laquelle vous avez décidé de ruiner ma vie est répugnante. Ce que vous me réservez est bien pire que la mort, vous la savez et vous vous en fichez. Tous ses sacrifices, pourquoi ? Des jeux de pouvoir et de vengeance ? C’est inqualifiable. Vous êtes petit, petit et pitoyable. Vous avez peur d’échouer, peur d’être insignifiant, peur de perdre le contrôle et ça vous rend petit. Si petit.


    Aesril releva le menton et prit un temps avant de tourner la tête vers le Bosmer. Il posa ses yeux sur lui et le dévisagea gravement.

    • Il n’est nullement question de vengeance, mais d’obligations. Toi-même tu as déjà agi de la sorte, si j’ai bien compris : survivre, peu importe ce que cela implique. Je le déplore, mais nous ne pouvons pas te laisser repartir ainsi. Pour cela, il aurait fallu que tu ne t’approches pas trop de choses qui ne te regardent en rien, en premier lieu. Tu ne serais pas ici, si tu avais fait preuve de prudence. Et c’est exactement ce que nous faisons en décidant de ton sort. Tu nous trouves cruels ? Au moins, nous te laissons une chance. Utilise-la à bon escient, cette fois-ci.
    • Cessez de vous donner bonne conscience en vous complaisant dans des mensonges.
    • C’est le roi du mensonge et de la dissimulation qui parle, peut-être devrions-nous, nous sentir honorés d’être qualifiés de la sorte ? La cruauté cher Ganzaelle, c’est comme le bonheur, il est qualifié de différente façon selon chacun. Tu devrais être heureux de ne pas mourir seul, on pourrait te tuer, ou te laisser pourrir ici, seul. Qui s’en souciera ? Combien de temps mettront les compagnons avant de s’en rendre compte, des semaines ? Des mois ? On te laisse une chance, sois heureux ! Je doute que dans l’autre sens, cela aurait été le cas ! Est-ce que les compagnons. Toi-même, nous aurez laissé une chance ? Est-ce que vous aurez statué sur notre sort, pris le temps dans discuté ? Non, bien-sûr, que non, nous aurions probablement une lame déjà enfoncée dans le corps ! Alors cesse de te plaindre, accepte ta seconde chance.  


    Mélicendre avait croisé les bras en fronçant les sourcils et s'était rapprochée de lui, plaçant un genou à terre en plongeant son regard dans le sien. 

    • Vous pensez que la mort me fait peur ? Vous pensez que votre disparition m’importe ?
    • Non et… Non. Je dirais que les deux t’importe et je comprends.


    Voyant que le temps s’écoulait et que la conversation ne menait à rien, l’Altmer se rapprocha de la divinatrice et posa une main sur son épaule.

    • Il ne sert à rien de nous justifier, Joli Serpent, il doit affronter la fatalité de son sort. Finissons-en.
    • Tu as raison. Lâcha-t-elle en précipitant ses mains vers le Bosmer.
    • Attends, tu oublies le sort de protec… amorça Aesril.


    Sans plus attendre, elle déposa ses mains sur la nuque du prisonnier en fermant les yeux pour se concentrer et entrer dans sa tête, un frisson parcourut son corps et ses membres se mettaient à trembler. Elle poussait sa concentration, mais les efforts qu’elle avait déjà fournis l’empêchait d’avancer dans l’esprit de Ganzaëlle, sa magie tentait de se propager, mais comme si elle avait tendue un élastique jusqu’à sa limite, sa magie revient à elle violemment, la projetant en arrière. Mélicendre s'évanouit un instant à bout de force. 

    • Par Auri-El… lâcha Aesril en se penchant avec empressement vers son acolyte. Mélicendre, réponds-moi.



    la main dans le sac - La Main Dans Le Sac NTcj6yQBH34F2ZfmStZNXnl6-3tUMSsOqZJF2Dhviu4ItB4LoMbI7Pj67qgOw06K5HU9kiRV_76uW52NnHR_KBDRO4svQirCeK8naeSAHZ6adSYSBHzMMkacLGawo9Zh1f93oY2D

    Il envoya pulser sa magie pour guetter ses fonctions vitales. Son corps réagit positivement, mais elle semblait à bout de forces et d’énergie magique. Il soupira avec lassitude.

    • Il a fallu que tu agisses précipitamment… Tout ça pour que je m’inquiète pour toi, hmm ?


    Il fit glisser la chaîne autour de son cou hors de son pourpoint pour en sortir un médaillon doté d’une gemme bleutée qu’il prit dans sa main. Il posa son autre main sur le diaphragme de Mélicendre et, fermant les yeux, il se mit à réciter tandis que des volutes de magie cérulescentes se dirigeaient vers la poitrine de la divinatrice inconsciente.

    • Calne balangua vey Anguasunna


    La magie du cristal gagna le corps de Mélicendre dans une onde vibrante et, pour la première fois de sa vie, il pria ses dieux pour que ce soit suffisant, redoutant que son esprit n’ait été touché. Le corps de la divinatrice eut un spasme quand la magie la parcourut et retrouva lentement ses esprits en papillonnant des paupières. Elle ouvrit les yeux et mit un instant avant de réagir et de lui offrir un léger sourire répondant la voix embrumée. 

    • … Hum… Bien-sûr… Que… ne ferais-je pas… pour que tu t’intéresses à moi… 


    Elle tenta de se redresser en s’aidant de son bras. Il lâcha un soupir de soulagement en entendant sa voix.

    • Tu n’en fais vraiment qu’à ta tête, c’est épuisant… la taquina-t-il pour mieux masquer son inquiétude. Ne te relève pas trop vite, ça vaut mieux. Comment te sens-tu ?
    • …Hum, Oui, ne jubile pas trop… Tu as raison. J’aurais dû sentir que je n’étais pas en état de le faire… Ma magie est trop faible… J’ai besoin de… repos, il semblerait. 
    • De toute évidence. Mieux vaut ne pas réitérer l’expérience trop vite. Sortons d’ici, nous réessaierons lorsque tu seras remise… Et protégée par un sort.
    • … Oui. Tu vois Ganzaëlle, tu es chanceux… Il semblerait que tu vas rester avec nous un moment…


    Ganzaëlle sentit un frisson de soulagement. Il n’avait pas peur certes, mais comment ne pas apprécier d’avoir une seconde de plus pour trouver un échappatoire? Etait-ce sa pugnacité qui avait épuisé la divinatrice? Ou ce que Phèbe lui avait dit se confirmait, la brétonne s’affaiblissait-elle? Aesril passa un bras sous l’épaule de Mélicendre pour l’aider à se relever et jeta un dernier coup d'œil à son prisonnier.

    • En effet, il semblerait que ce ne soit que partie remise. Navré, mais tu devras rester ici encore quelque temps.


    Ganzaëlle serra les dents pas de trait d’esprit, non, profites de cette chance, ne le provoque pas. Aesril reporta son attention sur la divinatrice.

    • Est-ce que tu te sens capable de marcher jusqu’à la sortie ?
    • … Hum… Si non quoi ? Tu vas devoir me porter ? Répondit-elle dans un sourire encore embrumé par l’épuisement. 


    Il esquissa un léger sourire en coin, se disant que vraiment, elle ne loupait jamais une occasion de s’amuser de la situation. Il sentait bien, cependant que son état de faiblesse était anormal. Il ne voulut pas l’alarmer.

    • Je suis sûr que tu as fait exprès. Tu veux me voir agir comme un valeureux chevalier au secours de sa dame, c’est ça ? On a jamais vu plus ridicule. Mais bon, rien que pour toi, j’accepte de me prêter au rôle du brave Valriel encore une fois, pouffa-t-il en la faisant basculer dans ses bras, passant ses mains sous ses genoux et encadrant son épaule.
    • Tout à fait, c’est vrai que ces bandages soulignaient à merveille ton regard… renchérit-elle dans un rire léger en se laissant porter. 
    • Ne m’en parle pas, quelle plaie c’était que de porter ça tous les jours… 


    Il gravit les marches menant aux étages supérieurs et déposa Mélicendre un instant pour réactiver les protections avant de quitter les lieux. Elle était exténuée comme si on avait ponctionné toute son énergie magique et saisi sa vitalité, elle se sentait terriblement faible, mais ne souhaitait en aucun cas le montrer.

    • Qui aurait crû qu’un jour tu me porterais dans tes bras comme une dame de la haute… De la haute passe encore… Une dame… J’émets quelques doutes. Pouffa-t-elle faiblement. 
    • Tu ne t’arrêtes jamais, toi. Après avoir terminé dans mon bain, t’avoir servi du vin à même la coupe, plus rien ne m’étonne. Garde un peu de tes forces, veux-tu ? Mon sort a apaisé ta magie, mais ton corps reste affaibli.
    • Mon corps va bien… mais soit, je me tais. Taquina-t-elle faisant mine de clôre ses lèvres d’un mouvement d’une clef, avec espièglerie. 


    Il mena Mélicendre hors des ruines, laissant Ganzaëlle dans la solitude de cette ancienne cité truffée de pièges.
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la main dans le sac - La Main Dans Le Sac Empty Re: La Main Dans Le Sac

Sam 5 Fév - 18:17
Le bosmer n’entendit pas qu’ils aient quitté la caverne pour saisir son dernier espoir. Il n’ignorait pas qui utilisait de tels liens, la poursuite divine. Il savait qu’elles avaient été conçues pour restreindre des mages. Il ne voyait qu’une seule façon de s’en sortir, une seule façon de prévenir les autres: les mécanismes de son bras.

Alandmir avait mis tout son cœur à concevoir cette merveille qui remplaçait ses doigts. Les matériaux de grande qualité possédaient des capacités uniques et le tout avait été enchanté avec génie leur donnant des pouvoirs extraordinaires. Et comme moteur de ce bijou d'ingéniosité, il y avait une pierre de puissance. Une pierre qui permettait à sa psyché de commander l’ensemble de pièces qui composait sa main

Une pierre puissante. Une pierre magique. 

Il contorsionna son poignet et fit jouer de ses phalanges prosthétiques. Il savait qu’il y avait un moyen de déloger la pierre et peut-être s’en souviendrait-il s’il avait écouté les explications d’Alandmir… Ca impliquait le mouvement des pistons ou quelque chose… Rien ne se passe. Ganzaëlle grince des dents et continue à s’agiter. Bon sang, ça faisait longtemps maintenant que les pas deux complices s’étaient tus. Ça ne devait pas être bien compliqué pourtant! Il continua à pianoter dans le vide, étirer ses doigts et gigoter en tout sens.

Clic!

Au moment le plus inattendu, la pierre se délogea. Il glapit en la sentant glisser. Si elle tombait tout était perdu! Précipitamment il crispa son poing sur le précieux sésame. Il ne lui restait plus qu’une chose à faire, tenter le tout pour le tout. Il allait mettre la magie du joyau en contact avec celle des attaches. Il n’avait aucune idée de ce qui se produirait peut-être qu’il perdrait sa main, peut-être que ça exploserait, peut-être qu’il ne se passerait rien du tout… Mais qu’il y aurait-il de pire que de ne rien tenter? Alors il murmura: “Y’ffre soit avec moi en cet instant” puis il plaqua la pierre magique contre les menottes.
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Ganzaëlle avait la plus grande peine à maintenir sa main proche de ses liens, c’est comme si les objets magiques se repoussaient tel des aimants. Au début il eut simplement un crépitement, puis des étincelles. Il insista, malgré la position inconfortable à presser la pierre. Alors la chaîne émet un son suraigu qui transperce les tympans du bosmer. Une décharge semble parcourir son corps et le paralyser, même s’il avait voulu bouger il était complètement tétanisé. Puis le son prend de l’ampleur et devient de plus en plus présent en changeant de fréquence, une lumière éblouissante l’aveugle. Le prisonnier lâche un cri, ses sens agressés, soudain la pierre se fissure et explose. La chaîne finement ciselée fait de même et des éclats partent dans toutes les directions. Le prisonnier voit son dos être affreusement brûlé et sa main réduite en charpie. Il est confus, assourdis et à moitié aveugle, il souffre… mais il est libre. Vivant et libre.

Ses pouvoirs enfin retrouvés, il utilisa quelque magie curative pour se donner un coup de fouet. Il ne prend pas le temps de se soigner, dans son état il y avait peu de chance qu’il arrive à formuler un sort correct. Il déchire la manche de sa chemise et enroule en gémissant son moignon. Il serre de toutes ses forces avec ses dents un lacet pour bloquer l’afflux sanguin. Dans les débris des ruines plusieurs fois millénaires, il rampe parmis les gravats. Il cherche quelque chose, n’importe quoi, pour se soutenir et marcher. L’adrénaline qu’il s’était injectée lui permit dans un premier temps d’ignorer la douleur et de passer dans une seconde salle. Mais il perdait du sang, beaucoup de sang, chaque pas devenait un jeu d’équilibriste alors que sa vision se brouillait. Il n’eut pas d’autre choix que de s’arrêter et s’occuper de sa main. Broyées par l’explosion du cristal, les chaires semblaient également avoir fondues au contact de cette magie incontrôlée. C’était répugnant. Avec plus de temps, avec plus de moyen, il aurait pu presque intégralement sauver sa main. Malheureusement il manquait les deux. Il ne lui restait qu’à brûler magiquement le tout s’il voulait sauver sa vie. 

“Y’ffre viens moi en aide.” Il serra les dents et sans ménagement appliqua le sort sur sa main. Il hurla, agonisant devant le supplice, peinant à dompter sa volonté pour maintenir la source de chaleur contre sa blessure. L'hémorragie fut cautérisée mais il resta un moment en boule sur le sol couvert de sueur et haletant, la gorge asséchée par les hurlements de douleur.

“Je ne sais pas quand ils reviendront ou s’ils m’ont entendu. Je dois sortir d’ici.”

Il était aux aguets, prêt à réagir au moindre son, au moindre mouvement suspect. Cette fois, il ne se ferait pas prendre. Il se mit chancelant sur ses pieds et avançant précautionneusement, un pas, après l’autre. Il devait souvent s’arrêter contre le mur, le cœur au bord des lèvres, la vue trouble. Pas le temps. Pas le temps de s’arrêter. Sortir, il devait sortir. 

Les ruines Ayléides étaient connues pour leur piège et Aesril lui avait prouver savoir protéger ses biens à plusieurs reprises. Les amorces antiques ne causèrent aucun souci au Bosmer. Il identifia sans mal les dalles truquées qui feraient pleuvoir sur lui des aiguillons empoisonnés et les piliers traquenards qui lâcheraient des pics acérés du plafond. Cela devint plus complexe quand il se trouva dans un grand couloir apparemment vide menant sur l’extérieur. Se souvenant de Cyrodiil, il crut bon de vérifier si aucun sort ne bloquait la sortie. Grand bien lui en prit! Malgré la fatigue et sa magie épuisée en soin, il sentit une faible source. Avec ses yeux perçant il trouva la marque des sortilèges. Non, il ne se ferait pas avoir cette fois dans la précipitation. Avec mille précautions il délogea la pierre si semblable aux autres utilisées par Aesril. Il utilisa ses sens magiques autant que son adresse pour réussir. Quand elle tomba avec un son cristallin au sol, le maléfice fut levé. 

Il s’avança dans la lumière, éblouit. Enfin, enfin! Il sortait. Il était libre. Dehorsle temps était mordant, humide et froid. C’était un mélange pétrifiant d’air salin et d’altitude. Ganzaëlle vit des arbres, des roches pourtant dans son état, tout était confus, il ne su pas dire où il était. Il voulus rire, rire au éclats mais sa joie se mélange aux larmes. Il trébuche, tombe à quatre pattes. Sa main! Déchirement de douleur, il hoquete. Il ne pouvait pas rester là, non. Il se traîna encore sur quelques mètre, ma son bandage de fortune le faisait souffrir le martyre, l’adrénaline ne saurait plus compenser la perte de sang ou la douleur. Il s'accouda à un résineux titanesque. Son dos brulé. C’était son dos qui le faisait souffrir. Entendant un cours d'eau, il pensa pouvoir s’y rendre pour apaiser sa douleur. D’abord il devait retirer ses vêtements. Sa vue se brouilla alors qu’il écartait le tissu de son dos, arrachait la chair, ruinant les efforts de son organisme pour contenir le sang. L’air lui manqua. Il était en train d’incanter quand sa vision devint noire. 

“Je n’ai plus l’âge pour cela” pensa-t-il avant de basculer dans l’inconscience et dans le vide. Il dégringola la pente jusqu’au ruisseau, emporté par son poids mort. Il aurait pu rester ainsi longtemps à se vider de son sang, ses plaies s'infectant. Lentement il aurait souffert d’hypothermie et si les bêtes sauvages ne l'avaient pas eu, c’est probablement la fièvre qui l’aurait emporté.
Pourtant ce n’est pas ainsi que ses dieux avaient décidé de le rencontrer, ce n’était pas aujourd’hui qu’il rejoindrait ses ancêtres. Ganzaëlle ne su jamais la faiblesse de la probabilité qu’un argonien passe par là, ni que cette argonien soit un soigneur. Il se nommait Ecaille-Robuste et n’hésita pas une seconde à porter secours à l’inconnu qu’il trouva mortellement blessé sur le lit de la rivière bien trop peu vêtu pour être si loin au Nord de Fendretour.
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